« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Pr Shi Ze
28 novembre 2016
Les discours du Pr Shi Ze , directeur à l’Institut chinois d’études internationales (CIIS) à Beijing, lors des séminaires organisés par l’Institut Schiller, les 19 octobre 2016 à Lyon et 21 octobre à Essen (Allemagne).
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Résumé et vidéos du discours du Pr Shi Ze au séminaire du 19 octobre à Lyon :
Le professeur Shi Ze a défini plus clairement les objectifs du projet de la Nouvelle Route de la soie, et la façon dont ils s’appliquent à la France, à l’Allemagne et à toute l’Europe. Durant la période d’échange avec la salle, il a martelé que ce projet n’en est plus au stade de la « proposition », mais qu’il est entré désormais dans sa phase « d’actualisation ». Nous voulons nous allier à la France, à l’Europe, mais il ne faut pas trop hésiter car ces propositions ne seront pas sur la table éternellement...
Ce projet, a expliqué Shi Ze, n’est pas une copie conforme de l’ancienne Route de la soie ; il s’inspire des meilleurs aspects du passé pour les appliquer au monde actuel, sous la forme d’une stratégie de paix et de coopération. La Chine veut écrire un nouveau chapitre de son ouverture au monde. La Route de la soie est à la fois « ouverture », « inclusion », « souveraineté », mais aussi « intérêt mutuel ».
Le concept culturel est celui de l’harmonie dans la multiplicité.
Il entreprit de corriger quelques erreurs de compréhension concernant ce projet de Nouvelle Route de la soie. Ce n’est pas un jeu « en solo » de la part de la Chine, mais la création d’une plateforme ouverte, qui, grâce à la mobilité de son capital, servira le monde. L’objectif n’est pas uniquement de sortir, mais aussi de faire entrer. Ce n’est pas non plus une stratégie géographique, pas une « ceinture » dans le sens ordinaire de ce terme, mais une plateforme internationale de développement inclusif.
Depuis le 1er août 2014, vingt trains de conteneurs sont arrivés en Europe depuis l’intérieur de la Chine. Par rapport au trafic maritime, le trajet est réduit de quinze jours, ce qui diminue les coûts et libère le capital pour une meilleure utilisation. Le Pr Shi Ze a exprimé le désir de la Chine que le plan Juncker de 315 milliards d’euros puisse se greffer sur ce projet dont l’objectif est de rénover, entre l’Europe et la Chine, le rail, les aéroports, les ports maritimes, les gazoducs et oléoducs, ainsi que les réseaux d’électricité et de télécommunications.
Le rôle de la Chine a changé dans la période récente, a observé le Professeur. Elle n’est plus juste une puissance commerciale, mais un État investisseur. Ceci crée un potentiel énorme pour la coopération avec l’Europe. Le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, entre autres, veulent une coopération financière avec la Chine. Des « swaps » pour 700 milliards de yuans existent déjà entre Européens et Chinois.
Dans son intervention à Lyon, le Pr Shi Ze a rappelé l’étroite amitié de la Chine pour la France, en raison notamment de la décision de Charles de Gaulle d’établir des relations diplomatiques avec elle en 1964, bien avant les autres pays. Il a fait part aussi de tout l’intérêt de la Chine pour les investissements conjoints envers des pays tiers, sur le modèle de l’accord franco-chinois pour la construction de deux EPR à Hinkley Point, au Royaume-Uni. Dans un accord signé par les deux Premiers ministres, le 30 juin 2015, ceux-ci s’engagent à promouvoir des accords de ce type dans les infrastructures, l’énergie, les transports, notamment en Afrique et en Asie.
À Essen, le professeur a évoqué les enjeux de la collaboration de la Chine avec l’Allemagne, son premier partenaire commercial en Europe, avec un volume d’échanges de 163 milliards d’euros et 1700 entreprises allemandes établies en Chine depuis 2010.
Le point fort de la coopération avec l’Allemagne est dans l’échange de produits manufacturés. Lier l’efficacité chinoise avec la qualité allemande, harmoniser le made in China avec le made in Germany, voilà les objectifs de la Nouvelle Route de la soie, tout autant que la construction, sur son parcours, de gazoducs et d’oléoducs, créera des opportunités pour les entreprises allemandes.
De ces deux pays, France et Allemagne, la Chine souhaite profiter de leur longue expérience dans l’urbanisation. 75 % de la population européenne vit dans des centres urbains ; en Chine, ce n’est que 52,6 %.
Le discours en chinois du Pr Shi Ze :
La période de discussion en français (pour les réponses de Shi Ze aller à 7mn58 ; 19mn52 et 41mn28) :
L’intégralité du discours du Pr Shi Ze au séminaire le 21 octobre à Essen (Allemagne) :
Je remercie l’Institut Schiller pour l’invitation, et je suis très heureux de participer dans cette belle ville d’Essen à la conférence sur le thème « Les opportunités pour l’Allemagne offertes par la Nouvelle Route de la Soie ».
C’est le géologue allemand Ferdinand Richthofen qui, en 1877, a évoqué le premier le terme « Route de la soie ». Cette route, qui servait essentiellement au commerce de la soie entre la Chine et l’Europe, avait été tracée lors de la Dynastie Han occidentale et orientale, par les ambassadeurs Zhang Qian et Ban Chao. Par la suite, le terme désignait toutes les routes commerciales de la Chine antique. C’est un honneur pour moi de me retrouver aujourd’hui parmi des Européens, dont beaucoup d’amis allemands, pour parler de la coopération.
J’aborderai quatre aspects :
L’Initiative Route de la soie présentée par le président chinois Xi Jinping n’est pas seulement la reprise des idées centrales de l’ancienne Route de la soie, c’est-à-dire solidarité, fiabilité, égalité des droits, bénéfice mutuel, tolérance et coopération. Elle répond aussi à l’esprit du temps : la poursuite de la paix, du développement, de la coopération et du succès.
L’Initiative Route de la soie tient compte des besoins stratégiques côté chinois et côté international. Elle joue un rôle important pour le développement et le bien-être des pays riverains et contribue à une économie durable. Elle promeut l’intégration et la prospérité de la masse terrestre eurasiatique.
L’Initiative Route de la soie exprime une nouvelle conception : comment la Chine, dans la nouvelle phase de l’ouverture, peut-elle se développer vers l’extérieur de sorte que d’autres régions en profitent en même temps et que l’intégration économique des pays riverains avance ? Elle marque ainsi une étape capitale de la coopération entre la Chine et l’Europe.
Je crois qu’il faut comprendre l’Initiative Route de la soie en partant de l’idée de « l’internationalisation inclusive ». Qu’est-ce que cela veut dire ? L’« internationalisation inclusive » comprend les aspects suivants :
Enfin, nous devons dissiper les malentendus sur l’Initiative Route de la soie. Ce n’est pas la reconstruction des routes commerciales transnationales des temps anciens, et ce n’est pas un projet du seul gouvernement chinois, mais une plateforme ouverte bâtie par la Chine, qui sert la mobilité des capitaux à l’échelle mondiale. Il ne s’agit pas seulement d’« aller vers l’extérieur », mais plutôt d’une combinaison d’ « aller vers l’extérieur » et de « faire entrer ». L’Initiative Route de la soie ne peut pas être considérée comme une simple stratégie géographique. Ce n’est pas une « ceinture économique », mais une plateforme de coopération internationale ouverte, inclusive, avantageuse, et équilibrée.
Tout d’abord, les Nouvelles Routes de la soie encourageront la libéralisation du commerce puisque elles raccourciront les distances entre la Chine et l’Europe. Le commerce sino-européen est limité par la distance et des temps de transport très longs. L’initiative Route de la soie contribuera à les diminuer.
Depuis le début de l’Initiative Route de la soie, le transport de marchandises entre la Chine et l’Europe s’est développé rapidement. Depuis le lancement en août 2014, 239 trains chargés de conteneurs ont quitté la Chine continentale pour l’Europe. Des Routes, comme par exemple Chongqing-Xinjiang-Europe, Zhengzhou-Xinjiang-Europe, Yiwu-Xinjiang-Europe, menant depuis une de ces villes chinoises à l’Europe en passant par Xinjiang, ont été ouvertes. Par rapport au transport maritime, le trajet prend 15 jours de moins, les coûts de fret sont bien moindres, le capital est mieux employé et la durée du mouvement de capitaux est raccourcie.
Pour ce qui est de la structure internationale du commerce, les Nouvelles Routes de la soie se distinguent des routes traditionnelles passant par l’Atlantique et le Pacifique. Ce sont des réseaux neufs, qui traversent l’Eurasie. Elles représentent des liaisons précieuses qui favoriseront la coopération commerciale.
Deuxièmement, l’Initiative encouragera le développement de l’infrastructure et la coopération énergétique, en reliant le pôle Asie-Pacifique et le pôle européen, libérant par là l’énorme potentiel du marché eurasiatique et approfondissant la coopération sino-européenne.
On pourrait associer le plan Juncker, qui prévoit 315 milliards d’euros d’investissements, au développement sino-européen à travers l’Initiative Route de la soie. En outre, le projet « 16+1 » entre les pays d’Europe centrale et de l’est et la Chine est déjà associé à l’Initiative Route de la soie. On pourrait envisager de faire de même pour le projet allemand « Industrie 4.0 » et « Made in China 2025 »....
L’UE développe actuellement les réseaux transeuropéens, qui devraient être prêts d’ici 2030. Dans ce cadre, 94 ports principaux, 38 aéroports et grandes villes seront reliés, et 15 000 km de rails seront posés.
Ce projet et l’initiative de la Chine vont dans le même sens. Des réseaux intégrés de voies ferrées, de routes, de liaisons aériennes, de transport maritime, d’oléoducs, de lignes électriques et de télécommunications seront mis en place. Par conséquent, les échanges, les investissements et la coopération économique et technique entre la Chine et l’Europe en profiteront. Dans le domaine énergétique, la Chine et l’Europe ne sont pas des concurrents, mais des partenaires.
La coopération libérera aussi le potentiel énergétique. Les problèmes actuels de la Chine sont l’accroissement de la consommation d’énergie, une structure énergétique unidimensionnelle, une faible puissance et la pollution. Les pays européens ont toutefois une très forte dépendance en matière d’importation de l’énergie.
Mais l’Europe a des avantages au niveau de la technique énergétique et des énergies alternatives, qui peuvent contrebalancer les désavantages de la Chine. À l’inverse, la Chine peut augmenter ses investissements à l’étranger, ce qui répond aux besoins en capitaux de l’Europe. D’autres formes de coopération permettraient d’autres avantages. Pour la Chine, il serait important de ne plus dépendre du charbon pour répondre aux pressions environnementales.
Troisièmement, l’initiative pourra accélérer le développement économique et l’intégration de l’Eurasie.
Si de nombreux pays et régions le long de la Route de la soie sont au tout début de l’internationalisation, l’Initiative pourrait l’accélérer, en créant une nouvelle plateforme en ce sens en Eurasie et sur les mers.
La promesse de la nouvelle Route de la Soie comprend des richesses en minéraux, l’énergie, l’agriculture et le tourisme. Mais dans une Eurasie centrale peu peuplée, le transport est inadéquat et l’industrie est arriérée, et on est loin de la mer. Le développement économique est très en retard par rapport à la région Asie-Pacifique ou l’Europe.
Cette inégalité entrave le commerce sino-européen. Avec la nouvelle Route de la Soie, le développement de la partie centrale sera favorisé à partir des deux bouts, c’est l’effet de l’haltère.
Quatrièmement, l’Initiative encouragera les échanges culturels et l’intégration.
L’initiative Route de la soie est une intégration économique régionale rayonnant sur le monde entier. Les modèles économiques traditionnels morcelés seront remplacés par de « larges bandes » de développement (des corridors). Pendant que la Chine et les pays de l’UE gagnent des espaces de développement, seront approfondis les échanges culturels et l’intégration avec les pays riverains.
L’Initiative Route de la soie concerne plus de 60 pays, environ un milliard d’êtres humains et des cultures très différentes. L’Initiative permettra de renouer avec l’esprit des Routes de la soie et d’explorer les ressources culturelles historiques tout au long, en créant un environnement pacifique pour le développement de l’Eurasie et du monde.
Cinquièmement, l’Initiative crée une nouvelle situation pour ce qui est de la coopération financière sino-européenne.
La coopération financière bilatérale entre la Chine et l’Europe repose sur une fondation solide. Le rôle de la Chine se transforme depuis quelques années pour passer d’un État commercial à un État investisseur. L’Angleterre, la France, l’Allemagne et d’autres pays européens recherchent la coopération financière avec la Chine afin de développer des opérations en renminbis, de créer des centres d’affaires offshore RMB et d’émettre des obligations-RMB ; le volume de swaps en devises sino-européens dépassent déjà 700 milliards.
La Chine a lancé une coopération dans le domaine de la production, dite « 16+1 » [16 pays d’Europe centrale et de l’Est], avec le soutien de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement et les institutions multilatérales financières. La Banque asiatique pour l’investissement dans l’infrastructure et le Fonds de la Route de la soie ont déjà été créés, auxquels adhèrent plusieurs pays de l’UE. Cela signifie que des investisseurs européens se sont engagés à approfondir et à renforcer la coopération financière avec la Chine. La mise en place de l’infrastructure profitera de nouveaux partenariats, et offre aux entreprises chinoises l’occasion d’investir en Europe, de pénétrer ses marchés et d’émettre des obligations.
2015 marquait le 40ème anniversaire des relations diplomatiques entre l’Europe et la Chine, ainsi que « l’année diplomatique » Chine-Europe. Les relations germano-chinoises se sont considérablement améliorées, y compris au niveau commercial.
L’Allemagne est le principal partenaire commercial de la Chine dans l’UE et les volumes commerciaux atteignent de nouveaux sommets - 163 milliards d’euros en 2015. Depuis 2010, la Chine a investi dans 300 projets en Allemagne et 1700 entreprises chinoises se sont installées en Allemagne. Depuis 2014, la Chine a remplacé les États-Unis comme le plus gros investisseur « au vert » (green-field) en Allemagne.
L’initiative Route de la soie apporte de nouveaux motifs pour la collaboration sino-allemande, de nouvelles occasions de développement économique et social. Le célèbre poète allemand Friedrich Schiller disait :
Le hasard n’est que la roche brute qui prend vie sous la main du sculpteur. La providence crée le hasard – c’est l’homme qui lui donne un but.
La Chine et l’Allemagne sont aux extrémités de la Nouvelle Route de la soie et elles sont les deux plus grandes économies d’Asie et d’Europe. Les points forts des deux pays sont l’industrie de produits finis et le commerce extérieur, et ils sont complémentaires.
L’Initiative Route de la soie privilégie cinq domaines de coopération : consultation politique, liens entre sites de production, élimination des barrières commerciales, libre circulation des capitaux, contact entre tous les peuples.
En reliant le marché chinois et la technique allemande, l’interaction entre la vitesse chinoise (efficacité) et la qualité allemande – l’union entre « Made in China » et « Made in Germany » – on peut créer une relation gagnant-gagnant de haut niveau.
La construction de routes et d’oléoducs le long de la Route de la soie pourrait ouvrir des portes aux entreprises allemandes ; celles-ci collaborent de plus en plus étroitement avec les entreprises chinoises dans le génie mécanique, la construction de routes et d’oléoducs, l’agriculture, etc. Avec des investissements étrangers en hausse, la Chine investira plus en Allemagne.
Il existe encore de nombreux défis pour la coopération. Sur les 1,5 milliard de dollars que représente le commerce entre la Chine et l’Europe, un tiers concerne en réalité la Chine et l’Allemagne ; chaque jour, plus de 70 vols font la connexion entre 10 villes des deux pays. Sur les trois trains entre la Chine et l’Europe occidentale, deux s’arrêtent à Duisbourg et à Hambourg.
Toutefois, les opinions publiques des deux pays laissent à désirer. Cela reste un obstacle à une plus grande coopération.
Les politiques des deux pays sont parfois divergentes. Des systèmes administratifs et de douanes complexes et un système flou d’entrée sur le marché diminuent l’efficacité du travail. De même, les deux pays ont du chemin à faire pour comprendre les lois, la culture et les modèles d’entreprise, et le style de négociation de l’autre – si le hard power est bien là, il faudrait plus de motivation soft power.
Si nous regardons l’avenir, la Chine offrira beaucoup de chances au monde. D’ici cinq ans, la Chine importera pour 10 000 milliards de dollars de marchandises, investira plus de 500 milliards à l’étranger, et 500 millions de Chinois voyageront à l’étranger. De plus en plus de trains internationaux empruntent la Nouvelle Route de la soie sur les lignes Chongqing-Xinjiang-Europe, Wuhan-Xinjiang-Europe, Zhengzhou-Xinjiang-Europe, Yiwu-Xinjiang-Europe, Harbin-Europe.
En somme, il y a un énorme potentiel en termes de coopération. La Chine souhaite apporter des contributions communes avec l’Allemagne à l’économie mondiale.
La Chine et l’Europe ont des systèmes politiques, des idéologies et des besoins différents. Il est compréhensible que certains Européens craignent que la Chine tente grâce à cette initiative de dominer l’Eurasie, ou bien que son seul objectif soit d’écouler sa surproduction. En réalité, on ne sait pas comment cela se développera concrètement. La nouvelle Route de la Soie n’est qu’un espoir. Ce n’est qu’avec des efforts mutuels que le scepticisme et les barrières se dissiperont.
Seuls des efforts des deux côtés feront disparaître les entraves et le scepticisme et je voudrais proposer la chose suivante. C’est pourquoi je propose les éléments suivants :
D’abord, nous devons adhérer à l’objectif et aux principes de l’Initiative Route de la soie : ces principes - consultation, développement et partage – sont ouverts. Il ne s’agit pas pour la Chine de faire cavalier seul mais d’un accord entre tous les pays riverains. La Nouvelle Route de la soie ne se substituera pas à l’actuelle coopération mais créera de nouveaux liens, permettant aux pays riverains de mieux coordonner les modèles de développement. Les mécanismes bi- et multilatéraux actuels sont susceptibles d’être améliorés en ce sens.
Deuxièmement, le point de départ de l’Initiative est la création d’infrastructures, de plus forts liens entre l’Asie et l’Europe, et le développement des pays riverains. La Chine et l’UE doivent mettre en pratique la déclaration sino-européenne publiée à la suite de la 17ème rencontre des dirigeants où on lit :
La communication concernant l’infrastructure sera renforcée, une plateforme de communication créée, le transport sera directement relié et amélioré, et les initiatives et projets concernant les deux États seront poursuivis.
La Chine soutient la connexion des entreprises au réseau de transport pan-européen, la ligne Europe-Chine-terre-mer et le nouveau Pont terrestre eurasiatique. En même temps, les liens avec la mer du Nord, l’Adriatique et la mer Noire jouent un rôle important dans les communications chinoises et européennes.
Troisièmement, il faut consolider les piliers de la coopération – sur les plans commercial, d’investissement et financier – le plus important étant le commerce. Pour l’instant, c’est en recule en raison de la conjoncture internationale. La Chine et l’Allemagne devraient saisir l’occasion que propose la Nouvelle Route de la soie. Si l’accord sur les investissements est bientôt signé et si les contrôles pour l’exportation de produits techniques sont assouplis, en 2020 le volume des échanges commerciaux pourrait atteindre mille milliards.
Les investissements sont la clef du développement. L’UE en est la quatrième source pour la Chine et la source la plus importante pour l’importation de techniques. Les principaux investisseurs sont l’Angleterre, la France, les Pays-Bas et l’Allemagne. La Chine et l’Europe se sont mis d’accord pour associer la Nouvelle Route de la soie au Plan Juncker, créer un fonds commun d’investissements, et conclure le plus vite possible l’accord concernant les investissements.
Il y a de nouveaux éléments par rapport aux investissements chinois en Europe : les ressources et les marchés internes sont réorganisés, les qualifications des entrepreneurs sont renforcées, les marchés étrangers sont encouragés.
Quatrièmement, il y va d’une coopération autour de l’urbanisation et de l’innovation. La Chine compte actuellement plus de 700 millions de citadins, leur part atteint désormais 52,6 %. Mais dans l’UE, plus de 75 % des gens vivent en ville. En outre, l’UE a bien plus d’expérience et de techniques dans la planification urbaine, l’infrastructure, les prestations de services et la gestion. L’urbanisation est un important moteur du développement économique. Les villes européennes sont intelligentes, vertes et ayant peu d’émissions de carbone. Ce sont des modèles pour la Chine.
Au niveau de l’innovation technique, nous devons coopérer dans le développement de nouvelles industries, par exemple, les énergies alternatives, de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques de l’information, la biotechnologie et l’aéronautique.
Cinquièmement, nous devons augmenter les échanges culturels pour obtenir un état d’esprit positif dans la population. Le mécanisme de dialogue fera avancer les communications culturelles bilatérales et multilatérales, avec tous les pays riverains. En même temps, nous renforcerons les échanges au niveau culturel, éducationnel, touristique et médical.
Chers amis :
L’Initiative Route de la soie n’est pas un slogan mais des mesures concrètes qui profiteront à beaucoup de pays et de régions. 100 pays et organisations internationales l’ont déjà rejointe. La Chine a signé des accords de coopération avec plus de 30 pays riverains et depuis trois ans elle s’engage à l’associer aux projets d’autres pays et régions.
L’initiative Route de la soie peut s’associer au plan d’investissements européen. La coopération « trois ports, trois zones » entre la Chine et l’Europe centrale et de l’Est est déjà lancée sur la Mer du Nord, l’Adriatique et la Mer Noire, en tant que section de la ligne express terre-mer entre l’Europe et la Chine. Concernant la déclaration conjointe sur l’association entre la Route de la soie et l’Union économique eurasiatique, nous avons eu des échos très positifs des pays membres.
Un accord signé entre la Corée du Sud et la Chine couvre quatre stratégies de développement ; avec la Mongolie, l’Initiative Route de la soie est liée à la Route des Steppes et avec le Vietnam, il s’agit de l’Initiative « deux couloirs et un cercle ». Plusieurs couloirs économiques se créent, notamment le couloir sino-pakistanais, le couloir Bangladesh-Chine-Inde-Myanmar, et le couloir Chine-Russie-Mongolie.
L’Initiative Route de la soie ouvrira bien d’autres occasions pour une coopération réussie entre la Chine et les pays riverains à l’avenir.
Le dossier de référence ! Les Nouvelles Routes de la soie, pont terrestre mondial