« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
Accueil > Notre action > Coalition int. pour la paix
4 juillet 2024
Compte-rendu de la 56ème réunion de la Coalition internationale pour la paix
« Notre tâche est plus urgente que jamais, et d’heure en heure chaque fois plus. Mais je pense que la lumière au bout du tunnel est là, parce que nous pouvons voir comment la majorité des nations évoluent vers un nouveau paradigme basé sur des principes complètement différents. Je pense donc que nous sommes sur la bonne voie dans ce que nous essayons de faire. » -Helga Zepp-LaRouche
Lors de la 56ème réunion de la Coalition internationale pour la paix (CIP), qui s’est tenue le vendredi 28 juin au beau milieu d’une crise stratégique grave et d’un leadership occidental - visiblement saisi par la démence - sur le sentier de la guerre, l’Institut Schiller a de nouveau montré les opportunités de faire évoluer le monde dans une direction nouvelle et positive.
Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller et initiatrice de la CIP, a ouvert les débats en brossant un tableau très sombre de la situation en Europe, qu’elle a rapidement mis en contraste avec les développements en Russie et en Chine. En Europe, les dirigeants de l’UE courent à la catastrophe : Ursula von der Leyen, faucon de guerre notoire, sera probablement réélue [et l’a été entretemps - NdlR] à la présidence de la Commission européenne. Pire encore, le nouveau haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité sera probablement Kaja Kallas [également réélue - NdlR], Première ministre de l’Estonie, une va-t-en-guerre encore plus extrême que von der Leyen ou que son prédécesseur Josep Borrell ; c’est une russophobe extrémiste, qui prône ouvertement la division de la Russie en plusieurs morceaux. A l’opposé de ce bellicisme, la Russie et la Chine, les deux voix les plus importantes de la majorité mondiale, suivent une voie différente. Ainsi, deux semaines après que le président russe Vladimir Poutine a présenté sa proposition de paix eurasienne devant les dirigeants du ministère russe des affaires étrangères, le président chinois Xi Jinping a prononcé aujourd’hui le discours d’ouverture de la conférence marquant le 70e anniversaire des cinq principes de la coexistence pacifique à Pékin. Mme Zepp-LaRouche considère les cinq principes comme la base du Mouvement des non-alignés (MNA). Son défunt mari, Lyndon LaRouche, en proposant en 1975 la création d’une banque internationale de développement, a joué un rôle majeur dans l’élaboration de la résolution finale du sommet du Mouvement des pays non alignés qui s’est tenu en 1976 à Colombo, au Sri Lanka, une conférence consacrée à la fin du colonialisme et de l’impérialisme. Dans son discours d’aujourd’hui, le président Xi a présenté sa vision d’un nouveau paradigme, qui recoupe celle de Poutine et coïncide aussi avec les dix principes d’une nouvelle architecture internationale, de sécurité et de développement de M. Zepp-LaRouche. De telles évolutions démontrent qu’il y a effectivement de la « lumière au bout du tunnel ».
George Koo, expert en politique sino-américaine et président de la Burlingame Foundation, a exprimé sa déception face à « l’absence totale de couverture médiatique de la proposition de paix de Poutine ». Il s’est interrogé sur la manière dont nous pouvons porter plus efficacement cette proposition à l’attention des politiciens américains à Washington, D.C. ? Ces politiciens « jouent avec le feu et s’approchent du point d’ignition, et ne semblent pas le comprendre ou l’apprécier ».
Steven Starr, expert en armes nucléaires de l’université du Missouri, après avoir énoncé l’évidence selon laquelle « la première victime de la guerre est la vérité », a tiré la sonnette d’alarme en apprenant que le ministère russe de la Défense avait directement accusé les États-Unis de complicité dans le ciblage de l’attaque de missiles ATACMS sur la plage de Sébastopol et que le ministre russe des Affaires étrangères, M. Lavrov, avait déclaré que la Russie ne faisait plus la paix avec les États-Unis. La Russie va probablement commencer à abattre des drones américains, selon Steven Starr, ce qui ne s’est même pas produit pendant la guerre froide, lorsque les États-Unis étaient impliqués dans des attaques directes contre la patrie russe. Pourquoi cela se produit-il ? Parce que la Russie est en train de gagner. Faisant écho, d’une certaine manière, à la question posée par M. Koo, M. Starr a posé la question suivante : Comment faire comprendre au public le danger de cette crise ?
Helga Zepp-LaRouche, en réponse à la question de M. Starr, a souligné que l’objectif du CIP est, précisément, de non seulement alerter le public sur le danger, mais aussi proposer de vraies solutions à la crise - et ça marche ! La proposition de paix de Poutine, par exemple, reflète les dix principes. Ce que le CIP doit faire immédiatement, c’est « intensifier le processus de discussion, en particulier parmi les personnes qui comprennent pourquoi cette situation est si dangereuse ; pourquoi Poutine a tout à fait raison lorsqu’il dit que nous sommes juste au point de non-retour ».
Jose Vega, du Bronx, candidat indépendant de l’Organisation LaRouche à la Chambre des représentants (CD-15), a commencé par présenter ses excuses aux participants de la CIP pour l’embarras causé par le débat présidentiel du 27 juin. Malgré ce débat et la défaite du candidat « progressiste » Jamal Bowman aux primaires démocrates face au candidat de l’AIPAC George Latimar, qui a coûté 25 millions de dollars, M. Vega s’est montré tout à fait optimiste quant à l’avenir. Il a souligné que les élections ne commencent ni ne finissent le jour du scrutin : « Le jour de l’élection est celui où les gens décident de s’élire eux-mêmes pour reprendre en main leur gouvernement et devenir un corps électoral. » Et même si la mobilisation de la campagne Bowman a été totalement inepte - en disant aux travailleurs de la campagne d’éviter de discuter des vrais problèmes comme le génocide à Gaza - la bonne nouvelle est que des centaines de jeunes de tout le pays ont participé à l’effort, et pourraient maintenant être prêts à écouter les campagnes de José Vega et de Diane Sare pour le Sénat, et leur insistance sur le fait que le chemin de la victoire consiste à parler des vrais problèmes et à dire la vérité aux gens.
Jacques Cheminade, ami de longue date du mouvement de Lyndont LaRouche et président du parti politique Solidarité et Progrès en France, a commencé par expliquer pourquoi lui et ses associés ont décidé de se porter candidats aux élections législatives françaises. Selon M. Cheminade, la situation en France est « orwellienne », les trois grands partis soutenant la guerre en Ukraine tout en affirmant qu’ils sont pour la paix - la paix, c’est la guerre. Ils utilisent leur campagne comme une plateforme pour confronter les autres candidats sur la question de la paix par le développement en collaboration avec le Sud. M. Cheminade est optimiste : malgré le chaos politique qui règne en France, « d’une mauvaise situation peut naître un sens plus élevé du bien », mais cela exige que nous « luttions, luttions, luttions tous les jours, et parfois toutes les nuits ».
Tim Rush, de l’Institut Schiller, a présenté un rapport sur une série de réunions au Capitole avec des cadres supérieurs de huit bureaux différents du Sénat et de la Chambre des représentants. L’ironie, selon M. Rush, c’est que ces réunions ont été organisées avec l’aimable autorisation de l’Ukraine et de l’OTAN, en plaçant les membres du Congrès américain sur la dernière « liste des cibles » ukrainiennes - tous les membres qui ont voté contre le financement de la guerre en Ukraine - en tant que « terroristes de l’information » ou « propagandistes de Poutine ». Informés de l’urgence des négociations pour arrêter la course à la guerre nucléaire, les participants ont fait état d’un « engagement très significatif » et d’un esprit d’ouverture.
Dans ses remarques finales, Helga Zepp-LaRouche a souligné qu’un changement de candidat à l’élection présidentielle américaine ne changerait rien. Le problème est que l’influence du complexe militaro-industriel sur la politique est très puissante, tant aux États-Unis qu’en Europe, et que les gens ont subi un lavage de cerveau en croyant que les dépenses militaires étaient bénéfiques pour l’économie, alors qu’en réalité, elles pèsent sur l’économie et ne profitent qu’aux actionnaires des entreprises du secteur de la défense. Le changement doit venir de la population et le plus grand défi est d’aider les gens à faire un « saut mental » pour conceptualiser un nouveau paradigme basé sur des États-nations travaillant en harmonie pour le bénéfice de « l’humanité dans son unité ». Elle a appelé tous les participants à la CIP à diffuser la résolution de l’OKV (association allemande soutenant l’initiative de Poutine) dans leurs réseaux et à renforcer les rangs de la CIP afin que nous « ayons une voix qui ne puisse pas être négligée. »