« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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5 novembre 2016
Alors que dans le monde transatlantique, l’UE est manifestement en pleine implosion, et les États-Unis se dirigent droit dans le mur, comme le reflète le niveau affligeant de la campagne présidentielle, les initiatives pour faire avancer la coopération gagnant-gagnant et la croissance économique se sont succédées en quelques semaines : Forum économique asiatique à Vladivostok début septembre, Sommet du G20, Sommet de l’ASEAN (Association des nations de l’Asie du Sud-Est), Assemblée générale de l’ONU, Sommet des BRICS en Inde à la mi-octobre.
Le nouveau réalignement stratégique, tournant le dos à la géopolitique anglo-américaine, se consolide rapidement :
La Turquie. Il y a quelques mois, on se rappellera, le volte-face du président turc Erdogan, qui a décidé de se rapprocher de la Russie. Puis, au Sommet du G20, il s’est prononcé pour l’intégration de son pays, pourtant ex-pilier de l’OTAN, dans la Nouvelle Route de la soie.
Les Philippines qui jusqu’à présent étaient un élément central du « pivot asiatique » de Washington, choisissent la collaboration avec la Chine et sa Route Maritime de la soie, rompant ainsi avec 30 ans de soumission aux États-Unis. En effet, le président Duterte, personnage haut en couleur au pouvoir depuis quatre mois, déclarait dans le Grand Hall du Peuple à Beijing la semaine dernière :
L’Amérique vient de perdre. (…) À cette occasion, j’annonce ma séparation d’avec les États-Unis – non seulement au niveau militaire, mais social et économique. Je me suis séparé d’eux. Pour un bon moment encore, je vais dépendre de vous.
Lors de sa visite, les dirigeants de deux pays se sont prononcés en faveur d’une solution diplomatique concernant la mer de Chine, et 21 accords ont été signés. La Chine accordera 9 milliards de dollars de prêts aux Philippines pour développer, entre autres, l’agriculture, la pêche et les transports.
Duterte a également indiqué sa volonté de coopérer plus étroitement avec le président Poutine sur le plan économique et stratégique.
Au Japon et en Corée du Sud, autres alliés de Washington dans sa stratégie du « pivot asiatique », de forts doutes s’expriment sur la politique d’affrontement avec la Russie et la Chine. Le Premier ministre japonais Abe s’efforce d’améliorer les relations avec la Russie, et si les tensions stratégiques avec la Chine demeurent, les liens économiques se renforcent.