L’avenir de l’Humanité se joue en Palestine

Après bientôt trois mois de bombardements ciblant les populations et les infrastructures civiles, aucun doute n’est permis. Ce qui est recherché à Gaza est une extermination de la population avant de s’en prendre, d’une manière ou d’une autre, à la Cisjordanie dans une volonté affichée d’en finir avec le « problème » palestinien.

Le simple fait que les gouvernements occidentaux aient laissé commettre ces crimes monstrueux signe le reniement de toutes les « valeurs » - démocratie, droits de l’Homme, mémoire des crimes du nazisme, droit au développement, sécurité, etc. - qu’ils n’ont jamais manqué de mettre en avant pour justifier leurs sordides aventures néo-coloniales, et ce sans le moindre égard pour la désapprobation croissante de leurs citoyens respectifs.

S’il est impossible de dire aujourd’hui de quoi sera fait l’avenir, tant il apparaît clairement que le « complexe militaro-financier » cherche à jouer la carte de l’extension du conflit pour atteindre l’Iran, la Russie puis la Chine, une chose est certaine, la majorité de la population mondiale est de cœur avec les Palestiniens et le demeurera en dépit de toutes les tentatives d’influer sur le narratif par le biais d’opérations de « com », aussi sophistiquées soient-elles.

Quelles sont les étapes nécessaires à la fin du carnage ? Dans un premier temps, il faut parvenir à un véritable cessez-le feu comme préalable à toute solution viable, ce qui ne pourra se faire sans une mobilisation internationale massive.

Dans un deuxième temps, Benjamin Netanyahou et son gouvernement constitué de fanatiques racistes et sanguinaires quand ils ne sont pas ouvertement fascistes, comme Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, doivent être poussés au plus vite vers le départ.

Enfin, dans un troisième temps, et quelle que soit la difficulté de la tâche, une concertation doit s’ouvrir entre les éléments les plus compétents, responsables et raisonnables côté palestinien et côté israélien. La libération de Marwan Barghouti serait non seulement un gage donné du sérieux de cette volonté de paix, mais serait à même de réunir la population palestinienne sous une figure reconnue et respectée par tous, pour que naisse un État palestinien souverain sans tutelle d’aucune sorte et que la sécurité de toute la région soit assurée.

Toutefois, l’abomination que vit l’une des régions les plus sensibles de la planète ne doit pas faire oublier que l’enjeu est global et qu’il se résume, comme cela a déjà été abondamment documenté, à une guerre larvée entre la puissance déclinante que sont les États-Unis et la puissance montante qu’est la Chine, le danger étant que face à la stratégie gagnant-gagnant de celle-ci, les États-Unis et ses colonies européennes n’ont rien d’autre à proposer que la guerre.

Pire, comme le décrit Helga Zepp-LaRouche dans son message de Noël et du Nouvel an, « Transformer les épées en socs de charrue », « L’argent des contribuables est déversé dans des dépenses militaires de toutes sortes, tandis que les économies civiles s’effondrent, que les infrastructures se dégradent et que les écoles et les hôpitaux sont fermés ou en ruines. Aux États-Unis, le budget de la Défense du Pentagone pour 2024 s’élève à près de mille milliards de dollars, tandis que l’ensemble du budget de l’Union européenne et tous les budgets nationaux en Europe sont consacrés à la militarisation. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, exige que l’on ‘se prépare à la guerre’, affirmant qu’il ne nous reste que cinq à huit ans avant un conflit militaire majeur avec la Russie. Les groupes de réflexion américains travaillent fébrilement sur des ‘jeux de guerre’ en vue d’un affrontement majeur avec la Chine, qui devrait, selon eux, avoir lieu le plus tôt possible. (Voir l’article de Foreign Affairs, le magazine du Council of Foreign Relations, ‘The Big One : Preparing for a Long War With China’.) »

Comment corriger à temps cette trajectoire funeste sachant « qu’une grande partie des capacités économiques des États-Unis, et une part croissante de celles de l’Europe, ont été reprises par le Complexe militaro-industriel et sont si étroitement liées aux grandes sociétés d’investissement et de gestion d’actifs de Wall Street et de la City de Londres, qu’il faudrait plutôt parler de complexe militaro-industriel-financier » ?

La solution passe par la reconversion de cette industrie, comme cela avait été fait au lendemain de la seconde guerre mondiale, en une industrie civile destinée à la production de biens utiles et si nécessaires au bien-être et à la prospérité des populations, seules garanties d’une paix et d’une sécurité partagées.

Le sort fait aux Palestiniens recouvre une réalité qui concerne chacun d’entre nous dans le monde entier : face à l’impasse créée par l’aveuglement d’un complexe militaro-financier prêt à risquer une guerre mondiale pour garder le pouvoir, l’union et la mobilisation des populations est urgente et indispensable afin de stopper cette machine à broyer l’Humanité ; une Humanité incarnée aujourd’hui par les Palestiniens.