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Pour l’OCDE : l’austérité ne marche plus, mais investir dans l’infrastructure permet de soutenir la croissance future

3 mars 2016

Après avoir imposé, durant de longues années, et sans la moindre amélioration économique, des coupes budgétaires et une austérité draconienne, certains responsables au sein du FMI, de l’OCDE et de l’UE, songent finalement à une alternative.

A titre d’exemple, la dernière note publiée le 18 février par l’OCDE intitulée Perspectives économiques intermédiaires. Ce document propose d’accroître l’investissement public dans l’infrastructure, afin de stabiliser les budgets. Les mesures actuellement mises en œuvre par les banques centrales, affirme le rapport :

vont déboucher sur un équilibre à faible niveau de croissance, caractérisé par une faible demande, un faible niveau d’investissement et d’inflation, ainsi que des résultats insatisfaisants sur le marché de l’emploi et une faible progression de la productivité. Dans ce contexte, les améliorations souhaitées dans le domaine du niveau de vie et de la distribution des revenus ne verront probablement pas le jour. Une reprise des investissements dans le secteur privé et l’augmentation des salaires sont nécessaires pour que l’activité économique puisse gagner en vitesse.

La politique monétaire, dont l’assouplissement quantitatif et les faibles taux d’intérêt, n’ont pas donné « satisfaction sur le plan de la croissance », mais des investissements publics accrus dans l’infrastructure permettraient de « soutenir la croissance future, compensant le manque d’investissement suite aux coupes budgétaires imposées dans tous les pays avancés au cours des dernières années ».

Le rapport contient également un graphique simulant les résultats d’une progression sur deux années du niveau d’investissement public à hauteur de 0,5 % du PIB : soit une croissance de 0,7 % du PIB aux États-Unis et de 0,6 % dans la zone euro. L’effet sur la dette serait une réduction de 0,4 % dans la zone euro (calculé comme moyenne pondérée de l’Allemagne, de la France et de l’Italie).

L’exemple de la Grèce

La Grèce est un exemple tragique de l’échec de la politique de coupes budgétaires. Bruxelles et la BCE ont imposé sur ce pays des mesures d’austérité sans pareilles, provoquant une chute brutale des niveaux de vie, tout en refusant encore aujourd’hui à lui venir en aide, et ce malgré le lourd fardeau que constitue la crise des réfugiés. Le Président grec Prokopis Pavlopoulos a vivement dénoncé cette politique d’austérité récemment, appelant à une intervention musclée de l’Etat dans l’économie, afin de combattre la crise. La politique d’austérité, a-t-il constaté, a conduit la zone euro au bord de la crise économique et de l’« asphyxie monétaire ».

Et l’Allemagne

En Allemagne, le vice-chancelier et ministre de l’Economie Sigmar Gabriel a critiqué le ministre des Finances Wolfgang Schäuble pour sa politique d’équilibre budgétaire. Pour Gabriel, il est inacceptable que les dépenses supplémentaires occasionnées par les réfugiés en 2015 soient invoquées pour ne pas augmenter les retraites ou aider les municipalités.

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