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Une nouvelle étude en Allemagne montre que l’investissement public dans l’infrastructure est plus que rentable

18 octobre 2016

Un rapport publié tout récemment outre-Rhin montre que les investissements publics dans l’infrastructure ont un effet heureux non seulement sur la productivité, l’emploi et la prospérité, mais aussi sur le budget fiscal. Ses conclusions sont accablantes pour les critères de Maastricht et pour la politique d’équilibre budgétaire de Wolfgang Schäuble, car elles affirment explicitement que les améliorations sont réalisées grâce aux emprunts d’État, autrement dit, aux dépenses qui apparemment creusent le déficit. Le fait que l’étude a été commandée par le ministère allemand de l’Industrie chapeauté par Sigmar Gabriel, le chancelier adjoint et président du SPD, reflète la divergence de vues au sein de la coalition au pouvoir entre le SPD et la CDU-CSU, qui soutient la position de Schäuble.

Les auteurs affirment que :

Les investissements publics entraînent des coûts fiscaux qui sont compensés par des avantages fiscaux dus à la réduction des transferts d’argent et à l’accroissement des recettes fiscales et des cotisations sociales. Lorsqu’un programme d’investissements publics engendre des recettes fiscales suffisamment importantes, il réduit le ratio de la dette publique pour les générations à venir.

L’étude se penche sur des investissements publics dans trois domaines : l’infrastructure de transport et numérique, l’enseignement et l’enseignement supérieur. Au niveau du transport, bien que limité aux seules routes, cela suffit tout de même à étayer la thèse de fond.

Les auteurs ont calculé qu’un programme pour les routes impliquant un investissement annuel de 10 milliards d’euros de plus au cours des cinq premières années, puis par la suite de 6 milliards par an, permettrait d’accroître la productivité avec un retour financier au bout de 20 ans de 10 %.

Ce programme produirait un excédent budgétaire au bout de 9 ans et les « effets positifs des investissements dans l’infrastructure sur l’emploi et les salaires seraient répartis à égalité entre les différentes catégories de ménages. En outre, le chômage à long terme et à court terme diminuerait. »

Pour ce qui est des écoles et des crèches en journée complète, l’étude prévoit que le gouvernement finance les 4 millions de places actuellement manquantes pour les enfants âgés de 3 à 18 ans. Pour un coût estimé à 6 milliards par an, avec un investissement initial de 20 milliards. Mais les effets économiques, selon les auteurs, seraient doubles : d’une part l’accroissement de la population active ayant un diplôme et d’autre part la possibilité pour plus de parents de travailler à plein temps si les enfants sont à l’école toute la journée.

Ce programme permettrait de booster l’augmentation du PIB de 0,3 % la première année à 1,1 % en 20 ans. Le nombre d’emplois créés augmenterait aussi (174 474 de plus la première année et 522 075 de plus en 20 ans), ainsi que les salaires alors que le déficit budgétaire initial serait transformé en excédent au bout de 6 ans.

La même quantité d’argent investi au niveau universitaire donne un résultat similaire, mais un peu plus modeste.

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