« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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13 mai 2022
La dimension stratégique de l’approvisionnement alimentaire risque de se poser dans des délais rapides. Les besoins en nourriture pourraient pourtant être facilement comblés.
Lors d’une réunion consacrée à l’économie, avec ses principaux ministres, Vladimir Poutine a fait le point quant aux prévision en matière de récoltes de blé et de céréales, alors que les inquiétudes concernant l’approvisionnement en nourriture se font chaque jour plus vives dans le monde entier.
Selon lui, les perspectives sont prometteuses : « Nous nous attendons à une bonne récolte cette année. Selon les premières estimations des experts, nous pourrions récolter 130 millions de tonnes de céréales, dont 87 millions de tonnes de blé. Si tel est le cas, les récoltes de céréales prévues atteindront un niveau record dans l’histoire de la Russie. Cela permettra de répondre à la demande intérieure, avec une marge de sécurité substantielle, et de développer les exportations mondiales pour nos partenaires ; c’est très important pour les marchés alimentaires mondiaux. »
Dans ses précédentes remarques, il a noté que la « frénésie de sanctions en cours » de la part de l’Occident, signifie « des conséquences qui seront difficiles à inverser » pour les « pays les plus pauvres du monde, qui sont déjà menacés par la faim. »
Le dernier pic de récolte de blé russe était de 85,3 millions de tonnes métriques il y a deux ans. A rebours des politiques agricoles adoptées par les pays occidentaux, la Russie maintient une conception « productiviste » de l’agriculture permettant de répondre aux besoins alimentaires croissants. En effet, nul ne peut ignorer aujourd’hui qu’un nombre toujours plus grand de pays souffrent de la faim. Plutôt que des sanctions, c’est donc une collaboration urgente entre toutes les grandes nations productrices de blé et de céréales qui devrait être encouragée à l’échelle internationale.
Rappelons que la Russie figure en tête des neuf régions productrices de blé qui, ces dernières années, ont représenté ensemble plus de 90 % sur les plus de 200 millions de tonnes de blé échangées chaque année au niveau international, dans le cadre des échanges commerciaux ou de l’aide alimentaire. La Russie représentait à elle seule 20 % des exportations annuelles de blé en 2020/2021.