« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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3 septembre 2015
Le gouvernement brésilien de Dilma Rousseff est aux prises depuis des mois avec une « révolution de couleur » visant à l’évincer du pouvoir pour des affaires de corruption montées de toutes pièces. Pour la troisième fois depuis janvier, 500 000 Brésiliens - pour la plupart des Blancs relativement aisés - sont descendus dans les rues de dizaines de villes le 16 août scandant des slogans anti-Rousseff et anti-« corruption ».
Les réseaux sociaux ayant organisé les manifestations étaient soutenus par le très libéral Parti social-démocrate du Brésil, contre lequel Dilma Rousseff avait gagné les présidentielles en octobre 2014. Ainsi, on a pu voir Fernando Henrique Cardoso, ancien président de 1995 à 2003 et allié de George Soros, prendre place dans une voiture équipée d’un haut-parleur pour lancer des diatribes sur l’ « illégitimité » du gouvernement actuel. Cardoso est parmi les anciens dirigeants ibéro-américains dans la mouvance de George Soros qui prônent depuis des années la légalisation des stupéfiants.
Quant à Aecio Neves, l’ami des banques et l’adversaire de Dilma Rousseff dans les élections d’octobre dernier, il a déclaré aux foules à Belo Horizonte qu’il était prêt à aider pour faire tomber la présidente. Si elle était effectivement chassée du pouvoir, cela ouvrirait sans doute la voie à la déstabilisation d’autres gouvernements en Amérique du Sud qui se battent pour le développement. Au-delà, cela affaiblirait le groupe des BRICS dont fait partie le Brésil.
En Equateur, le président Rafael Correa se retrouve lui aussi dans la ligne de mire de la haute bourgeoisie et des mouvements dits « indigènes » qui organisent des manifestations hostiles au gouvernement.
En Argentine, où les élections présidentielles auront lieu le 25 octobre, l’enjeu principal est de savoir si le prochain président poursuivra la politique de croissance de Cristina Fernández de Kirchner ou cédera aux fonds vautours. Si la loi interdit effectivement un troisième mandat à Cristina Fernández, son successeur désigné Daniel Scioli s’engage à suivre la même stratégie.
Or, la communauté bancaire internationale exerce de fortes pressions contre lui, de concert avec des réseaux sociaux de connivence avec l’oligarchie financière locale. Les syndicats hostiles au gouvernement prévoient des vagues de grève d’ici octobre, tandis que les grands agriculteurs créent des troubles en refusant de commercialiser leurs produits.
Le candidat des vautours, Mauricio Macri, un néolibéral fanatique, veut « faire la paix » avec les fonds spéculatifs, tout en réintroduisant la dérégulation, l’austérité et les privatisations.