« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Déclaration
17 mai 2024
En se faisant complice du nettoyage ethnique en cours à Gaza, et qui gagne dorénavant la Cisjordanie, les pays occidentaux se condamnent eux-mêmes. La présente déclaration est un appel à ce qu’ils retrouvent de toute urgence leur humanité et leur raison en cessant de soutenir des actes qui violent tous leurs engagements, toutes leurs prétentions à une quelconque autorité politique et morale. Pour cela, il faut s’appuyer sur le soutien d’une population fondamentalement opposée à cette guerre, sachant que les solutions pour assurer le changement de cap nécessaire existent et n’attendent que d’être mises en place.
Le 16 mai 2024
Quiconque pouvait encore avoir l’illusion que l’offensive contre Gaza constitue une réponse à l’attaque terroriste du 7 octobre par le Hamas ne peut, face aux bombardements des populations civiles à Rafah, qu’en venir à une conclusion : ce qui est recherché par le gouvernement israélien dépasse de loin le stade d’une légitime colère et du désir de venger les victimes – tués, blessés, otages – pour apaiser la douleur de leurs familles.
Quoiqu’en disent ceux dont l’humanité se tait face à l’insoutenable, la guerre menée par Israël contre Gaza, tout comme la montée en puissance des violences commises par les colons en Cisjordanie avec l’encouragement du gouvernement de Netanyahou, s’inscrit dans une continuité historique dont la logique sous-jacente est celle de l’épuration ethnique de la Palestine pour parvenir à une nation de type communautaire comme l’a confirmé le vote de la Knesset en juillet 2018 instituant juridiquement Israël comme « l’État-nation du peuple juif ».
On entend trop souvent dire que le monde assiste à ce nettoyage ethnique sans rien dire et, surtout, sans rien faire. Ce n’est pas vrai. Dès le début du carnage et malgré le rouleau compresseur médiatique pour faire accepter le pitoyable narratif officiel, les citoyens se sont mobilisés dans nombre des pays où la liberté politique le permet encore, depuis les pays occidentaux jusqu’au Japon. En outre, depuis quelques semaines une étape critique a été franchie avec l’entrée en scène des étudiants sur de nombreux campus, en dépit des violences policières inimaginables dans des pays se targuant d’être des démocraties.
A cela s’ajoute les voix de nombreuses personnalités, d’intellectuels de tous horizons et de toutes confessions, dont de nombreux groupes juifs respectueux des principes du judaïsme, qui dénoncent haut et fort cette horreur qui entache l’humanité toute entière. Enfin, il faut mentionner les nations qui se sont jointes à l’Afrique du Sud dans sa plainte auprès de la Cour internationale de Justice de la Haye, laquelle a déjà jugé nécessaire d’examiner le caractère plausible du génocide en cours à Gaza.
Le problème n’est pas donc pas dans l’opinion publique, dont l’immense majorité condamne sans ambiguïté l’ignominie et l’horreur indicible infligées aux Palestiniens. Le problème est dans les institutions internationales, y compris le Conseil de sécurité des Nations Unis paralysé par les vetos américains, et les gouvernements occidentaux qui se font de sinistres instruments de mort et de désolation tant par leur soutien implicite au « génocide plausible » à Gaza que par leur promotion folle d’une nouvelle guerre mondiale qu’ils préparent méthodiquement, avec l’argent des contribuables, en produisant et achetant à coups de milliards des armes sophistiquées, pendant que les citoyens se serrent la ceinture.
Qu’ont en commun ces gouvernements et institutions internationales zombies ? Ils sont sous la coupe des cartels financiers – et des agences de renseignements qui les servent – qui, se sachant condamnés de par leurs propres politiques cupides et ineptes, n’en sont que plus brutaux, plus agressifs et résolument enclins au crime sous toutes ses formes.
Ce qui se passe à Gaza est en substance le test ultime pour les pays occidentaux qui ne se contentent pas de jeter aux orties toute autorité morale mais se renient avec chaque mort, chaque blessé, chaque maison détruite en Palestine. Complices d’un régime fasciste et raciste qui promeut la haine de l’autre, ils sombreront avec lui dans les bas-fonds de l’histoire s’ils ne changent pas immédiatement de direction.
Dans les faits, il ne serait pas difficile de stopper cette guerre qui érode le principe même d’humanité à chaque nouvel assaut contre des civils désarmés, car elle n’existe que grâce au soutien actif des Etats-Unis et au silence des pays européens. Personne n’ignore que le nœud du problème est pour l’essentiel chez nous, dans le maintien d’une politique néo-coloniale. C’est avec cette politique qu’il faut rompre pour que la paix puisse s’instaurer.
Les solutions existent pour construire la paix. Pour l’Asie du Sud-Ouest, cela signifie de s’attaquer au problème commun à tous les pays de la région : l’eau !
C’est le plan Oasis que nous proposons pour un développement mutuel dans l’intérêt de toutes les parties concernées, avec la reconnaissance immédiate de l’État palestinien.
Ayons le courage de la paix en continuant, amplifiant et unissant nos mobilisations et, pour ceux qui n’y participent pas encore, en rejoignant la Coalition internationale pour la paix.