« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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Conférence de l’Institut Schiller des 13 et 14 avril 2013

« Un nouveau paradigme pour l’humanité »

23 avril 2013

Un système de crédit international entièrement nouveau, la défense de la Terre, la sécurité énergétique grâce au nucléaire, l’avenir de la coopération eurasiatique, la fin du monétarisme et du système de l’euro, une renaissance de la culture classique et de la science – tout cela a fait l’objet de discussions intenses, souvent polémiques, au cours de la conférence internationale de l’Institut Schiller les 13 et 14 avril près de Francfort, en Allemagne.

Des participants venant de 27 pays différents ont réfléchi au « nouveau paradigme » dont l’humanité a besoin pour vaincre les crises existentielles s’abattant sur elle. Comme le décrivait Helga Zepp-LaRouche en ouvrant la conférence, ce paradigme doit reposer sur la véritable identité de l’homme en tant qu’être cognitif et créateur, doté d’un potentiel illimité d’auto-développement, et qui doit être au centre de l’économie. Sans une telle vision positive pour l’avenir, on ne réussira pas, souligna-t-elle.

Lyndon LaRouche a martelé dans toutes ses interventions l’urgence absolue de mettre en œuvre un système de crédit, dont la première étape est l’adoption d’une séparation bancaire à la Glass-Steagall, afin d’éliminer une fois pour toutes le système de l’« empire britannique », ainsi que de relever le défi de la défense planétaire pour l’ensemble de l’humanité, ce qui entraînera une reprise économique fondamentale (voir ici des extraits de son discours).

Ce qui est ressorti clairement au cours des deux journées est l’échec patent du système actuel de néolibéralisme et de mondialisation – ce fameux empire britannique – qui n’est plus depuis longtemps en mesure d’assurer l’existence physique de la population. Jacques Cheminade a eu raison dans sa présentation de dire que ce qui se pratique en Europe actuellement n’a rien à voir avec le capitalisme, ni même avec le capitalisme financier, c’est plutôt du fascisme financier. Natalia Vitrenko, présidente du Parti socialiste progressiste de l’Ukraine, a brossé un tableau bouleversant des conditions dans son pays suite aux privatisations effrénées datant de la première moitié des années 1990. Le professeur Theodore Katsenevas de l’université de Pirée, a décrit la dévastation en Grèce, tout en appelant à la sortie de son pays de l’euro. Un bilan similaire est ressorti des brèves interventions des délégations espagnole et australienne, alors que l’économiste Nino Galloni de l’Italie s’est penché dans son discours sur diverses options pour financer le développement dans la région méditerranéenne.

D’ailleurs en Europe, des messages ont été envoyés par la députée islandaise Alfheidur Ingadottir du Parti vert qui faisait état de la lutte pour une loi sur la séparation bancaire dans son pays, et par deux membres du Parti vert chypriote, le député George Perdikes et la secrétaire des Relations internationales Efi Xanthou, qui ont dénoncé la « thérapie de choc » appliquée par la Troïka à Chypre. Toutes ces contributions, chacune à sa manière, soulignaient la nécessité de stopper net la dynamique d’une « dictature des banques » en Europe et de libérer les peuples du système de l’euro.

Des Etats-Unis, Diane Sare, dirigeante du LPAC et candidate au poste de gouverneur du New Jersey, a décrit l’effondrement économique brutal que le président Obama n’a rien fait pour renverser, mais aussi l’impact grandissant des campagnes du mouvement larouchiste. Bruce Fein, un ancien ministre adjoint de la Justice de l’administration Reagan, a dénoncé le totalitarisme s’installant aux Etats-Unis au cours de sa présentation sur les fondations de la civilisation.

La nécessaire coopération économique en Eurasie a été introduite par Jacques Cheminade, avec un panorama des moyens nécessaires pour faire face aux défis actuels. Ce panel a aussi entendu Daisuke Kotegawa, Directeur de recherche du Canon Institute et ancien représentant du Japon au FMI, qui a montré que les leçons de la « crise asiatique » d’il y a vingt an n’ont jamais été tirées dans la région transatlantique, et pour cause ! Le Dr. Cui Hongjian, directeur des études européennes de l’Institut chinois des études internationales, a abordé les développements en Chine, y compris la problématique de la croissance économique rapide dans certaines parties du pays. Par ailleurs, Hussein Askary, rédacteur de l’EIR en langue arabe, a présenté la perspective de paix par le développement pour l’ Asie du sud-ouest, avant de montrer un message par vidéo du représentant irakien à la FAO qui soutient le projet de « ceinture verte » promu par l’Institut Schiller.

L’Institut a eu aussi le plaisir d’accueillir plusieurs orateurs russes, à différents panels. L’historien Alexander Nagorny, rédacteur adjoint de Zavtra, a parlé de la dimension chinoise du triangle stratégique Etats-Unis-Chine-Russie. Le rôle de la Russie dans la crise globale actuelle a été examiné par Mikhaïl Delyagine, économiste et directeur de l’Institut des problèmes de la mondialisation, tandis que Andrey Fursov, historien et membre de l’Académie russe des Sciences, a abordé la nature sociale de la crise et les défis qu’elle pose à la science sociale. Tous trois sont membres du Club Izborsk récemment fondé en Russie, qui s’occupe lui aussi de définir un « nouveau paradigme » pour l’avenir.

Le Dr. Kirill Benediktov, écrivain et membre de la rédaction de Terra America, a abordé du point de vue historique les dangers des astéroïdes et des comètes, avant d’expliquer les propositions russes de défense planétaire. Après lui, c’est Jason Ross de l’équipe scientifique du mouvement larouchiste aux Etats-Unis, qui a montré les retombées inouïes pour l’économie réelle qu’aurait un projet de défense de la Terre.

Au sujet de la sécurité énergétique au XXIème siècle, trois présentations ont soulevé différents aspects de l’utilisation indispensable et de la modernisation du nucléaire, en particulier les technologies de nouvelle génération, par le Dr. Henri Safa du CEA de France, le professeur Eduardo Greaves, actuellement à l’Institut de Physique Nucléaire de France et le Dr. Urban Cleve, un ingénieur nucléaire allemand chevronné.

La culture classique était à l’honneur au dernier panel, et plus spécialement les efforts de l’Institut Schiller pour créer une nouvelle Renaissance. Un leitmotiv qui est revenu encore et encore pendant ces deux journées, dont le point fort était un concert classique le samedi soir avec des arias de Verdi et le Requiem de Mozart, c’est que la culture classique et l’image de l’homme qu’elle communique, est et sera le facteur déterminant pour sortir des crises actuelles par le haut.

 

Résolution de l’Institut Schiller :
Un Glass-Steagall ou ce sera le chaos

La résolution suivante a été adoptée le 14 avril 2013, à la fin de la conférence consacrée au « nouveau paradigme pour sauver la civilisation ».

« Nous, rassemblés près de Francfort en Allemagne, et représentant des pays de tous les continents, nous affirmons notre soutien sans réserve à l’adoption par le Congrès des Etats-Unis d’une Loi Glass-Steagall, tant à la Chambre des représentants qu’au Sénat, dans l’esprit de la proposition de loi H.R. 129 de Marcy Kaptur et Walter Jones.

« Nous sommes tous convaincus qu’il s’agit-là d’une question de vie ou de mort, et que seule une Loi Glass-Steagall aux Etats-Unis peut mettre un terme aux politiques de génocide du système monétaire international existant. C’est l’arme indispensable pour rompre les chaînes de l’Empire Britannique. En bref, c’est soit Glass-Steagall, soit le chaos et le génocide.

« Nous sommes par conséquent engagés à mener la bataille pour que le principe Glass-Steagall soit adopté, tant aux Etats-Unis qu’au sein de chacun de nos pays. C’est à partir de là que pourra se mettre en place un système de crédit public dans la tradition d’Alexander Hamilton, fondé sur une banque nationale pour financer la reconstruction de l’économie mondiale. Cette reconstruction suppose l’exercice de la souveraineté de chaque nation sur sa propre monnaie.

« Afin que l’humanité ait un avenir, il faut que nous mettions fin aux politiques actuelles de résolution des conflits par la guerre et nous accordions sur les objectifs communs de l’humanité, telle qu’une victoire contre la pauvreté dans le monde et la défense de notre planète contre les très réelles menaces provenant de l’espace en organisant une Initiative de défense terrestre.

« L’adoption immédiate de Glass-Steagall, cependant, est le premier pas, sans lequel aucun autre objectif ne pourra jamais être réalisé.

« Notre développement mutuel est le nouveau nom de la paix, et la seule alternative à la dérive vers la guerre thermonucléaire. »

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