« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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2 mai 2024
Compte-rendu de la 47ème réunion de la Coalition internationale pour la paix.
La 47e réunion hebdomadaire en ligne consécutive de la Coalition internationale pour la paix a commencé le 26 avril, avec les remarques de la fondatrice de l’Institut Schiller, Helga Zepp-LaRouche qui a identifié les trois points chauds qui continuent d’être des zones d’escalade : la guerre en Ukraine, l’assaut israélien sur Gaza et les tentatives de provoquer un conflit Chine-Taïwan. Elle a attiré l’attention sur les statistiques récemment publiées par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), qui indiquent que les dépenses militaires ont atteint un niveau record de 2443 milliards de dollars au cours de l’année écoulée. Ce chiffre est à rapprocher de l’augmentation rapide des armements qui a précédé chacune des deux guerres mondiales du 20ème siècle. Les dirigeants politiques européens affirment allègrement que la guerre est inévitable. « Personne ne parle de diplomatie », a-t-elle déclaré. L’Allemagne a même instauré une journée annuelle des anciens combattants, bien que les seuls anciens combattants allemands soient ceux qui ont servi dans la guerre en Afghanistan. Elle a suggéré qu’il serait plus approprié de présenter des excuses à cette nation ruinée. Le danger d’une nouvelle guerre mondiale augmente rapidement et « la moindre erreur, la moindre surprise peut déclencher une catastrophe ».
Mme Zepp-LaRouche connaît bien la Chine pour avoir rencontré des dirigeants politiques et scientifiques lors de ses nombreuses visites dans ce pays. Elle a critiqué le récent déploiement diplomatique du secrétaire d’État américain Tony Blinken, qui a reproché à la Chine de fournir à la Russie des technologies à « double usage ». Il s’agit d’une tentative maladroite de creuser un fossé entre les deux puissances et d’étouffer le développement industriel spectaculaire de la Chine.
Elle a cité les commentaires récents d’observateurs chevronnés, l’ambassadeur Chas Freeman, Alistair Crooke et Scott Ritter, qui ont tous estimé que l’attaque de représailles de l’Iran contre Israël a démontré les vulnérabilités des systèmes de défense aérienne de ce pays. Sur le plan intérieur américain, Mme Zepp-LaRouche a accusé les autorités américaines d’utiliser des méthodes antidémocratiques contre les étudiants qui protestent contre le génocide à Gaza. « Si vous supprimez la liberté d’expression de cette manière, ce n’est pas un signe de force » a-t-elle déclaré, « c’est un aveu de culpabilité. »
George Koo, consultant à la retraite spécialisé dans le commerce entre les États-Unis et la Chine et président de la Burlingame Foundation, s’est exprimé à la suite de Mme Zepp-LaRouche. Il a proposé une évaluation des relations entre les États-Unis et la Chine, dans le sillage des folies de Blinken : « Il semble que l’administration Biden n’ait qu’un seul mot à la bouche en matière de relations internationales : parler très fort et porter un gros bâton. » La Chine a envoyé un fonctionnaire de bas niveau pour rencontrer Blinken à son arrivée dans le pays, démontrant ainsi son manque d’enthousiasme pour son approche de la diplomatie. M. Koo s’est dit sceptique quant à l’éventualité d’une guerre nucléaire, affirmant que les membres du Pentagone sont parfaitement conscients des capacités militaires avancées de la Chine. S’il y avait un véritable échange de tirs, a poursuivi M. Koo, il ne croit pas que les Chinois tireraient sur des civils. Ils prendront pour cible les navires de guerre américains.
Jason Ross, représentant de l’Organisation LaRouche, a rendu compte d’une récente interview pour le site Syriana Analysis dans laquelle il a développé les conceptions qui sous-tendent le Plan Oasis pour la paix entre Israël et ses voisins. M. Ross a montré comment ce problème joue un rôle délétère et envenime depuis longtemps les relations entre pays en Asie du Sud-Ouest. Pour apporter une solution à ce problème, l’infrastructure de l’eau et le dessalement sont des priorités. Jason Ross a décrit les deux méthodes principales de dessalement de l’eau de mer, l’une par distillation thermique et l’autre par l’osmose inverse, qui consiste à pomper l’eau à travers un filtre. Le dessalement étant très gourmand en énergie, l’eau potable est donc aussi un problème énergétique dans le monde moderne. Dans ce contexte, l’énergie nucléaire revête une importance particulière pour le pompage de l’eau, en particulier dans les pays qui ne sont pas riches en hydrocarbures. Dans l’esprit du plan Oasis, il a appelé l’Asie du Sud-Ouest à devenir une région d’intégration pour l’humanité. Il a exhorté les manifestants en faveur de la paix à intégrer une vision de la direction que devrait prendre la région : remplacer le paradigme du conflit, sans quoi toute victoire temporaire ne sera pas durable.
Après les commentaires de Jason Ross, une courte vidéo a été projetée avec des extraits de la conférence de l’Institut Schiller des 13 et 14 avril sur le Plan Oasis.
Au cours de la discussion, le co-modérateur Dennis Speed a fait remarquer que 35 campus universitaires américains connaissent actuellement « différents niveaux de révolte et de résistance ». Dans une action sans précédent, le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, s’est rendu à l’université de Columbia et a demandé la démission du président de l’université. Le premier ministre israélien, M. Netanyahu, est intervenu avec arrogance dans la politique américaine en appelant à la répression des manifestations sur les campus. La tactique consistant à accuser les manifestants d’antisémitisme tombe toutefois à plat, notamment parce que le rôle catalyseur joué par des organisations telles que Jewish Voices for Peace dans les manifestations a rendu l’accusation d’antisémitisme ridicule à première vue.
Jacques Cheminade, président de Solidarité & Progrès, a fait le point sur la situation en France, où plus de 50% de la population pense que le président Macron raconte n’importe quoi. Macron a soutenu l’initiative allemande du « bouclier aérien », qui conduirait à l’intégration des défenses aériennes européennes et signifierait l’acceptation de facto de la domination de l’OTAN sur l’Europe.
Un participant à la Flottille de la Liberté, qui s’apprête à quitter la Turquie avec 5 000 tonnes de nourriture et de fournitures médicales pour Gaza, nous a fait part d’un rapport. La flottille devait appareiller pour Gaza aujourd’hui, mais le départ a été retardé parce que son plus grand navire navigue sous le pavillon de la Guinée-Bissau et qu’Israël fait pression sur le gouvernement de ce pays pour qu’il retarde l’acheminement de l’aide. Les organisateurs ont demandé aux militants pacifistes de contacter leurs gouvernements, et Helga Zepp-LaRouche a déclaré qu’une grande mobilisation était nécessaire pour permettre à la flottille de passer. La fondatrice de CodePink, Medea Benjamin, une autre participante à la flottille, a préparé une vidéo avec des instructions.
Mike Billington, rédacteur en chef de l’Executive Intelligence Review, a indiqué que Zwelivelile « Mandla » Mandela, petit-fils de Nelson Mandela, avait également rejoint l’équipe de la flottille. M. Mandela a souligné que son grand-père avait toujours été très engagé dans la lutte des Palestiniens, qu’il a qualifiée de plus grande question morale de notre époque. Il a rappelé que les dockers de San Francisco avaient lancé un mouvement international en refusant de charger des marchandises à destination de l’Afrique du Sud, et qu’il fallait maintenant adopter une approche similaire à l’égard d’Israël.
Un étudiant diplômé en histoire économique américaine, qui participait pour la première fois à cette réunion de la Coalition, a demandé si nos élus étaient compromis par l’argent étranger et, dans l’affirmative, ce que nous pouvions faire. Dennis Small, l’un des co-modérateurs, a répondu par l’affirmative, « mais la pire forme de colonisation des États-Unis est celle des idées étrangères, des modes de pensée de l’ ’empirisme libéral britannique’, répandus en particulier dans le monde universitaire. Les Américains ont été conditionnés à voir le monde à travers le prisme de la géopolitique, de la ’loi de la jungle’. Les Dix principes pour une nouvelle architecture stratégique et de développement constituent un remède à cette vision des choses. Le dixième point des ’Dix principes’ d’Helga Zepp-LaRouche, celui qui affirme que l’homme est essentiellement bon, ’rend les gens fous’ parce qu’il contredit l’affirmation idéologique malthusienne britannique selon laquelle il faut gagner en détruisant quelqu’un d’autre. »
En guise de conclusion Mme Zepp-LaRouche a déclaré en souriant que nous devions mener la « lutte pour unifier le mouvement pacifiste », même si certaines personnes « s’évanouissent lorsqu’elles entendent mon nom ». Elle a rappelé aux participants nos antécédents historiques, tels que la paix de Westphalie de 1648, où les dirigeants ont réalisé que personne ne peut jouir d’une victoire si tout le monde est mort, et que « cela est encore plus vrai à l’ère des armes nucléaires ». « Pensez à l’humanité une et entière et faites-en la mesure de tout ce que vous faites. »