« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Visio-conférence internationale 25-26 avril 2020
Session 4
9 mai 2020
discours de Jack Lynch, consultant, ancien vice-président de la First Midwest Bank of Illinois, États-Unis
C’est un plaisir pour moi de participer à cet important événement organisé par l’Institut Schiller. En guise de curriculum, sachez que je suis diplômé de l’université de l’Illinois en économie et finance, j’ai obtenu une maîtrise à l’université du Wisconsin et j’ai également étudié à la faculté de droit de DePaul.
Banquier de profession, j’ai exercé dans diverses structures de prêt au sein de la Continental Illinois National Bank and Trust Co., qui était à l’époque la septième plus grande banque du monde. J’ai aussi travaillé dans le milieu bancaire communautaire. J’ai été cadre bancaire chez First Midwest Bancorp, j’ai été président de deux banques et j’ai aussi fait une carrière dans le crédit commercial, les prêts aux entreprises et leur financement, tant au niveau des collectivités et des régions qu’au niveau des grandes banques.
Je suis aussi délégué pour la candidature de Donald Trump à la RNC 2020 [Convention nationale républicaine] de Charlotte, où j’ai participé à deux assemblées.
En 2016, en tant que délégué pour l’État de l’Illinois au sein du Parti républicain, j’ai eu l’honneur de siéger à la Commission en charge du programme. En prenant connaissance du programme proposé à l’époque pour le Parti républicain, je notai qu’il manquait quelque chose d’essentiel à ce document, à savoir qu’il n’y figurait aucune proposition visant à rétablir la loi Glass-Steagall de 1933, ce que Lyndon LaRouche réclamait depuis 1999, lorsque cette loi censée protéger réellement notre système bancaire et le peuple américain fut abrogée.
Plus précisément, je m’inquiétais du fait que, depuis que Bill Clinton avait abrogé cette loi, en 1999, nous avions connu la pire crise financière depuis la grande dépression de 1929 : en particulier en 2008, où il y eut cet effondrement – et soit dit en passant, c’était un effondrement de tout notre système financier, un effondrement systémique, exactement tel que Lyndon LaRouche l’avait prédit. Il avait commencé à en parler véritablement, à mettre l’accent dessus, dès 1999.
J’ai alors prononcé plusieurs discours, m’adressant à l’ensemble de la Commission et de la délégation, notamment à Cleveland, devant les cent membres chargés d’élaborer cette plateforme programmatique. Et j’ai été ravi qu’ils approuvent ma proposition de défendre à nouveau le Glass-Steagall.
Depuis, deux projets de loi, bipartisans, ont été présentés, l’un au Sénat et l’autre à la Chambre des représentants. Ils sont en sommeil depuis avril 2007 dans les deux Chambres, et j’espère simplement que les élus iront de l’avant et finiront par adopter ce projet de loi.
A ce stade, je voudrais citer Lyndon LaRouche sur l’abrogation de la loi Glass-Steagall en 1999, parce qu’il souligne vraiment ce par quoi je suis moi-même passé à l’époque : « L’abrogation en 1999 de la loi Glass-Steagall de 1933 fut peut-être le plus grand crime commis contre le bien-être économique du peuple américain au XXe siècle. En dépit de toutes les affirmations contraires, l’abrogation du Glass-Steagall a jeté les bases pour la création d’une bulle monstrueuse de produits financiers dérivés, une bulle qui a éclaté lors de la crise financière de 2007-2008. Après ce krach, le premier acte du Congrès aurait dû être de corriger cette folie en rétablissant la loi Glass-Steagall, éliminant ainsi la bulle gigantesque des spéculations et érigeant un pare-feu entre la spéculation incontrôlée de Wall Street et les moyens de subsistance du peuple américain – précisément comme Franklin Roosevelt l’avait fait en 1933 lorsque la loi Glass-Steagall entra en vigueur. Au lieu de cela, sous les menaces et l’intimidation exercées par les plus grandes institutions financières, le Congrès a adopté un renflouement sans précédent des banques de Wall Street, sur le dos d’une population américaine déjà démunie. Au cours des huit années suivantes, notre peuple a subi l’impact grandissant de cette escroquerie, au point que notre nation fait maintenant face à une autre explosion financière d’une ampleur beaucoup plus grande même que celle de 2007-2008. Le seul moyen d’éviter un tel sort est de restaurer immédiatement la loi Glass-Steagall, en tant que première étape nécessaire à un programme complet de relance économique du type New Deal, comme le décrit le programme du LPAC. »
Je voulais ajouter une chose au sujet des dérivés. Les produits dérivés sont des instruments financiers très complexes pour s’assurer contre les risques. Lorsque vous utilisez un dérivé, vous pariez sur le risque. Il y a donc une partie qui se trouve en mauvaise posture si elle doit assumer ce risque, et une autre partie prête à l’assumer, moyennant rémunération. D’accord ?
Ce qui s’est passé en 2008, c’est que les instruments ayant provoqué la crise étaient des titres adossés à des créances hypothécaires, incluant différentes tranches et les niveaux de risque qu’elles comportaient. C’est alors que la banque AIG est intervenue, à la demande de Citicorp, ou Citibank, pour assurer une grande partie de ces titres douteux, et Lehman Brothers était aussi lié à tout cela. Comme nous le savons, ils se sont effondrés. Et toutes les grandes banques seraient littéralement tombées en faillite si le gouvernement n’était pas intervenu alors pour les renflouer. Sauf, évidemment, Lehman Brother.
Il s’agissait alors d’une crise des produits dérivés. Ironiquement, aujourd’hui, le marché total des produits dérivés, ou ce qu’ils appellent la « valeur théorique » des produits dérivés, c’est-à-dire le montant officiel total des valeurs nominales, atteint 1,2 million de milliards de dollars, dont les États-Unis détiennent 555 000 milliards. Et les cinq plus grandes banques, ces mégabanques « trop grosses pour faire faillite », détiennent 90 % de ces instruments. 90 % !
On vous dira : « Oh, ce sont des valeurs notionnelles, et les valeurs réelles sont bien moindres... » Mais même dans le cas où il ne s’agirait que de 10 % de ces 555 000 milliards de dollars, cela fait tout de même trois fois notre PIB, une somme vertigineuse !
En même temps, ce qui me préoccupe au sein de notre système bancaire, en grande partie à cause de l’abrogation de la loi Glass-Steagall, c’est que, comme vous l’avez remarqué dernièrement, avec la pandémie de COVID-19, les actions des banques (les cinq plus grandes) ont diminué d’environ 50 %. L’une des raisons en est l’incertitude sur les risques réels des titres qu’elles ont dans leur bilan, de l’ampleur de celui-ci et de leur mauvaise gestion. Alors qu’il y a 5000 banques commerciales dans notre pays, cinq mégabanques contrôlent presque 50 % des dépôts, qui, encore une fois, sont en danger.
Je ne suis pas du genre à prêcher la venue de l’apocalypse. Je suis un cadre optimiste, je suis toujours resté positif et j’ai toujours considéré le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Mais je nous vois tous en train de vivre un véritable moment d’effondrement. Lyndon LaRouche le savait. Que Dieu le bénisse, il est décédé il y a un an et c’était un merveilleux porte-parole pour le peuple américain.