« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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30 mai 2016
Le 17 mai, le Sénat américain a adopté à l’unanimité, par acclamation, la proposition de loi « Justice contre les sponsors du terrorisme » (JASTA en anglais), permettant aux familles des victimes d’attentats sur le territoire américain de porter plainte contre les États ayant parrainé ou financé leurs auteurs. Elle doit s’appliquer en particulier aux attentats du 11 septembre, dont les actions en justice contre le gouvernement saoudien pour son rôle, sont bloquées pour raisons diplomatiques.
La proposition de loi est désormais devant la Chambre des représentants. Suite au vote du Sénat, la Maison Blanche a annoncé l’intention du Président d’y mettre son veto (« to kill it »), position qu’il défend fermement depuis longtemps. Révélant le côté sordide de sa propre politique, il affirme que si des citoyens américains peuvent poursuivre un gouvernement étranger pour leur soutien à un attentat, d’autres pays pourraient au même titre intenter des actions contre le gouvernement américain ou ses agents.
Riyad a aussitôt réagi en transmettant à tous les membres du Congrès un mémorandum de 104 pages, décrivant ses efforts pour lutter contre le terrorisme et son financement, mais apparemment sans un mot sur les activités de certains responsables saoudiens avant 2003. Comme c’est curieux…
En même temps, depuis un mois, soit peu avant la visite d’Obama à Riyad, on assiste à une explosion de la couverture médiatique sur la campagne pour faire déclassifier les 28 pages du Rapport de l’enquête conjointe du Congrès relatives au rôle des Saoudiens dans les attentas du 11 septembre. Cela a sans doute incité les sénateurs à adopter la JASTA.
Par ailleurs, la résolution déposée par Walter Jones à la Chambre, appelant le Président à déclassifier ces documents, a été signée par 58 députés, dont 16 ces derniers jours. Un nombre grandissant de membres du Congrès ont également sollicité le droit de les lire. Pour mémoire, les conditions imposées sont contraignantes : accès strictement gardé à une chambre forte souterraine, interdiction de prendre des notes ou d’en révéler le contenu, etc. Pratiquement tous ceux qui les ont déjà lues appellent à leur divulgation.
Il faut aussi faire toute la lumière sur le rôle flagrant du FBI dans le sabotage des enquêtes, à l’époque et encore aujourd’hui, en protégeant ses propres informateurs, refusant de remettre des milliers de documents aux enquêteurs et propageant sciemment des contre-vérités, sans parler de l’incompétence notoire du FBI. Certains de ses responsables avaient même menacé directement le président de la commission d’enquête bipartisane du Congrès, l’ancien sénateur Bob Graham, de graves ennuis s’il poursuivait sa campagne à l’égard des Saoudiens.
Graham reconnaît toutefois qu’au-delà du FBI, la responsabilité reste néanmoins à Obama, comme il l’a affirmé dans une interview avec le Daily Beast le 18 mai : « Il est clair qu’une directive est venue de la Maison Blanche pour ne pas mettre les Saoudiens dans l’embarras, parce que la CIA, le FBI, le département de la Justice, le département du Trésor, toutes ces entités n’auraient pas joué la même partition si le compositeur ne l’avait pas voulu, et le compositeur réside au 1600, Pennsylvania Avenue. »
Comme le souligne depuis le début l’Américain Lyndon LaRouche, derrière les Saoudiens (et les Turcs aussi aujourd’hui), se trouve l’« empire britannique » qui manipule et finance toutes sortes de réseaux criminels, dont le terrorisme international. Pour ce qui est de l’Arabie saoudite, il faut comprendre qu’il n’existe pas de séparation entre Riyad et Londres, et c’est ce qu’il faut mettre en lumière.