« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Visio-conférence des 25 et 26 avril : un succès international

L’existence de l’humanité dépend de la création d’un nouveau paradigme

27 avril 2020

VERS LE PROGRAMME ET LES VIDEOS DE LA CONFERENCE

Il n’est pas exagéré de parler d’un succès incontestable à propos de notre visio-conférence des 25 et 26 avril qui a réuni une quarantaine d’intervenants (orateurs, témoignages) et quelques 2500 participants du monde entier afin de poser les principes sur lesquels doit se fonder le nouveau paradigme dans les relations internationales.

La conférence était articulée autour de l’œuvre et des contributions de l’économiste Lyndon LaRouche, décédé le 12 février 2019, dans le domaine de l’économie bien sûr, mais aussi de la culture classique et des sciences fondamentales. Le premier panel s’est donc ouvert avec deux extraits vidéo de LaRouche, datant de 1997 et de 2007, qui illustrent de manière éclatante sa faculté de prévoyance ayant marqué toute sa carrière. Dans le premier clip, LaRouche soulignait l’importance d’une collaboration entre la Chine et les Etats-Unis pour assurer le développement économique dans le monde entier, tandis que le second, enregistré dix ans plus tard, présentait sa conception des efforts que les « quatre puissances » (Russie, Chine, Inde, Etats-Unis) devaient consentir pour créer un nouveau système monétaire international, destiné à financer l’infrastructure et l’économie réelle, et à mettre fin une fois pour toutes au système de « l’Empire britannique ».

Helga Zepp-LaRouche donna un sens de l’état du monde d’aujourd’hui confronté à la convergence de crises multiples, comme la pandémie de coronavirus, l’invasion de criquets déferlant de l’Afrique à l’Inde, la menace d’une crise alimentaire mondiale, la montée du chômage, etc. Les ravages, selon elle, pourraient être bien pires encore que ceux du petit âge des ténèbres du XIVème siècle. Il nous faut donc « découvrir de nouveaux principes, identifier les causes à long terme de la crise actuelle, les éliminer et ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire universelle, afin de pouvoir mettre fin à l’ère de la géopolitique et établir un nouveau système, digne de l’identité de l’humanité en tant que seule espèce créatrice ».

Elle aborda également la dérive en cours vers la guerre nucléaire, reflétée dans l’intensification de la propagande diffusée par les mêmes réseaux qui sont derrière le Russiagate (le MI-6, la Henry Jackson Society), mais ciblant cette fois la Chine. Pourtant, leur vision d’un monde unipolaire dirigé depuis Londres et Washington est complètement détachée de la réalité. Et si, poursuivit-elle, quelqu’un doit « payer » — comme l’exige le « parti de la guerre » en réclamant à la Chine des dommages et intérêts pour les coûts provoqués par le coronavirus — alors c’est l’Empire britannique qui devrait payer pour ses crimes contre l’humanité et la perte inutile de tant de vies humaines au cours des deux derniers siècles.

Mme Zepp-LaRouche fustigea ensuite les prémisses de l’idéologie misanthrope du système néolibéral, notamment la théorie totalement discréditée de Thomas Malthus sur la surpopulation, la philosophie d’Adam Smith ou encore les expressions modernes de la théorie des jeux et de la spéculation financière par voie informatique. Dans ce contexte, elle cita Bertrand Russell, qui préconisait qu’une peste noire vienne occasionnellement balayer le monde afin de « résoudre » le problème d’un trop-plein d’êtres humains sur la planète. La solution, insista Helga Zepp-LaRouche, consiste à adopter une vision entièrement nouvelle, fondée sur les progrès scientifiques de l’humanité, tels que l’exploration spatiale, l’énergie de fusion et le développement du génie humain. Pour résumer, la coopération entre les nations souveraines pour réaliser les objectifs communs de l’humanité doit prévaloir sur les conflits.

Des voix diplomatiques de Russie et de Chine

La parole fut ensuite donnée au premier représentant adjoint de la Russie à l’ONU, S.E. Dmitry Polyanskiy, qui évoqua la pandémie de COVID-19, ses impacts sociaux plus larges et la nécessité d’une coopération mondiale plus étroite. Il proposa notamment d’éviter de blâmer tel ou tel pays pour être responsable de cette crise ou de l’utiliser pour attiser la concurrence. Pour lui, il est essentiel que le G20 réponde aux préoccupations des pays en développement en particulier.

Il fut suivi par le consul général de la République populaire de Chine à New York, S.E. Huang Ping. Appelé à assister au même moment à l’arrivée à Boston d’un avion en provenance de Chine apportant des équipements médicaux destinés aux Américains, l’ambassadeur Huang a dû pré-enregistrer sa présentation. Après avoir donné un aperçu de l’approche et de la philosophie chinoises face à la pandémie actuelle, il appela à intensifier la collaboration entre les États-Unis et la Chine. En l’absence de l’ambassadeur, c’est le conseiller scientifique du Consulat de New York, Zhou Guolin, qui répondit aux questions posées pendant la discussion.

L’UE doit profiter de l’Initiative une ceinture, une route

Jacques Cheminade, candidat à trois reprises à la présidence de la République française, avait intitulé son intervention « Une Europe dont on ne doit pas avoir honte ». Il présenta un tableau particulièrement sombre du système culturel et politique européen actuel, « où le mensonge est devenu un art pervers ». Après avoir passé en revue les changements nécessaires pour rétablir de véritables nations souveraines en Europe, à même de participer pleinement au nouveau paradigme de développement, il cita les trois décennies de reconstruction d’après-guerre comme exemple de la vraie Europe.

La parole fut ensuite donnée à Michele Geraci, économiste et ancien sous-secrétaire d’Etat du ministère italien du Développement économique dans le premier gouvernement de Conte. Au cours de son mandat, M. Geraci, qui connaît très bien la Chine, s’est efforcé de mieux faire connaître aux Italiens l’Initiative une ceinture une route et de contrer leurs préjugés erronés sur ce pays. Ayant travaillé activement à la signature d’un protocole d’accord entre la Chine et l’Italie, il insista sur le besoin d’une plus grande expertise, compétence et représentation du peuple italien. Il a par ailleurs soutenu l’appel d’Helga Zepp-LaRouche à une nouvelle Renaissance.

Faisant entendre la voix du Liban, Bassam El-Hachem, de l’Université Libanaise, évoqua la crise, tant économique que politique, qui frappe son pays et la voie de sortie qu’il préconise. Pour lui, il est clair qu’il faut refonder les relations internationales sur la base de l’approche gagnant-gagnant défendue par l’Institut Schiller. La discussion qui s’ensuivit donna lieu à de nombreuses questions, posées, entre autres, par le représentant adjoint de l’Afrique du Sud, ainsi que par trois ambassadeurs au Canada, ceux du Costa Rica, du Mali et du Nigeria. Un débat animé sur l’Union européenne s’est également ouvert entre le public et Zepp-LaRouche, Geraci et Cheminade.

Maîtriser les lois de l’univers pour protéger notre planète

Le deuxième panel avait pour thème « Mieux comprendre le fonctionnement de notre univers ». Au menu, l’application de la créativité humaine, de la science et de la technologie pour améliorer le sort de l’humanité dans le cadre d’une coopération entre nations. Jason Ross, l’animateur de la session, déclara d’emblée que la création d’un système de santé mondial, comme le propose Helga Zepp-LaRouche, doit être considérée plus largement dans le cadre de la défense stratégique de l’espèce humaine. A ses côtés, deux de ses collègues de l’équipe scientifique de l’Institut Schiller américain, Megan Beets et Benjamin Deniston, abordèrent différents aspects de la perspective de Lyndon LaRouche pour parvenir à cet objectif.

Pour commencer, Deniston évoqua le projet pour une Défense stratégique de la Terre (DST), proposé par la Russie en 2011, qui renvoyait à son tour à la politique présentée par le président Ronald Reagan en 1983, sous le nom d’Initiative de défense stratégique (IDS). Lyndon LaRouche, qui en était l’architecte, avait mené une négociation parallèle avec des dirigeants soviétiques en vue d’obtenir leur accord sur un tel programme. Or, il y avait une forte opposition dans les deux pays. L’IDS de LaRouche, expliqua Deniston, se voulait un programme de recherche et de développement à la pointe de la science, à l’instar du projet Apollo de John Kennedy, contribuant à développer les économies des deux nations, tout en contrecarrant la politique traditionnelle de « diviser pour régner » de l’empire. Cette notion de la collaboration internationale pour repousser et dépasser les limites de la connaissance humaine devint le thème central de l’ensemble du panel. Dans un clip vidéo, Lyndon LaRouche lui-même donnait sa propre description du concept.

Megan Beets montra à son tour que le concept de DST entraînerait l’étude de divers aspects de l’impact de l’espace sur les conditions météorologiques terrestres et de la défense contre les violentes éjections de masse coronale et les éruptions solaires. Beets et Deniston abordèrent également le sujet de la défense contre des astéroïdes et des comètes, les cycles solaires et galactiques à longue portée, ainsi que leurs effets sur la survie ou l’extinction des espèces, et peut-être même sur les cycles de vie des virus. Jason Ross souligna de son côté que se laisser prendre en otage par un virus ou une politique économique destructrice n’est possible que si l’on refuse de se libérer d’axiomes défectueux.

Dans sa présentation sur « La libre invention dans la découverte créative », Jean-Pierre Luminet, astrophysicien et chercheur émérite au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), aborda la grande question de la pensée scientifique. Il apporta son éclairage sur le développement de la science depuis les temps anciens jusqu’à Kepler, Einstein et les théories modernes, mais en soulignant à quel point les percées scientifiques sont analogues, du point de vue de leur méthode, aux expressions artistiques.

L’exploration spatiale, clef de l’avenir

Succédant à Jean-Pierre Luminet, deux anciens astronautes firent partager leur expérience. Michel Tognini, général de brigade de l’Armée de l’air française et ancien astronaute du CNES et de l’ESA, a passé au total 19 jours dans la Station spatiale internationale, tant à bord du Columbia que du Soyouz. Il plaida avec force, s’appuyant sur sa propre expérience, pour une coopération et une véritable amitié entre explorateurs spatiaux de tous les pays. Quant à Walt Cunningham, ancien astronaute de la NASA qui a participé à la mission Apollo 7, il évoqua ce vol historique et l’esprit devant animer la NASA aujourd’hui.

L’astrophysicienne Marie Korsaga, du Burkina Faso, mit en lumière « la nécessité de l’enseignement des sciences pour la jeunesse africaine ». Alors que 40 % des Africains ont moins de 15 ans, cette situation pourrait s’avérer explosive dans les années à venir, pour le meilleur ou pour le pire, suivant que cette richesse est nourrie ou non par l’éducation et le développement économique. Elle partagea également ses réflexions sur la place des femmes africaines dans le monde scientifique, et appela expressément les jeunes filles à se lancer dans des carrières scientifiques.

Dans sa présentation sur la fusion thermonucléaire, le sénateur de l’État du New Jersey, Joe Pennacchio, fit écho à l’appel du Dr Korsaga pour l’avenir des jeunes. Il est l’auteur d’une proposition de loi au parlement du New Jersey, appelant à la mise au point rapide de la fusion thermonucléaire, cette nouvelle source d’énergie des générations futures.

Will Happer, professeur émérite de physique à l’Université de Princeton, fut pendant quelque temps membre du Conseil national de sécurité du président Trump. Concernant le réchauffement climatique, il en décrit les défenseurs fanatiques comme une « secte religieuse », dans la mesure où ils y croient sans aucune discussion possible. Il évoqua également le nombre de découvertes scientifiques survenues par « accident », lorsque des chercheurs constatent que leurs expériences n’ont pas donné les résultats escomptés, les poussant à trouver un concept d’ordre supérieur des lois de l’univers pour expliquer ce résultat inattendu. Ce thème suscita beaucoup de discussions lors d’une session de questions-réponses particulièrement animée.

Le Dr Kildare Clarke, médecin newyorkais, donna son point de vue sur les implications de la destruction du système de santé publique aux Etats-Unis, due à la privatisation. Il fut suivi par Guangxi Li, médecin lui aussi et membre de l’Académie chinoise des sciences médicales à Beijing et à la clinique Mayo. Il expliqua comment il avait utilisé avec succès la phytothérapie chinoise traditionnelle dans le traitement précoce du COVID-19, qu’il décrivit comme différent des autres pneumonies virales.

Ce panel se conclut sur une séance de questions-réponses sur l’importance de la collaboration internationale, la création d’opportunités pour les jeunes dans la science et les perspectives enthousiasmantes de la recherche scientifique pour chasser le pessimisme associé au faux mouvement « vert ».

La nécessité d’une Renaissance classique

Le troisième volet de la conférence était spécifiquement dédié à Lyndon LaRouche et à William Warfield, un célèbre baryton-basse afro-américain, membre du bureau de l’Institut Schiller jusqu’à sa mort en 2002.

Après l’interprétation du cycle de Lieder de Beethoven, An die ferne Geliebte, par le ténor John Sigerson et la pianiste Margaret Greenspan, un clip vidéo datant des années 1990 montra avec quelle conviction Lyndon LaRouche insistait sur la nécessaire relation entre la science classique et l’art classique, soulignant que tout art est à la fois intelligible et universel.

Helga Zepp-LaRouche commença sa présentation en évoquant l’image de l’homme qu’avait Friedrich Schiller ; une image belle et noble fondée sur sa véritable identité en tant qu’être créatif. Ayant eu elle-même la chance d’apprendre à connaître, à l’école, Schiller et d’autres auteurs classiques, ceci eut un profond impact sur sa propre force de caractère et sa vision du monde, et ce n’est que plus tard qu’elle étudia l’histoire du XXème siècle. Pour se faire une idée de la culture actuelle, il suffit de regarder les réactions des gens aux mesures récentes de confinement : si beaucoup donnent libre cours à leurs impulsions hédonistes, d’autres en profitent pour se tourner vers la musique classique et cherchent de l’inspiration dans le grand art. C’est ainsi qu’en Italie, en France, en Allemagne ou ailleurs, des gens se sont spontanément mis à chanter des airs d’opéra et à jouer de la musique ensemble depuis leur balcon.

Mme Zepp-LaRouche cita certains passages des Lettres esthétiques de Schiller, montrant pourquoi l’artiste lui-même doit atteindre le plus haut niveau émotionnel, car le but même de l’art classique est de mettre ses objectifs individuels en harmonie avec les objectifs les plus élevés de l’humanité.

La contribution toute spéciale du Negro Spiritual

Faisant le lien entre le compositeur Hall Johnson et Antonin Dvorak, le professeur Eugene Thamon Simpson donna un bref historique du spiritual afro-américain, notamment du combat pour faire reconnaître cette forme de musique classique dans les salles de concert. Il mit en évidence la relation entre le Lied allemand et le Spiritual afro-américain. Alors qu’auparavant, ce type de chant était marginalisé et même ridiculisé, l’arrivée de Dvorak aux États-Unis et sa découverte de cette musique ont élevé et libéré cette forme d’art.

Le professeur Willis Patterson du Michigan consacra son discours à « la présence du principe classique dans la musique folklorique ». C’était une discussion émouvante sur l’effet de la chanson folklorique sur le perfectionnement du caractère, étant une source infinie de réconfort et d’espoir. Patterson termina en évoquant Schiller et en faisant écouter un enregistrement de l’Ode à la joie de Beethoven, dont il était lui-même le baryton-basse soliste.

« La force physique de la poésie et de la musique classiques » était le thème de la présentation de John Sigerson, directeur musical de l’Institut Schiller. Il polémiqua contre l’idée que la musique classique se réduirait à la « maîtrise d’un certain style » alors qu’elle correspond à un principe physique, vu ses effets sur le monde physique qui nous entoure. S’appuyant sur l’exemple de Max Planck et d’Albert Einstein, Sigerson retraça la quête de la découverte et le principe d’action que l’on retrouve à la fois dans la musique classique et la science classique.

Connecté par vidéo depuis Beijing, Teng Jimeng, professeur d’études américaines à l’Université des études étrangères de Beijing, donna un aperçu très apprécié de la tradition classique en Chine. Les récentes lettres du président Xi Jinping sur la vertu et l’art, par exemple, répondent à l’éducation esthétique en vigueur en Chine, étroitement liée à l’altruisme et au patriotisme. Dans l’esprit du confucianisme, et comme on l’a vu dans la récente pandémie, les Chinois se préoccupent de venir en aide d’abord aux plus âgés et à ceux qui souffrent dans le monde.

Diane Sare et Leah DeGruchy, toutes deux militantes de l’Institut Schiller, évoquèrent « l’utilisation du chœur en politique », en utilisant l’exemple du Marchand de Venise de Shakespeare, ainsi que de la Missa Solemnis de Beethoven et des Passions de Bach. Dans cette pièce qui fait puissamment écho à ce que connaît notre monde, et notamment la question de la dette, Shakespeare aborde la question du juste pardon. Une notion brûlante pour notre monde d’aujourd’hui où les individus comme les sont tenus par la dette et où la désignation de boucs émissaires se répand au plus grand bénéfice du maintien en place de pouvoirs arbitraires et destructeurs.

Le ténor Gregory Hopkins, directeur de chœur à New York et ami de longue date de l’Institut Schiller, salua avec enthousiasme les participants à la conférence. Il souligna combien cette période est difficile pour les musiciens, dont beaucoup ont perdu leur emploi et leur couverture médicale à cause de la pandémie. Mais il rappela le célèbre spiritual qui dit : « Je suis si heureux, car les ennuis ne durent pas toujours… »

Une discussion intense suivit les présentations, qu’on appréciera d’autant mieux en regardant les vidéos. A la fin, Helga Zepp-LaRouche appela tout le monde à se joindre à elle dans l’effort pour créer un mouvement mondial pour une Renaissance.

La science de l’économie physique

L’envergure du quatrième panel, dédié à la science de l’économie physique de Lyndon LaRouche, est reflétée dans le nombre et la diversité des intervenants et dans la discussion qui s’ensuivit. Cette partie fut présentée par Dennis Small, directeur de l’Institut Schiller pour l’Amérique du Sud, qui situa la crise de civilisation actuelle (avec la pandémie, le krach financier et le sous-développement économique) dans le cadre global de « la densité démographique relative potentielle », une conception fondamentale découverte et développée par Lyndon LaRouche. Il cita un discours prononcé par LaRouche en 1997, qui explique pourquoi et comment la dégénérescence de la civilisation européenne au XIVème siècle avait mené au désastre, et que les conditions économiques actuelles – notamment le danger de pandémies – auraient la même conséquence, « à moins de supprimer le système du FMI ». Reprenant LaRouche, Small souligna que « la densité démographique relative potentielle », exprimée par les capacités scientifiques, technologiques et culturelles/éducationnelles pour soutenir et enrichir une population de plus en plus nombreuse, peut aussi dégénérer, en chutant à un niveau inférieur à celui requis par la densité démographique existante, et après, c’est le désastre assuré. Il décrivit les « Quatre principes » de LaRouche de 2014 comme étant les étapes nécessaires pour éviter aujourd’hui une telle régression, présentant dans ce contexte la proposition d’Helga Zepp-LaRouche pour un « nouveau système de santé mondial ».

S’ensuivirent cinq présentations sur l’urgence d’un développement économique de l’Afrique, toutes liées implicitement au concept de densité démographique relative. Sébastien Périmony, responsable de la section Afrique de l’Institut Schiller en France, salua la mise en place, ces 20 dernières années, de neuf agences spatiales nationales et d’une Agence spatiale africaine. La technologie de satellites est essentielle, selon lui, pour mieux développer l’agriculture, assurer la scolarisation en zones rurales, mieux détecter et stopper le terrorisme ou les invasions de criquets, dresser une cartographie des maladies ou encore soutenir les grands projets d’infrastructure comme la remise en eau du lac Tchad. « Rien n’est plus local que l’espace », a-t-il souligné, annonçant que la Société des sciences et de l’espace en Ethiopie compte désormais plus de 10 000 membres.

Fondateur du think-tank gabonais FinanceAfrika et auteur de plusieurs livres, dont Libérer le potentiel de l’Afrique – Des idées d’Alexandre Hamilton, Cédric Mbeng Mezui évoqua les principes d’Hamilton pour le développement du crédit national, de la demande intérieure et des chaînes d’approvisionnement et d’industrialisation. Il fut suivi par le président du South African Nuclear Energy Corp., le Dr Kelvin Kemm, qui appela tout son auditoire à « penser au monde entier au cours de cette conférence ».

Phillip Tsokolibane, le dirigeant de l’Institut Schiller en Afrique du Sud, reprit le concept initial évoqué par Dennis Small. « Si l’Afrique réalisait son plein potentiel, elle se transformerait en locomotive économique, affirma-t-il, mais sa densité démographique relative potentielle est encore faible ». De fait, comme l’ont rappelé plusieurs orateurs, la superficie de l’Afrique est supérieur à celle de la Chine, de l’Inde, des Etats-Unis et de l’Union européenne réunis dont la population totale compte 4 milliards d’hommes, alors que la population africaine ne dépasse pas 1,3 milliard. Il est donc d’autant plus important, comme l’a averti Small, d’empêcher la densité démographique potentielle de chuter encore plus, sous peine d’une hécatombe. Cette situation montre toute l’urgence de mettre en place un système de santé mondial.

Mme Yang Yan, Conseillère politique à l’ambassade de Chine à Paris, décrivit comment la Chine et la France associent des capacités productives chinoises avec les moyens technologiques avancés de la France pour améliorer la productivité économique de l’Afrique à travers des investissements. Elle souligna que cette coopération « est offerte aussi à d’autres pays et organisations internationales qui souhaitent aider l’Afrique à se développer ».

Servir le peuple, pas la finance

Les contributions suivantes entreprirent de dénoncer différents aspects de la faillite du système monétariste néo-libéral. Six dirigeants du monde agricole américain, présentés par Bob Baker, responsable pour l’agriculture de l’Institut Schiller, montrèrent qu’aux Etats-Unis, l’agriculture indépendante a dépassé de loin le stade de « crise ». Les prix payés aux producteurs agricoles, tant aux Etats-Unis qu’en Europe, déjà très bas depuis des années, dégringolent plus encore avec la rupture des chaînes d’approvisionnement due au Covid-19. En conséquence, tous ces représentants agricoles appellent à un prix paritaire pour les produits agricoles. (Nous reviendrons sur ce sujet dans une prochaine édition.)

Le Pr Mario Roberto Morales du Guatemala donna un aperçu des différences entre économie productive et économie spéculative, vues d’Amérique centrale. Il fut suivi par Jack Lynch, ancien directeur de la First Midwest Bank de l’Illinois, qui décrivit comment il avait réussi à faire inscrire le rétablissement de la séparation bancaire dans la plateforme du Parti républicain en 2016. Il avait suivi les analyses de Lyndon LaRouche pendant plusieurs années. Puis ce fut le tour de l’ancien Directeur exécutif du FMI pour le Japon, Daisuke Kotegawa, de montrer comment les grandes banques et hedge funds avaient été sauvés en 2008 au détriment des systèmes de santé, des PME-PMI et du niveau de vie des travailleurs. Ellen Brown, présidente du Public Banking Institute, proposa de remplacer la dette prédatrice par le crédit productif, rappelant que Lyndon LaRouche avait proposé il y a déjà 40 ans que le Trésor puisse émettre directement le crédit.

A la fin des deux journées de conférence, Helga Zepp-LaRouche incita tous les participants, et les autres, à militer pour les solutions mises en avant par l’Institut Schiller pour sortir l’humanité de la crise, « en particulier l’approche de l’Alliance des quatre puissances que nous défendons. Maintenant, il faut y aller ! »

Publication du premier volume des œuvres complètes de LaRouche !

Cette conférence fut l’occasion de présenter le premier volume des œuvres complètes de Lyndon LaRouche, publié par la LaRouche Legacy Foundation. Il contient quelques-uns de ses plus importants écrits sur l’économie, en remontant au début des années 1970. Après la diffusion d’une vidéo réalisée l’an dernier pour expliquer cette initiative, Helga Zepp-LaRouche s’est déclarée convaincue que la méthode de pensée de LaRouche le place au même niveau que les rares intellectuels qui « ont changé, à travers leur contribution intellectuelle, la totalité du corpus de savoir de leur temps, pavant la voie aux générations à venir. »

Ainsi, au moment où le monde occidental est frappé de plein fouet par une crise d’une ampleur sans précédent, que ce soit au niveau économique, culturel ou scientifique, la circulation massive des idées de Lyndon LaRouche doit faire jaillir l’étincelle d’une nouvelle Renaissance, comparable à celle qui mena à la Renaissance européenne. Mme Zepp-LaRouche appela chacun à tout mettre en œuvre pour aider à atteindre cet objectif, de quelque manière que ce soit, y compris par des dons à la LaRouche Legacy Foundation et en offrant des exemplaires de ce livre aux écoles et aux bibliothèques.

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