« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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6 janvier 2022
C’est par cette déclaration que le 31 décembre 2021, la présidente de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche, a commencé son entretien hebdomadaire en ligne.
« En cette année 2022, de nombreuses crises stratégiques atteindront un seuil critique, obligeant l’humanité à choisir quelle voie suivre : soit adopter des solutions l’amenant à un Nouveau Paradigme, soit se retrouver en enfer. C’est pourquoi je veux déclarer officiellement 2022 comme l’année de mon défunt mari Lyndon LaRouche, dont ce serait le 100ème anniversaire.
« Il n’y a pas de façon plus adéquate de célébrer ce grand homme et l’incroyable richesse de ses œuvres que de déclarer 2022 l’année de Lyndon LaRouche. Je peux d’ores et déjà annoncer que nous organiserons de nombreuses réunions, conférences et séminaires. Par ailleurs, le deuxième volume de ses œuvres complètes sera publié par la LaRouche Legacy Foundation. Nous ferons tout notre possible pour que les solutions proposées par Lyndon LaRouche, que ce soit concernant la situation stratégique, la crise économique ou la crise culturelle, soient portées à la connaissance de chaque gouvernement et de chaque parlement responsable dans le monde entier. Je pense que cette initiative sera tout à fait fructueuse, et je vous invite tous à vous joindre à nous pour célébrer Lyndon LaRouche durant toute cette année. »
Cette idée d’une « année LaRouche » lancée par son épouse Helga n’est pas une proposition purement honorifique, motivée par la volonté d’accorder à ce géant intellectuel, Lyndon LaRouche (1922-2019), la reconnaissance qu’il mérite amplement. Il s’agit en réalité d’une démarche capitale, visant à fournir aux dirigeants du monde et aux citoyens de bonne volonté la vision en profondeur indispensable pour écarter le danger de guerre thermonucléaire.
Lyndon LaRouche possédait une compréhension tout à fait unique de la dynamique façonnant l’histoire de l’humanité, lui permettant de saisir dans sa globalité l’interaction entre relations stratégiques, processus financiers et économiques, progrès scientifique et culture. Les solutions qu’il a élaborées pour résoudre la crise civilisationnelle qui ne cesse de s’aggraver depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, et surtout depuis l’assassinat du président John Kennedy en 1963, sont redevables à son « approche par le haut », approche que peu de personnes aujourd’hui savent apprécier, et encore moins reproduire. C’est pourquoi la crise actuelle exige de retrouver cette qualité de rigueur philosophique et scientifique qui a caractérisé ses abondantes contributions depuis plus d’un demi-siècle.
Nous ne pouvons donner ici qu’un modeste aperçu de son travail. Nous espérons cependant que cette esquisse d’une analyse qu’il avait présentée lors d’un webinaire, le 23 décembre 2011, inspireront à nos lecteurs le désir de se colleter sérieusement avec le mode de penser que nous a légué Lyndon LaRouche. On peut retrouver son intervention sous le titre « Pour arrêter la guerre thermonucléaire, réalisons une reprise économique mondiale ».
Dès le départ, LaRouche y attribue la recrudescence du risque de guerre de l’époque à la volonté d’une oligarchie mondiale, centrée dans la City de Londres, « d’éliminer deux nations — la Russie et la Chine ». Depuis 2007 et la crise financière qui avait alors éclaté dans le monde transatlantique, cette oligarchie avait injecté dans le système des volumes sans précédent de liquidités, non pas pour relancer l’économie réelle physique, mais pour maintenir l’illusion de la solvabilité de ses titres financiers totalement pourris. Il était clair, à l’époque comme aujourd’hui, que la Russie et la Chine n’accepteraient pas cette combine de renflouement des prédateurs. D’où l’intention de les éliminer en tant que nations souveraines.
Ce processus décrit par LaRouche allait s’intensifier suite au quasi-effondrement financier de septembre 2019. Là encore, la Russie et la Chine représentaient les principaux obstacles à une dictature financière mondiale (présentée comme la « Grande réinitialisation »), chargée de mettre en œuvre le Green New Deal malthusien. C’est dans ce contexte qu’il faut situer les provocations actuelles contre la Russie, via l’Ukraine, et la Chine, via Taïwan.
Déjà en 2011, pour ôter leur pouvoir de nuisance aux prédateurs de la City et de Wall Street, appuyés sur l’OTAN, les forces armées américaines et les opérations de service secret (notamment les « changements de régime »), LaRouche proposait une alliance entre quatre puissances, Russie, Chine, Inde et États-Unis affranchis de la géopolitique de l’Empire britannique. Ces nations possédaient en effet la puissance économique potentielle nécessaire pour réaliser la transition vers un nouveau paradigme. Les mesures d’urgence que LaRouche proposait dans ce but sont résumées dans ses « Quatre principes économiques », dont le premier prévoit la mise en faillite du système financier actuel en appliquant une politique de séparation bancaire de type Glass-Steagall.
A condition de le faire de manière coordonnée, on pourrait alors éliminer les dettes fictives enjolivant les bilans des institutions financières et émettre du crédit productif par le biais de banques nationales souveraines. Chaque nation pourrait créer du crédit destiné à une reprise économique réelle, privilégiant de nouvelles plateformes d’infrastructure et la recherche scientifique de pointe, notamment l’exploration spatiale et la fusion nucléaire.
Il n’existe pas d’alternative viable à cette « solution LaRouche ». Risquer la guerre thermonucléaire pour maintenir à flot un système en banqueroute est une option inacceptable.