« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Communiqué de l’Institut Schiller
15 juin 2025
le 14 juin 2025
Alors même que l’Iran contre-attaquait aujourd’hui par des tirs massifs de missiles sur Tel-Aviv, en réponse à l’attaque israélienne du 13 juin au petit matin contre le programme nucléaire et la structure de commandement scientifique et militaire de l’Iran, une discussion politique urgente et approfondie se déroulait entre d’éminents analystes stratégiques américains et internationaux lors de la 106e réunion hebdomadaire de la Coalition internationale pour la paix (IPC).
L’IPC a été créée il y a plus de deux ans par Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller. Parmi les participants d’aujourd’hui figuraient M.K. Bhadrakumar, ambassadeur à la retraite ayant fait carrière pendant 30 ans dans le service diplomatique indien, notamment à Moscou ; Theodore Postol, professeur émérite de science, technologie et sécurité internationale au MIT ; Larry Johnson, ancien officier de la CIA et membre actif de Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS) ; Ray McGovern, ancien analyste principal de la CIA et membre fondateur de VIPS ; ainsi que Helga Zepp-LaRouche.
L’appel de Zepp-LaRouche à la mise en place d’une nouvelle architecture internationale de sécurité et de développement - qui garantisse la sécurité et le développement de toutes les nations, et pas seulement de certaines d’entre elles - a fait l’objet d’un large débat. Nous avons besoin d’une approche totalement nouvelle pour créer un nouveau paradigme qui remplacera le système moribond basé sur la conception géopolitique britannique, a-t-elle déclaré. C’est la seule politique viable pour éviter la guerre.
M.K. Bhadrakumar a proposé que toute la question de l’enrichissement de l’uranium - supposée être à l’origine de la guerre d’agression illégale d’Israël contre l’Iran - soit résolue en créant un consortium régional de pays pour enrichir l’uranium et permettre à tous les pays, y compris l’Iran, d’avoir accès à l’utilisation pacifique de la technologie nucléaire. Cela pourrait se faire sous une stricte surveillance internationale afin de garantir qu’il n’y ait pas d’enrichissement à des fins militaires. Le président russe Vladimir Poutine a proposé les bons offices de son pays pour faciliter un tel accord. En fait, lorsque M. Poutine s’est entretenu avec le président Donald Trump le 4 juin, au plus fort de la crise provoquée par l’attaque provocatrice de drones ukrainiens contre la flotte de bombardiers stratégiques russes, il a proposé à M. Trump de l’aider à trouver une solution négociée à la crise iranienne, de cette manière et par d’autres moyens.
Si Trump et Poutine y travaillent ensemble, a souligné M. Bhadrakumar, il sera encore possible d’éviter un « scénario apocalyptique » au Moyen-Orient.
Zepp-LaRouche a ajouté que si le président chinois Xi Jinping était également amené à participer à un tel projet par le biais de ses conversations avec le président Trump, une coopération plus large pourrait avoir lieu avec les États-Unis et les puissances régionales telles que l’Arabie saoudite pour ajouter des projets de transport, d’eau et d’autres infrastructures énergétiques à cette coopération. C’est ainsi que les prémices de la nouvelle architecture de sécurité et de développement nécessaire pour la région se mettraient en place.
Zepp-LaRouche a situé le contexte plus large de la crise et de sa solution dans ses remarques :
« Nous sommes actuellement au bord de la troisième guerre mondiale. Elle a peut-être déjà commencé, et ce n’est pas une exagération, parce que nous sommes face au danger d’une escalade qui, si elle n’est pas arrêtée par une intervention décisive, pourrait conduire à relativement court terme à une guerre nucléaire mondiale dans laquelle toute l’humanité disparaîtrait...
« C’est le genre de situation où une approche complètement différente est nécessaire. Si nous examinons le contexte plus large, nous constatons, au cours de la période récente, le ciblage massif du Sud global, visant les pays des BRICS qui tentent de former un nouveau système économique basé sur la justice et l’égalité des de se développer pour tous. L’Afrique du Sud, l’Égypte, le Brésil, l’Argentine (qui est probablement le cas le plus avancé) et, naturellement, la Russie et la Chine ont été pris pour cible. Le problème sous-jacent est que les pays du Sud tentent de se doter d’un nouveau système économique…
« Je pense que le motif derrière beaucoup de ces crises est le fait qu’il y a une tentative d’arrêter la montée d’un nouveau système - les BRICS+ et ainsi de suite... Je suis absolument certaine que si ce n’est pas l’Ukraine, ce sera l’Iran ou Israël ou demain Taïwan ou la Chine. Cela continuera tant que nous ne résoudrons pas le conflit sous-jacent et que nous n’irons pas vers l’établissement d’une nouvelle architecture de sécurité et de développement mutuels qui, dans la tradition de la paix de Westphalie, prenne en compte les intérêts de chaque pays ».