« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Coalition internationale pour la paix

« La civilisation ne tient qu’à un fil ! » #80

18 décembre 2024

Compte-rendu de la 80e réunion de la CIP : sortir de la pensée linéaire permettra de mettre fin à la crise car on ne pourra pas venir à bout de tels conflits avec les modes de pensée qui les ont déclenchés.

Helga Zepp-LaRouche, a ouvert la réunion en déclarant que nous sommes témoins d’un « changement sismique de la situation stratégique ». L’establishment est « assez hystérique », essayant de consolider la position des forces pro-OTAN contre les forces pro-BRICS avant que le président élu Donald Trump ne prenne ses fonctions. De toutes les crises en cours, la situation en Ukraine reste la plus dangereuse, en raison de l’escalade potentielle vers une guerre nucléaire. Mme Zepp-LaRouche a rappelé aux participants les propos tenus le 20 novembre par le contre-amiral Thomas Buchanan lors d’une réunion du CSIS Project on Nuclear Issues (PONI), basé à Washington, selon lesquels les États-Unis s’arrogeraient le droit d’utiliser des armes nucléaires à titre préventif si son hégémonie était menacée. Le seul problème est qu’il faut s’assurer de conserver suffisamment d’armes nucléaires pour pouvoir dissuader les futurs adversaires, même après un tel hypothétique échange nucléaire.
La visioconférence des 7 et 8 décembre de l’Institut Schiller avait pour but de tirer la sonnette d’alarme et de proposer une alternative systématique.

Après l’effondrement de la Syrie, les médias occidentaux « jubilent » et les pays voisins découpent des morceaux de la carcasse syrienne. Pourquoi tout cela est-il arrivé ? La Syrie était un État moderne et multiconfessionnel, mais le flux de mercenaires et d’armes en provenance de Benghazi, en Libye, a commencé après le « printemps arabe ». Aujourd’hui, tout est en suspens.

Quelle sera la politique iranienne de Trump ? La tendance générale de l’histoire est-elle à la coopération harmonieuse, aux « forces de construction et d’édification » dans tous les pays ? Mme Zepp-LaRouche a rappelé aux géopoliticiens que toutes leurs tentatives de conquête de la Russie ont échoué.

Vanessa Beeley, journaliste indépendante, militante pour la paix et photographe basée en Syrie, qui vient de quitter ce pays, devait prendre la parole, mais elle n’a pas pu se joindre à la conférence en raison de problèmes techniques.

Ray McGovern, un habitué de la réunion, a salué le fait que la CIP soit « le seul groupe de ce type à faire ce genre de travail ». Il a apprécié les récentes critiques de M. Trump à l’encontre du « collectif Biden » pour avoir approuvé les attaques ukrainiennes contre la Russie au moyen de missiles à longue portée fournis par les États-Unis, tels que l’ATACMS. La Russie a répondu le douze décembre à la dernière attaque de ce type par une attaque massive de missiles et de drones, détruisant l’infrastructure électrique en Ukraine.

Il s’est ensuite concentré sur l’importance du missile balistique hypersonique russe Orechnik, dont il a fait remarquer qu’il « changeait la donne ». Si les États-Unis insistent pour minimiser l’importance de l’Orechnik, les Russes seront contraints de réagir.Vladimir Poutine a commencé à mettre en garde en 2007 contre le danger de l’expansion de l’OTAN et, en 2016, il a souligné ce point devant des journalistes occidentaux à Saint-Pétersbourg après la décision des États-Unis de stationner des systèmes de missiles antibalistiques (ABM) en Roumanie, soi-disant pour contrer une menace imaginaire de la part de l’Iran. La Russie savait qu’ils mentaient. D’ailleurs, Poutine a dit aux journalistes : « Je ne m’attends pas à ce que vous rapportiez cela », puis il a décrit l’équilibre géostratégique qui existait avant que les États-Unis ne se retirent unilatéralement du traité ABM. Plutôt que de rivaliser avec la technologie ABM, coûteuse et inefficace, la Russie a choisi d’améliorer ses armes offensives, ce qui, selon M. McGovern, a conduit à l’Orechnik. Au cours de la discussion, Ray McGovern a indiqué que dans son interview avec Tucker Carlson, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, avait cité nommément le contre-amiral Buchanan pour avoir encouragé la possibilité d’une guerre nucléaire entre les superpuissances. Il a aussi évoqué le cas de la Syrie, en montrant comment le nouveau dirigeant syrien, Abou Mohammad al-Jolani, aurait été « converti à Damas » après avoir eu recours au terrorisme, les médias occidentaux se chargeant de lui mettre « beaucoup de rouge à lèvres » pour le rendre présentable.

Haim Bresheeth, professeur à la retraite, auteur, cinéaste et fondateur du Réseau juif pour la Palestine, a récemment été arrêté en Grande-Bretagne en vertu de la loi sur le terrorisme de 2000 et risque une peine de 14 ans d’emprisonnement. M. Bresheeth a décrit un modèle de persécution des journalistes au Royaume-Uni, avec près d’une centaine d’arrestations. Les journalistes traditionnels sont « soigneusement surveillés par leurs patrons ». La Grande-Bretagne est devenue une « société dystopique », avec un « grand silence, une saison de la peur ». Être un juif conformiste en Occident est devenu « intenable », a déclaré M. Bresheeth, et le soutien des juifs israéliens au génocide est « une tache impardonnable » sur leur honneur. La seule façon de comprendre cela est de considérer qu’il s’agit d’une « perturbation profonde, d’une dissonance cognitive » et du « remplacement du judaïsme par le sionisme ».

En réponse à Ray McGovern, Mme Zepp-LaRouche a rappelé qu’au moment où les États-Unis installaient des systèmes ABM en Pologne et en Roumanie, les Russes réfutaient les affirmations selon lesquelles ces sites étaient destinés à la défense contre l’Iran. Ils ont proposé des sites anti-missiles juste à côté de l’Iran, ce que les Etats-Unis auraient accepté si l’Iran avait été la véritable préoccupation. Helga a rappelé aux participants que son mari, Lyndon LaRouche, avait prévenu que rendre les armes nucléaires de l’autre partie technologiquement obsolètes, comme l’ont fait les Russes avec Orechnik, était la stratégie la plus efficace, comme il l’avait fait avec sa proposition d’une « Initiative de défense stratégique » (IDS). Helga a noté que l’Occident est coincé dans la pensée linéaire, ses axiomes erronés remontant à Aristote et au libéralisme britannique. Les Russes et les Chinois, a-t-elle dit, procèdent par réponses non linéaires, dans l’esprit de Gottfried Leibniz et de Nicolas de Cuse.

Le co-modérateur de la CIP, Dennis Small, a remercié M. Bresheeth et a rappelé aux participants que les tactiques de l’État policier ont également été utilisées aux États-Unis, en particulier contre Lyndon LaRouche, qui a été emprisonné en 1989 pour ses opinions.

Au cours de la discussion, il a été demandé à Haim Bresheeth de décrire ce que la police britannique a dit lorsqu’elle l’a arrêté. Il a déclaré qu’une organisation sioniste britannique disposait d’une liste de personnes à abattre qui était communiquée à la police. Au départ, ils lui ont dit qu’il était coupable de « discours de haine », mais lorsqu’on leur a demandé des précisions, les policiers se sont embrouillés et ont passé de nombreux appels. Finalement, ils ont changé l’accusation en « terrorisme ».

Un participant canadien a suivi l’affaire : Au Canada, il existe un manuel reprenant la définition de l’« antisémitisme » de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, qui inclut toute forme de critique d’Israël. Cette définition est utilisée pour persécuter quiconque s’oppose au génocide. M. Bresheeth a répondu que la Grande-Bretagne avait une dizaine d’années d’avance sur le Canada dans ce domaine.

Il a poursuivi en disant que deux groupes terroristes, le Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de Syrie et les Forces de Défense Israéliennes ont pris le contrôle du Moyen-Orient. La Syrie ressemble au personnage Humpty Dumpty ; personne ne peut le reconstituer.
Qui empêchera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou de s’emparer des terres syriennes ? Israël possède 200 à 300 engins nucléaires et pourrait les utiliser contre l’Iran, qui en est dépourvu.

Mme Zepp-LaRouche a déclaré que l’image de l’ancien président syrien Bachar al-Assad dépeinte par les médias occidentaux est totalement erronée. En raison des sanctions ’César’ imposées, 95% des Syriens vivent en dessous du seuil de pauvreté et il ne faut peut rejeter l’hypothèse qu’Assad a choisi d’épargner son peuple en n’intervenant pas dans une situation qui ne pouvait que tourner au bain de sang. Les sanctions punissent d’abord les populations - dans l’espoir qu’elles se lèvent contre leurs gouvernements - et tuent autant que les guerres.

Un extrait d’une interview de Chandra Muzaffar, fondateur et président du Mouvement international pour un monde juste (JUST), a été présenté. « Les BRICS représentent un effort en dehors de l’Occident », a-t-il déclaré. Les BRICS doivent être prudents et ne pas se développer trop rapidement. Ils ne doivent pas exclure les nations occidentales. Il peut devenir un mouvement mondial pour l’humanité, pour plus de justice et d’intégrité.

Dennis Small, en réponse à une question sur les profits de guerre, a déclaré que le complexe militaro-industriel et financier est détenu par des sociétés d’investissement telles que BlackRock. Mais n’essayez pas de comprendre ces guerres comme de simples profits ; il y a des enjeux stratégique plus larges !

En conclusion, Haim Bresheeth a proposé que le Sud global expulse Israël de l’ONU, de la même manière que l’Afrique du Sud a été expulsée pour mettre fin à l’apartheid.
Ray McGovern et Helga ont suggéré une mobilisation pour un cessez-le-feu de Noël et de nouveaux efforts pour la paix car « la civilisation ne tient qu’à un fil ».

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