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L’ASEAN et le secrétaire d’Etat américain tentent de désamorcer les tensions dans le monde

28 août 2017

Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Association des Nations d’Asie du sud-est (ASEAN) le 6 août, de nouveaux progrès vers le désamorçage des tensions en Asie ont été faits. C’est à l’occasion du cinquantenaire de la fondation de l’organisation que les chefs de la diplomatie des dix pays membres de l’ASEAN ont été rejoints par 17 de leurs homologues de la région Asie-Pacifique, notamment de Chine, de Russie, des Etats-Unis et des deux Corées.

La Corée du Nord était un thème majeur des discussions à Manille (la capitale des Philippines) et dans les entretiens bilatéraux avec son ministre des Affaires étrangères Ri Yong Ho. Après avoir rencontré, en marge de l’événement, son homologue chinois Wang Yi, Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie et la Chine soutiennent un double gel : celui des essais nucléaires et de missiles nord-coréens et celui des exercices militaires américano-sud-coréens.

Par ailleurs, les pays membres de l’ASEAN et la Chine ont convenu d’un cadre de code de conduite dans la mer de Chine méridionale, qui favorise la stabilité et la coopération. Wang Yi a déclaré que la région continuera à évoluer vers un « partenariat stratégique global » pourvu qu’il « n’y ait pas de perturbation majeure de la part de tierces parties », une référence claire à la politique de Barack Obama. Un tournant décisif dans ce conflit est intervenu en juin 2016 avec l’élection de Rodrigo Duterte à la présidence des Philippines, puisqu’il était fermement opposé au « pivot asiatique » de Barack Obama, lui préférant la coopération avec l’initiative chinoise Une ceinture et une route.

En marge des réunions officielles de Manille, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a rencontré Sergueï Lavrov, pour discuter de nombreux thèmes controversés – la réaction russe aux nouvelles sanctions imposées par le Congrès américain, l’importance du dialogue sur le traité relatif aux missiles à portée intermédiaire rejeté par de nombreux Congressistes, la lutte contre le terrorisme, y compris en Afghanistan, etc. Les deux chefs de la diplomatie ont salué le bon fonctionnement de la coopération en Syrie, notamment sur des zones de désescalade.

Suite à sa conférence de presse du 1er août au département d’Etat pour aborder divers aspects de la politique étrangère américaine, Tillerson a essuyé les tirs des médias fidèles au « Deep State », surtout pour avoir plaidé en faveur de bonnes relations avec la Russie et la Chine et pour avoir exprimé son opposition aux récentes sanctions du Congrès. Des sources restées anonymes au sein du département d’Etat lui reprochent de ne pas avoir eu recours à un fonds extraordinaire de 80 millions de dollars, réuni par l’administration Obama vers la fin de son mandat pour contrecarrer les « campagnes de désinformation » de la Russie et la Chine.

En outre, le lobby de l’« intervention humanitaire » proche de George Soros est dans tous ses états en raison d’une rumeur selon laquelle Rex Tillerson compterait redéfinir la mission du département d’Etat pour supprimer de ses objectifs « la promotion de la démocratie ». C’est au nom de cet objectif que Washington orchestre depuis deux décennies putschs militaires, révolutions de couleur et même des assassinats dans de nombreux pays du monde.

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