« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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6 août 2015
En dépit des récents efforts diplomatiques pour relancer les accords Minsk II et même d’une certaine coopération entre la Russie et les Etats-Unis pour calmer les tensions, le danger d’une nouvelle guerre mondiale persiste.
Depuis novembre 2013, l’Ukraine est et reste le détonateur potentiel d’un tel conflit Est-Ouest. Le groupe paramilitaire néo-nazi Secteur droit et d’autres brigades armées fascistes menacent ouvertement d’orchestrer un nouveau coup d’Etat à partir du Maïdan, cette fois-ci contre le Président actuel. La semaine dernière, quelque 6000 combattants de Secteur droit ont organisé des protestations à Kiev, pour exiger la démission du président Porochenko, la reprise des combats dans l’est du pays, l’abandon des accords Minsk II et la légalisation de toutes les milices illégales.
Vu l’histoire du coup sur le Maïdan de février 2014, dirigé par des snipers du Secteur droit, la menace proférée à l’encontre de Porochenko doit être prise au sérieux, même si lui-même et le Premier ministre Arseni Iatseniouk font partie de l’appareil de Victoria Nuland, adjointe au secrétaire d’Etat américain, qui a monté le coup d’Etat. Le président Porochenko avait même nommé Dmytro Iarosh, chef du Secteur droit et adepte pur et dur de Stepan Bandera, à un poste d’assistant au ministère de la Défense en avril.
Dans une provocation directe à l’encontre de la Russie, la milice de Secteur droit a annoncé qu’elle allait installer des points de contrôle le long de la frontière de l’Ukraine et de la Transnistrie, une enclave située à la frontière entre l’Ukraine et la Moldavie, où sont stationnés des soldats russes pour le maintien de la paix. Au printemps dernier, Porochenko avait annoncé que l’Ukraine allait fermer tous les corridors aériens et terrestres vers la Transnistrie, établis par traité il y a 20 ans pour permettre la livraison d’approvisionnements aux soldats russes ainsi que le passage de troupes de remplacement. L’implication de forces violemment anti-russes aux points de contrôle frontaliers exacerbe considérablement les tensions.
En outre, des manœuvres occidentales ont démarré sur le territoire moldave avec la participation de 800 troupes américaines, roumaines, géorgiennes, polonaises et moldaves.
Le risque de voir sévir les terroristes de Secteur droit dans les pays frontaliers constitue une sérieuse alerte pour de nombreux pays, dont la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie et la République tchèque. Des responsables de tous ces pays ont mis en garde contre des attaques ethniques contre les populations locales. La police tchèque enquête déjà sur la présence d’agents de Secteur droit dans le pays.