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Quelque chose de pourri entre Washington et Moscou

24 janvier 2012

Pendant la guerre froide, les ambassadeurs américains à Moscou étaient habituellement des diplomates de carrière, ayant pour mission de représenter les Etats-Unis. Ils ne s’ingéraient pas dans les affaires internes de l’Union soviétique. Tel n’est pas le cas de Michael McFaul, l’ambassadeur choisi par Barack Obama, qui prône ouvertement un changement de régime dans la Fédération russe.

Le 17 janvier, il a présenté ses lettres de créance au gouvernement russe. Le lendemain, il recevait comme premiers invités à l’ambassade des dirigeants de l’opposition, parmi eux ceux qui avaient dirigé les manifestations de décembre.

Cet affront n’est pas passé inaperçu à la première chaîne de la télévision publique qui a aussitôt démasqué Michael McFaul (prononcé comme foul = pourri). « En réalité, McFaul n’est pas un expert de la Russie. Sa spécialité, c’est la promotion d’une démocratie pure très particulière. » Le rapport, présenté par Mikhaïl Leontyev, cite ensuite ses travaux antérieurs lorsqu’il était à Moscou avec l’Institut démocratique national (NDI), l’antenne du Parti démocrate américain de la Fondation nationale de la démocratie (NED), une fondation privée qui oeuvre au « changement de régimes » depuis près de trois décennies. En effet, McFaul, qui a fait partie du Conseil national de sécurité de Barack Obama, mène des efforts pour déstabiliser la Russie depuis le début des années 1990, alors qu’il dirigeait le bureau du NDI à Moscou.

Leontyev notait que c’est la deuxième fois qu’un diplomate de carrière n’a pas été choisi pour le poste de Moscou, la première étant la nomination de Robert Strauss par l’ancien président George H.W. Bush, qui était chargé de hâter la chute de l’Union soviétique.

McFaul a écrit des volumes contre le premier ministre Vladimir Poutine, y compris un livre en 2001 intitulé La Révolution inachevée de la Russie. En 2006, il a publié un livre sur La Révolution en orange.

L’idée que McFaul se fait de son nouveau poste, il l’a esquissée lui-même lors d’une récente interview, citée par Leontyev : « La plupart des spécialistes de la Russie sont des diplomates ou des experts en sécurité et en limitation des armements, ou de la culture russe. Je n’en fais pas partie. Je ne peux pas réciter Pouchkine par coeur, je suis un spécialiste en démocratie, en mouvements anti-dictature, en révolutions. »

Cette nomination si peu diplomatique a créé bien des remous en Russie. Un dirigeant russe des droits civiques de longue date a envoyé un commentaire à Lyndon LaRouche pendant la conférence du 18 janvier de ce dernier pour exprimer sa colère. LaRouche a souligné que le profil politique de McFaul est tout à fait britannique, et pas américain.

La dérive scandaleuse de la diplomatie américaine est aussi évidente en Chine. L’ambassadeur américain à Pékin, Gary Locke, a déclaré le 19 janvier dans une interview à National Public Radio, que la situation du gouvernement chinois est « très délicate », très instable, à cause des protestations populaires, et que son bilan en matière de droits de l’homme a empiré sur tous les fronts.

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