« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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18 juillet 2019
Dans son discours d’ouverture à la conférence sur l’industrialisation (GMIS) le 9 juillet à Ekaterinbourg, le Président russe a appelé à une coopération internationale pour mettre au point l’énergie de fusion. Il a proposé de mener une discussion sérieuse et approfondie sur un type de développement qui permettrait de garantir « de meilleures conditions de vie et de libérer le potentiel humain » pour l’avenir. Ses propos ayant été ignoré par les médias, il nous a paru important de les couvrir ici.
Pour assurer l’accès à l’eau, la nourriture et l’air pur à des milliards de personnes sur la planète, estime Vladimir Poutine, il faut « développer des technologies radicalement nouvelles et des dispositifs plus efficaces et plus écologiques ». La fusion nucléaire est, selon lui, une technologie qui imite la nature, « en reproduisant les processus et les systèmes naturels suivant les lois de la nature », et qui serait à même de « fournir une source d’énergie abondante, inépuisable et sûre ».
Toutefois, a-t-il noté, le développement de l’énergie de fusion nécessite une « large coopération et une interaction internationale » entre gouvernements, entreprises et chercheurs du monde entier. Dès lors que « le développement technologique devient véritablement mondial », il ne sera plus possible de monopoliser le progrès ou d’entraver « le libre échange de connaissances et d’idées ». Dans ce contexte, il a cité le réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER) comme un exemple de coopération fructueuse à laquelle la Russie participe activement.
Par ailleurs dans son discours, le président russe a polémiqué contre ceux qui proposent « l’obscurantisme » et le rejet de la technologie comme solution. Quant au « rejet total de l’énergie nucléaire ou des hydrocarbures », il s’agit selon lui d’une de « ces solutions spectaculaires, mais inefficace » qui créent des problèmes.
L’abandon du progrès, a-t-il dit, pourra se traduire par le bien-être de quelques privilégiés, mais dans le même temps, « des millions de personnes devront se contenter de ce qu’elles ont aujourd’hui, ou il serait plus approprié de dire ce qu’elles n’ont pas aujourd’hui : l’accès à l’eau propre, à la nourriture, à l’éducation et aux autres nécessités fondamentales pour la civilisation. » Cela ne peut que conduire à de nouveaux conflits, a-t-il ajouté.
Petite pique contre le pessimisme ambiant ? Poutine a conclu en rappelant que : « Bien évidemment, on ne peut pas interdire à quiconque de porter de la fourrure animale ou de vivre dans une grotte, mais il est impossible et vain d’essayer d’arrêter le progrès humain. »