« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Déclaration des Droits inaliénables de l’Homme

8 novembre 2011

La déclaration suivante a été adoptée lors de la Troisième conférence internationale de l’Institut Schiller qui s’est tenue les 24 et 25 novembre 1984 à Washington.

« Non, il y a une limite à la tyrannie. Lorsque l’opprimé ne peut plus trouver justice nulle part, lorsque le fardeau devient insupportable, il élève, le coeur confiant, ses mains vers le ciel et il en fait descendre ses droits éternels qui sont suspendus là-haut, inaliénables et indestructibles comme les étoiles elles-mêmes. »
-Guillaume Tell, de Friedrich Schiller
Grutly. Serment des trois Suisses.
Gravure de 1839, publiée dans L’Univers Pittoresque, Paris.

Quand, dans l’histoire de l’humanité, il devient nécessaire pour les peuples du monde de rompre les liens politiques qui les ont attachés à un autre et à assumer parmi les puissances de la terre leur statut indépendant et égal auquel les puissances de la Nature et le Dieu de la Nature leur donnent droit, un juste respect des opinions de l’humanité requiert qu’ils déclarent les causes qui poussent à l’indépendance.

Nous considérons que ces vérités sont évidentes : que tous les hommes sont créés égaux, qu’ils sont dotés par leur Créateur de certains Droits inaliénables, parmi lesquels il y a la vie, la liberté et la recherche du Bonheur ; que pour s’assurer ces droits, les hommes constituent des gouvernements, qui dérivent leurs justes pouvoirs du consentement des gouvernés ; que chaque fois qu’une forme de gouvernement en vient à détruire ces fins, le peuple a le droit de la changer ou de l’abolir et d’instituer un nouveau gouvernement, établissant ses fondations sur de tels principes et organisant ses pouvoirs de telle façon qu’ils paraissent en mesure d’amener leur sûreté et leur bonheur. Bien sûr, la prudence ordonne que des gouvernements établis depuis longtemps ne doivent pas être changés pour des causes légères et passagères ; et toute l’expérience a montré que l’humanité est davantage disposée à souffrir des maux supportables qu’à se donner le droit d’abolir les formes auxquelles elle est accoutumée. Mais quand la longue succession des abus et des usurpations, poursuivant invariablement le même objet, dénote le dessein de réduire les hommes à subir un despotisme absolu, ils ont le droit et le devoir de renverser un tel gouvernement et d’établir de nouvelles garanties pour leur sécurité à venir.

Telle a été la souffrance patiente des pays en voie de développement et telle est maintenant la nécessité qui les contraint de changer leurs anciens systèmes de violation de la souveraineté nationale par les diktats des institutions supranationales. L’histoire des institutions financières internationales actuelles est une histoire d’injustices et d’usurpations répétées, ayant toutes pour objet la mise en oeuvre d’une tyrannie absolue exercée sur les Etats. Pour en faire la preuve, il suffit de soumettre les faits à un monde impartial.

Les institutions financières ont refusé leur assentiment à nos plans de développement les plus salutaires et nécessaires au bien public.

Elles ont interdit à leurs banques de se lancer dans des affaires d’une importance immédiate et pressante pour nous et d’égal à égal.

Elles nous ont dicté les termes d’échange et des relations monétaires ; ce qui a annihilé nos droits à l’égalité dans la communauté mondiale, un droit qu’ils trouvent inestimable, mais applicable seulement aux tyrans.

Elles nous ont accablés de conférence en conférence pour discuter de ces questions dans des endroits isolés, peu pratiques et éloignés de leurs sièges sociaux, dans le seul but de nous faire, à l’usure, accepter leurs mesures.

Elles ont renversé, à plusieurs reprises, des gouvernements légitimes, parce qu’ils s’étaient opposés avec une virile fermeté à leur agression contre les droits du peuple.

Elles ont refusé pendant longtemps et dans beaucoup de cas, après de tels renversements, de permettre à d’autres forces républicaines d’êtres élues de manière démocratique : c’est ainsi que les pouvoirs législatifs, que l’on ne peut jamais anéantir, sont revenus au peuple pour l’exercice de leur pouvoir, l’Etat demeurant pendant longtemps exposé aux dangers d’invasion par des forces extérieures et des troubles intérieurs.

Elle se sont efforcées d’entraver la croissance démographique nécessaire à notre industrialisation, nous imposant à cette fin des programmes de stérilisation forcée et refusant les transferts de technologie nécessaires sous prétexte de prétendues protection de l’environnement. Elles ont barré la route à la justice en fournissant aide et biens à des forces non-démocratiques qu’elles considèrent comme leurs « possessions ».

Elles ont soumis des juges à leur seule volonté, jouant sur la sauvegarde de leur emploi, le niveau et le paiement de leur salaire.

Elles ont bâti une multitude de nouveaux bureaux et ont envoyé des foules d’officiers harceler nos peuples et en dévorer la substance.

Elles ont utilisé la puissance militaire des gouvernements pour maintenir de fait le colonialisme.

Elles ont dans bien des cas favorisé des formes militaires de gouvernement pour imposer l’austérité qu’elles exigeaient.

Elles se sont associées à d’autres pour nous soumettre à une juridiction étrangère à notre constitution et non reconnue par nos lois en donnant leur assentiment à leurs prétendues lois.

Parce qu’elles ont utilisé les territoires de nos pays par procuration et pour des guerres démographiques ; parce qu’elles ont coupé notre commerce avec toutes les autres régions du monde ; parce qu’elles ont imposé des conditions sans notre consentement ; parce qu’elles nous ont privé bien souvent de l’avantage d’avoir un procès avec jury ; parce qu’elles nous ont enlevé nos chartes, aboli nos lois les plus justes et altéré fondamentalement les formes de nos gouvernements.

Elles ont imposé à nos pays des « conditionnalités » qui coûtent bien des vies à nos peuples ; elles ont causé en général dans nos pays, déjà antérieurement affaiblis et exploités par le colonialisme, l’effondrement par des méthodes si cruelles et perfides qu’on en trouve difficilement l’équivalent même dans les âges les plus barbares, totalement indignes des nations civilisées.

Elles ont fomenté des insurrections intérieures en s’appuyant sur les forces les plus arriérées et les plus fanatiques, capables de perpétrer les massacres les plus horribles.

A chaque étape de ces oppressions, nous avons demandé justice dans les termes les plus humbles ; nos requêtes et résolutions répétées n’ont reçu pour toute réponse que des insultes répétées. Des institutions, dont le caractère porte toutes les marques du Tyran, sont inaptes à diriger les peuples libres. Nous avons fait appel à eux lors d’innombrables conférences, et appel à leur sens de la justice, sans recevoir la moindre réponse positive.

Nous, par conséquent, les représentants des peuples du monde, soumettant au juge suprême du monde la droiture de nos intentions, au nom et en vertu de l’autorité de toutes les personnes de bonne volonté de tous les pays, déclarons solennellement :

Que tous les pays du monde sont et devraient être de droit des Etats libre et indépendants.

Que tous les être humains sur cette planète ont des Droits inaliénables qui leur garantissent la vie, la liberté et des conditions matérielles dignes de l’homme, et le droit à développer pleinement toutes les potentialités de leur intellect et de leur âme.

Que par conséquent un changement dans l’ordre monétaire et économique actuel est nécessaire et urgent, pour établir la justice parmi les peuples du monde.

Nous avons ici repris en grande partie les formulations de la Déclaration d’Indépendance américaine, et aucune personne honnête ne peut nier que tout ce à quoi nous voulons remédier est la même forme d’injustice que celle que les Pères Fondateurs désiraient abolir, lorsqu’ils mirent fin à leur statut de colonie pour créer la première vraie République indépendante. C’est l’exemple que nous désirons répliquer partout et ce sont ces principes que nous désirons encourager.

Et pour soutenir cette déclaration, ayant pleine confiance en la protection de la Providence Divine, nous engageons mutuellement les un aux autres nos vies, nos fortunes et notre honneur sacré.

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