« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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7 juin 2017
On appréciera l’ironie : alors que Donald Trump offrait au Pape François un livre regroupant les écrits de Martin Luther King, dont son célèbre discours « j’ai un rêve », son prédécesseur était l’invité d’honneur du congrès annuel de l’Eglise protestante à Berlin, où il a publiquement défendu son programme d’assassinat par drone. Lors d’une séance avec la chancelière Merkel, devant 60 000 personnes réunies à la porte de Brandenburg le 24 mai, un étudiant a demandé à Obama comment, en tant que lauréat du Prix Nobel de la Paix, il pouvait défendre sa politique d’assassinats par drone, qui a tué des centaines de civils.
L’ancien président américain a répondu :
Comment peut-on protéger son pays contre des événements comme ceux qui ont frappé Manchester, Berlin, Paris ou Nice ? (…) Parfois, mes choix ont conduit à la mort de civils, parce que certaines erreurs ont été commises. Mais les drones ne sont pas le problème, le problème est la guerre.
Sauf que le problème est, que c’est Obama lui-même, en tant que président, qui a donné l’ordre de faire la guerre, et ce à plusieurs reprises. C’est aussi Obama et la fondation qui porte son nom qui participent activement aux efforts pour renverser Donald Trump, précisément parce qu’il s’oppose à cette politique de guerres de « changements de régimes ». La décision de l’Eglise allemande d’inviter Obama à Berlin a d’ailleurs été sévèrement critiquée, considérée comme un affront à l’égard des courants pacifiques composant cette institution.
Il semble que la Fondation Obama ait dicté la manière dont devait être organisé l’événement à la Porte de Brandenburg, y compris la présence d’Angela Merkel, qui y a sans doute vu une bonne occasion pour faire mousser sa campagne électorale et se présenter en protectrice du monde occidental.
A propos des drones, les attaques américaines ont été conduites en grande partie depuis le quartier général spécial des services de renseignement américains situé en Allemagne, à la base aérienne de Ramstein. Bien que des groupes d’activistes et des membres du parlement allemand aient contesté à de nombreuses reprises l’utilisation de cette base, Merkel s’est obstinément refusée à faire quoi que ce soit à cet égard.