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Tout nouvel accord avec l’Iran se doit d’inclure un plan de développement global

17 mai 2018

Alors que la diplomatie enregistrait des avancées significatives entre Etats-Unis et Corée du Nord, le président Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis du Plan d’action global conjoint (JCPOA), c’est-à-dire l’accord P5+1 avec l’Iran. Le retrait américain laisse à la République islamique et à l’Europe l’option d’en renégocier certains aspects ou de continuer à l’appliquer sans participation américaine.

Le président américain joue-t’il avec le feu ? Il est certain que cette décision est de nature à provoquer un retour de flamme et échapper à tout contrôle, notamment sur fond de provocations militaires entre Iran et Israël et de très grandes tensions autour de l’installation de l’ambassade américaine à Jérusalem. Les pays européens, de même que la Chine et la Russie, ont réaffirmé leur soutien au JCPOA, et le président Rouhani a déclaré que l’Iran continuera à se conformer à ses dispositions. Mais cela pourrait s’avérer difficile si les intransigeants dans le pays se renforcent.

L’AIEA a certifié la parfaite conformité de l’Iran avec l’accord et le secrétaire américain à la Défense James Mattis l’a reconnu également. Mais Trump qualifie le JCPOA du « pire deal qui soit » et a indiqué en avoir un autre, mais sans donner de précisions.

Ce point a été soulevé par Helga Zepp-LaRouche dans sa conférence Internet internationale du 9 mai. Pour elle, le plan de Trump, pour réussir, doit tenir compte de plusieurs facteurs essentiels. « Tout d’abord, tout plan de paix, ou toute architecture sécuritaire doit prendre en compte les intérêts en matière de sécurité de tous les parties prenantes. » L’Iran a tenu à développer son propre programme nucléaire, a-t-elle fait remarquer, non seulement à cause du sort de Saddam Hussein, et plus tard de Kadhafi, mais aussi parce qu’Israël détient des armes nucléaires. « Ainsi tout accord doit comporter des garanties pour l’Iran, sans quoi il ne marchera pas. »

Ensuite, « étant donné l’état de l’ensemble du Moyen Orient suite aux guerres dévastatrices en Irak, en Syrie, au Yémen et en Afghanistan, il est clair qu’il n’y a qu’un moyen pour vraiment résoudre les problèmes de cette région, comme je l’ai dit et redit : il faut étendre la Nouvelle Route de la soie à toute cette région, d’Afghanistan à la Méditerranée, du Caucase au golfe Persique, et mettre en place un plan de développement pour tous ces pays dans leur ensemble. » Pour cela, la Russie, la Chine, l’Inde, l’Egypte, les Etats-Unis et les pays européens doivent se mettre d’accord pour développer la région et la libérer du terrorisme.

Si le président Trump veut proposer un meilleur plan, Helga Zepp-LaRouche espère qu’il comprendra de telles entreprises communes comme seul moyen de stabiliser la situation. Un pas dans cette direction a d’ailleurs été franchi par le président Xi Jinping et le Premier ministre indien Modi fin avril à Wuhan lorsqu’ils ont décidé de lancer des projets conjoints pour développer l’Afghanistan. En outre, la Chine ouvre une nouvelle ligne ferroviaire pour relier Téhéran et Bayannur, une ville de la Mongolie intérieure de la Chine.

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