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Russie-OTAN : d’importants dirigeants politiques en Europe sonnent l’alarme

31 août 2015

Lorsqu’un groupe d’anciens Premiers ministres et de ministres de la Défense et des Affaires étrangères allemands, britanniques, français, russes et autres avertissent que l’OTAN et la Russie se préparent à la guerre, il faut prendre la mise en garde au sérieux. L’European Leadership Network (ELN), un think tank basé à Londres, publie le 12 août une Note politique intitulée « Les exercices militaires russes et de l’OTAN rendent-ils la guerre en Europe plus probable ? » s’ajoutant ainsi à l’appel lancé le 5 août par l’Institut Schiller pour arrêter le danger immédiat de guerre mondiale.

La note de l’ELN, qui analyse les exercices en question, constate que « la Russie se prépare à un conflit avec l’OTAN et l’OTAN se prépare à un possible affrontement avec la Russie. Nous ne suggérons pas, disent-ils, que les dirigeants d’un côté ou de l’autre aient pris la décision de faire la guerre, ni qu’un conflit militaire entre les deux soit inévitable, mais que le changement de profil des exercices est un fait et qu’il joue un rôle dans le maintien du climat actuel de tensions en Europe. Ces tensions se trouvent aggravées et élevées à un niveau d’imprévisibilité lorsque les exercices ne sont pas annoncés publiquement d’avance, comme cela semble être le cas avec un nombre d’exercices russes. »

L’OTAN a aussitôt rejeté l’accusation, prétendant que le seul but de l’alliance occidentale est d’améliorer la sécurité et la stabilité en Europe pour « faire face à une agression russe grandissante ».

La note est signée par Ian Kearns, Lukasz Kulesa et Thomas Frear, respectivement Directeur, Directeur de Recherches et Chercheur de l’ELN. Parmi les membres de l’Exécutif du Network, on trouve l’ancien Premier ministre français Michel Rocard (France), les anciens ministres de la Défense Volker Rühe (Allemagne), Des Browne (Grande-Bretagne) et Alain Richard (France), et les anciens chefs de la diplomatie Igor Ivanov (Russie) et Malcom Rifkind (Grande-Bretagne). Wolfgang Ischinger, l’organisateur de la Conférence annuelle sur la sécurité de Munich, en fait également partie.

Deux jours avant le rapport de l’ELN, le président de la Douma et proche allié du président Poutine, Sergueï Narychkine, a fait paraître un article dans Rossiiskaya Gazeta sous le titre « Un août de provocations ». Estimant que la situation allait s’aggraver encore cet été, il a cité quelques précédents historiques, dont l’éclatement de la Première Guerre mondiale en août 2014, le conflit soviéto-japonais en juillet-août 1938, ou encore le bombardement de Hiroshima et Nagasaki en 1945. Et il poursuit en établissant le lien aujourd’hui avec la crise financière du monde occidental :
 Vous demandez quel est le but ultime des Etats-Unis. La réponse n’est pas nouvelle : leur dette étrangère est énorme, et le pillage d’autres pays est leur méthode habituelle. Même le contrôle que les Etats-Unis exercent sur la « planche à billets  » internationale n’aide plus. Le contrôle total sur l’OTAN et la mise sur écoute à grande échelle et le chantage de l’UE ne les sauvent pas. Tout cela ne suffit pas pour ces colonialistes du XXIe siècle. Ils doivent non seulement sauver le dollar en tant que monnaie unique au niveau mondial, mais prendre la richesse économique d’autres grandes puissances et régions du monde (...).

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