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Un ancien haut responsable de l’OTAN dénonce le danger de guerre nucléaire

20 août 2015

Une interview accordée par l’ancien chef d’état-major du Commandement Sud de l’OTAN, le lieutenant général Fabio Mini, également ancien commandant-en-chef de la KFOR au Kosovo, est particulièrement intéressante en ce qu’il soulève le lien direct entre le risque d’un conflit nucléaire et le pouvoir que les marchés financiers se sont arrogé sur les Etats.

Dans son entretien avec Enzo Pennetta sur le site Critica Scientifica, Mini affirme que « depuis la guerre froide fomentée par les pays baltes contre la Russie, depuis la guerre « larvée » des Etats-Unis contre la même Russie et les agissements russes en Ukraine, jusqu’en Syrie, au Yémen ainsi qu’à tous les autres conflits dits « mineurs » ou « de basse intensité », tout signale qu’il n’y a pas lieu d’attendre l’éclatement d’un nouveau conflit total, nous y sommes déjà jusqu’au cou. »

« Ce qui se passe en Asie avec le pivot stratégique du Pacifique est sans doute le signal le plus manifeste qu’une explosion comme celle de la Deuxième guerre mondiale est plus probable dans ce théâtre. Ce n’est pas tant parce qu’on y stationne des porte-avions et des missiles (ce qui se passe effectivement), mais parce que les préparatifs d’une guerre mondiale de ce genre-là, y compris la confrontation nucléaire inévitable, est ce qui se prépare. Cela ne veut pas dire que cela se produira immédiatement, mais plus longs seront les préparatifs, plus importantes seront les ressources investies en armements – et plus les esprits asiatiques et occidentaux s’orienteront en ce sens. »

Sur la Grèce, l’ancien responsable de l’OTAN note que « seul un naïf pourrait encore croire que la Grèce aurait trafiqué ses statistiques à l’insu de l’UE, la BCE, le FMI, la Réserve fédérale, la Banque mondiale ou ces agences de notation si prospères et bien informées ». Il est bien plus réaliste, à son avis, de croire que les intérêts politiques se sont imposés lors du passage à l’euro et que les intérêts financiers ont alors imposé une dette maximum aux pays membres les plus fragiles.

Ainsi, les pays à la périphérie de l’UE ont été poussés à s’endetter puis à faire défaut. Ce n’est pas le fait des Etats mais d’institutions « supranationales » qui répondent aux intérêts du système dit de marché, conclut-il.

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