« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Pour arrêter la troisième guerre mondiale

Bâtir une vaste coalition internationale pour la paix

8 juin 2023

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le 2 juin, les représentants d’organisations pour la paix d’une douzaine de pays se sont réunis en vue de regrouper les divers mouvements pacifistes du monde entier afin de contrer la menace croissante de guerre entre d’une part, les États-Unis et l’OTAN, et d’autre part la Russie et, au-delà, la Chine.

La fondatrice de l’Institut Schiller, Mme Helga Zepp-LaRouche, a ouvert la réunion en soulignant l’extrême danger d’escalade de l’OTAN vers la guerre, évoquant par exemple « Defender 23 », le plus grand exercice multinational d’opérations aériennes de l’histoire de l’OTAN, les attaques de drones contre Moscou et les appels intempestifs à démanteler la Fédération de Russie.

Depuis les grands rassemblements pacifistes qui se sont déroulés aux États-Unis et en Europe en février et mars derniers, l’escalade vers la guerre n’a fait que s’intensifier. Le mouvement de la paix doit donc se renforcer d’autant plus, et pour cela, il faut de toute urgence mettre en place une organisation beaucoup plus intégrée, afin d’unifier et d’élargir les mouvements pacifistes du monde entier pour mettre fin à la course vers la guerre, avant qu’il ne soit trop tard.

La discussion porta aussi sur la nécessité de réorienter immédiatement les dépenses militaires vers le développement, en comparant le coût d’un seul F-16 (des dizaines de millions chacun) aux énormes besoins de financement de la plupart des pays du monde pour leur développement.

Le défi est de mobiliser un maximum d’Américains pour en faire une force pour la paix, et de s’associer au Sud planétaire, qui connaît une renaissance du mouvement des non-alignés pour en finir avec toutes les formes de colonialisme. La voix de la majorité de l’espèce humaine doit être entendue, car il en va de notre existence à tous.

Durant cette réunion, plus de 25 « citoyens du monde » d’une douzaine de pays (France, Guyana, Allemagne, Italie, Kenya, Malaisie, Mexique, Espagne, Suède, Trinité-et-Tobago, Royaume-Uni et États-Unis) ont échangé des propositions pour atteindre ces objectifs.

En voici quelques extraits :

Helga Zepp-LaRouche, fondatrice de l’Institut Schiller, Allemagne

« Les grandes manifestations de février à Washington, D.C. et en Allemagne (avec 50 000 personnes à Berlin), et les nombreux autres rassemblements locaux qui ont eu lieu depuis, n’ont pas rassemblé autant de manifestants que les opposants à l’installation des missiles Pershing II et SS-20 dans les années 1980 en Europe. A l’époque, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue, conscientes que nous étions proches de la Troisième Guerre mondiale (...) C’est pourquoi nous devons vraiment faire un effort et j’aimerais que cette discussion conduise à une nouvelle forme d’organisation qui soit comme un noyau permettant d’unifier le mouvement de la paix à travers les cinq continents. »

Donald Ramotar, ancien président du Guyana

« Nous devons rassembler nos forces et j’espère que cette réunion contribuera à sortir de ce blocus de l’information auquel sont confrontés la plupart des habitants des pays en développement. »

Richard Black, ancien sénateur de l’État de Virginie, États-Unis

« Nous sommes en grand danger et je pense qu’il est tout à fait judicieux de réunir tous ces groupes, même s’ils ne sont pas d’accord sur beaucoup de choses, mais là où nous nous croisons, là où nous nous recoupons, c’est là que nous devons agir et unir nos forces. »

Ray McGovern, Vétérans pour la paix, VIPS et Pax Christi, États-Unis

« Peu importe que Ray McGovern pense que Poutine a raison. Ce qui compte, c’est que Poutine pense ! Ce dont nous avons besoin, c’est de lanceurs d’alerte, comme mes anciens collègues de la CIA. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une mobilisation de masse pour dire ’Arrêtez ce Defender 23’, car cela peut aboutir à ce que les Chinois appellent ’un dénouement malheureux’. »

Jack Gilroy, Vétérans pour la paix et Pax Christi, États-Unis

« Il y a un énorme travail à faire aux États-Unis pour éduquer le peuple américain, par le biais d’écrits, de vidéos et de déclarations des membres des communautés pacifistes existantes. Les gens doivent comprendre que ce sont les Américains qui ont bel et bien poussé la Russie à agir. »

Martin Schotz, auteur de History Will Not Absolve Us : Orwellian Control, Public Denial, and the Murder of President Kennedy, Massachusetts, États-Unis

« Mon travail consiste principalement à diffuser le plus largement possible le discours prononcé par le président Kennedy à l’American University. La raison en est que Kennedy a décrit de manière très détaillée et sophistiquée ce qu’est le processus de paix et ses différents aspects. Si l’on examine la politique étrangère des États-Unis au cours des 30 dernières années, on constate que les États-Unis sont à 180 degrés de ce discours. Ils ont suivi le processus exactement inverse, et c’est un processus de guerre. »

Chandra Muzaffar, président du Mouvement international pour un monde juste, Malaisie

« Premièrement, je pense qu’il est extrêmement important de créer un mouvement pacifiste fort aux États-Unis d’Amérique. Deuxièmement, il est également très important d’encourager les militants de base, localement, dans différentes parties du monde. Je viens du Sud et je pense que c’est tout à fait possible, non par le biais de groupes de paix, car il n’y en a pas beaucoup dans le Sud, mais avec d’autres types de mouvements de la société civile qui devraient être encouragés à agir. Troisièmement, nous devons faire en sorte que des voix s’élèvent dans les allées du pouvoir pour agir. »

Angela McArdle, présidente du Parti libertaire et organisatrice de Rage Against the War Machine, États-Unis

« J’espère que ce que nous ferons se concentrera vraiment sur le mouvement anti-guerre. Que pouvons-nous faire pour promouvoir un programme de paix et comment pouvons-nous le faire en faisant de la place au plus grand nombre ? Je ne pense pas que les monstres de la machine de guerre, comme Mitch McConnell ou les McCain/Cheney, s’intéresseront à ce que nous faisons, mais j’espère que les électeurs de droite et de gauche, peu informés, verront ce que nous faisons, s’en inspireront et voudront se joindre à nous. »

Nick Brana, président du Parti du peuple et organisateur de Rage Against the War Machine, États-Unis

« J’ai un format qui nous aidera vraiment à travailler [sur] cet énorme défi auquel nous sommes confrontés, en remontant à partir de notre objectif de mettre fin à la guerre... jusqu’à nous demander quelles sont les solutions possibles. Le Vatican, le Brésil et la Chine ont proposé des négociations de paix. Il y a eu des manifestations de masse pour arrêter la guerre, aux États-Unis, en Allemagne... et nous pouvons alors identifier un certain nombre de conditions d’une possible victoire pour nous, en tant que mouvement international pour la paix, et par quelles voies la guerre peut être arrêtée. Ensuite, nous travaillerons en partant de ces conditions. »

Alessia Ruggeri, syndicaliste, Italie

« Je me souviens très bien de notre mobilisation avec l’Institut Schiller pour débloquer les fonds afghans gelés par la Réserve fédérale, indispensables pour nourrir les enfants affamés de ce pays. Et je partage l’avis d’Helga : la paix signifie aussi le développement économique, comme le demandent actuellement les pays de BRICS. Il est très important que tous les mouvements pour la paix se retrouvent sous une même bannière, une même direction, grâce à cette initiative de l’Institut Schiller. C’est ainsi que nous serons plus forts. »

Maurizio Abbate, président de l’ENAC, Ente Nazionale Attività Culturali, Italie

« J’ai entendu de nombreux rapports faisant état de grandes manifestations : 300 000 personnes environ dans les grandes villes. Mais cela ne touche que les personnes qui connaissent le problème, qui sont déjà engagées. La grande majorité des gens qui écoutent les grands médias ne comprendront pas... Il est donc important d’atteindre les gens qui ne savent pas et de faire un travail culturel... Il faut commencer par la culture : les écoles et les universités. »

Un représentant de « No2NATO », Royaume-Uni

« Il est clair que le discours des médias grand public est le même dans tout l’Occident. Les gens écoutent leur télévision. Ils entendent le même discours jour après jour. Nous devons essayer de changer ce récit. (…) N’ayant pu assister à cette réunion, George Galloway et Chris Williamson s’en excusent en disant : ‘Nous espérons pouvoir participer à tous les événements que vous organiserez à l’avenir’. »

Bernie Holland, Centre culturel national de la SGI-UK, Royaume-Uni

« Je suis très touché par votre sincérité concernant ces problèmes. Le mot sincérité est important dans le contexte de la diplomatie et de l’art de gouverner. J’insiste sur ce point parce que, depuis de nombreuses années, nous avons vu les efforts considérables déployés par le président Poutine et le secrétaire d’État Lavrov pour construire une « entente cordiale » avec les partenaires occidentaux, mais ils se sont heurtés à la dissension et à la tromperie. »

Ulf Sandmark, président de l’Institut Schiller de Suède

« Je voudrais aborder la question de NordStream. En effet, le procureur suédois est en train d’examiner les preuves et de prélever du matériel au fond de la mer. Il affirme que toutes les traces sur ces matériaux proviennent d’explosifs. Il ne présente aucune preuve, mais il dissimule en fait la scène du crime. En Suède, nous n’avons pas le pouvoir d’obliger le procureur à divulguer ces éléments. Nous avons donc besoin de la pression internationale. »

Johan Nordquist, éditeur, Truth Guardian, Suède

« L’ignorance est monumentale parmi les gens ordinaires. Je pense que nous devons la surmonter. Pour cela, l’un des moyens, qui m’a inspiré, est la démarche de Scott Ritter pour lutter contre la russophobie. En Suède, il est très difficile de parler à cause de la russophobie généralisée... Un message très simple pour atteindre les gens qui ne sont pas au courant, ou qui sont encore dans la bulle des médias grand public, serait d’interdire les armes nucléaires. »

Diane Sare, candidate au Sénat américain, New York, États-Unis

« Je pensais justement à ce défi : pourquoi les gens ne sont-ils pas dans la rue, pourquoi n’y a-t-il pas des millions de personnes dans la rue ? Je pense qu’il y a deux raisons. La première est que les Américains ont cru qu’on pouvait changer les choses grâce au processus électoral. Mais de nombreux Américains, des deux côtés de l’éventail politique, ont perdu confiance dans leur système électoral, à juste titre. Ils sont donc désemparés. L’autre raison est le désespoir... Si les choses vont vraiment mal, et de plus en plus mal, ou si les gens se rendent compte qu’elles vont mal, est-ce que cela les fera descendre dans la rue ? Je ne crois pas. Je ne pense pas que cela fonctionnera ainsi. »

Jacques Cheminade, ancien candidat à la présidence de la République française

« Ce que nous avons ici (en France) à ce stade, c’est probablement la forme la plus poussée de manifestations sociales dans le secteur développé. Ces manifestations sont dirigées contre la réforme des retraites, la contre-réforme du gouvernement français. Mais si elles se limitent aux retraites, cela devient une cause unique et ça ne pourra pas marcher. Ce que nous devons faire, c’est transformer cette effervescence sociale en mobilisation pour la paix. »

Steve Starr, professeur à l’université du Missouri, ancien directeur du programme de sciences de laboratoire clinique

« La caractéristique du régime Biden est l’irrationalité. Nous devons trouver un moyen d’écarter ces gens du pouvoir. Nous ne pouvons pas attendre les élections, et la question de savoir si elles seront truquées ou non est encore une autre question. Un certain Francis Boyle a rédigé des articles de mise en accusation du président et je pense qu’il serait utile de demander à quelqu’un de les présenter à la Chambre des représentants. Parce que les néo-cons qui dirigent la politique étrangère sont totalement corrompus et délirants. Certains d’entre eux pensent qu’ils peuvent faire reculer la Russie ; certains pensent même qu’ils peuvent gagner une guerre nucléaire. »

Étaient également présents

  • María de los Ángeles Huerta, ancienne députée mexicaine
  • Chris Fogarty, leader irlando-américain
  • Marinella Correggia, militante pour la paix et l’écologie, journaliste, Italie
  • Christer Lundgren, Suède
  • Gisela Neira, PC(AP), Parti communiste chilien
  • Kirk Meighoo, ancien sénateur de Trinité-et-Tobago
  • Juan Carrero, Fundación S’Olivar, Espagne
  • Jose Vega, militant et membre de l’Institut Schiller, États-Unis
  • Anastasia Battle, militante et rédactrice en chef du magazine Leonore, États-Unis

Pour soutenir et participer activement à cette initiative, nous contacter à : infos@institutschiller.org

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