« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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3 mars 2022
Pour comprendre comment nous en sommes arrivés là, il faut regarder l’histoire récente, au moins celle des 30 dernières années et comment nous sommes passés d’une situation incroyablement prometteuse au tragique de la situation actuelle.
Il est donc urgent de convoquer une conférence internationale afin d’établir une nouvelle architecture de sécurité et de développement pour toutes les nations : https://www.institutschiller.org/Appel-de-l-Institut-Schiller-a-convoquer-une-conference-internationale-afin-d.html
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Déclaration de Helga Zepp-LaRouche, le 28 février 2022.
Je m’adresse à vous car je veux vous transmettre un message extrêmement important. Comme vous le savez, depuis quelques jours, les troupes russes sont en Ukraine, dans une opération militaire. En réaction, l’Occident a imposé des sanctions très, très dures à la Russie, qui vont avoir des effets incroyables, non seulement sur la Russie, mais aussi sur le monde entier. Le président Poutine a mis les armes nucléaires russes en état d’alerte. Toute nouvelle escalade de la situation risque de rendre les choses complètement incontrôlables et, dans le pire des cas, de conduire à un échange nucléaire et à une troisième guerre mondiale, et si cela se produit, il y a de fortes chances que personne n’y survive. Cela pourrait être l’extinction de l’espèce humaine.
Maintenant, pour comprendre comment nous en sommes arrivés à ce point, il faut regarder l’histoire récente, au moins des 30 dernières années, parce que nous avons agit comme des somnambules à partir d’un point, incroyablement plein d’espoir, vers une aggravation de la situation - étape par étape, étape par étape - et la plupart des gens étaient complètement indifférents à ce qui se passait.
Il faut se rappeler qu’en 1989, lorsque le mur de Berlin est tombé, beaucoup de jeunes n’étaient même pas nés à l’époque, et n’ont pas une idée très claire de ce qu’était cette période : C’était un moment au potentiel historique incroyable, parce qu’on aurait pu construire un ordre de paix, parce que l’ennemi était parti, ou sur le point de partir ; l’Union soviétique ne représentait plus une menace, car Gorbatchev avait accepté la démocratisation des pays d’Europe de l’Est, et c’était ce que nous appelions « l’heure de gloire de l’humanité », l’un de ces rares moments où l’on peut façonner l’histoire pour le meilleur.
L’Union soviétique ne représentait pas une menace à l’époque, et il était donc tout à fait normal que [le secrétaire d’État américain] James Baker III, le 9 février 1990, lors d’une discussion avec Gorbatchev, promette que « l’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’Est ». Aujourd’hui, Stoltenberg [le secrétaire général de l’OTAN] affirme qu’une telle promesse n’a jamais été faite, mais ce n’est pas vrai. Jack Matlock, qui était ambassadeur des États-Unis à Moscou à l’époque, a déclaré à de très nombreuses reprises que cette promesse avait bel et bien été faite. Il existe une vidéo de l’ancien ministre allemand des Affaires étrangères, Hans-Dietrich Genscher, qui confirme la même chose, et il y a quelques jours, Roland Dumas, alors ministre français des Affaires étrangères, a donné une interview dans laquelle il a absolument confirmé cela, et a dit, oui, nous l’avons promis, et un nouveau document est apparu, qui se trouve dans les archives britanniques.
Il existe donc des preuves irréfutables qu’une telle promesse a été faite. Et donc, quand Poutine dit maintenant qu’il se sent trahi, il y a des preuves réelles, parce que Poutine est aussi venu en Allemagne en 2001, et il s’est adressé au Bundestag allemand, en allemand, et il y avait plein de propositions, beaucoup d’espoirs de construire une maison européenne commune, d’avoir une coopération. Il a parlé du peuple allemand, du peuple de la culture, de Lessing, de Goethe.
Et il y avait même un potentiel réel pour revenir sur ce qui avait été fait dans les années 1990, avec Eltsine et la thérapie de choc. Parce qu’à cette époque, malheureusement, ce qui s’était passé, c’est que certains cercles en Grande-Bretagne et aux États-Unis avaient décidé de construire un monde unipolaire. Plutôt que de construire un ordre de paix, ils ont dit : « OK, c’est l’occasion de construire un empire sur le modèle de l’empire britannique, sur la base de la relation spéciale entre la Grande-Bretagne et les États-Unis » : Cela s’appelait PNAC, le projet pour un nouveau siècle américain. Et lentement, étape par étape, ils ont commencé à se lancer dans des changement de régime pour tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux, pour une révolution de couleur, pour des guerres interventionnistes humanitaires, ce qui nous a donné l’Afghanistan, l’Irak, qui était basé sur des mensonges ; l’incroyable mensonge au Conseil de sécurité de l’ONU dans le cas de la Libye ; la tentative de renverser Assad [en Syrie] ; des guerres qui ont causé la mort de millions de personnes, des millions de personnes sont devenues des réfugiés et ont eu une vie détruite.
C’était donc un domaine dans lequel, dès le début, l’Ukraine figurait en bonne place dans tous ces calculs. Il y a eu en tout cinq vagues d’expansion de l’OTAN, et en 2008, au sommet de Bucarest, il a été promis que l’Ukraine et la Géorgie feraient partie de l’OTAN, ce qui, du point de vue de la Russie, n’est tout simplement pas acceptable. En effet, au lieu que l’OTAN ne se déplace pas « d’un pouce vers l’Est », elle s’est déplacée de 1 000 km vers l’Est ! Elle se trouve actuellement dans les pays baltes, à la frontière de la Russie, mais en Ukraine, cela signifierait que des systèmes d’armes offensifs pourraient atteindre Moscou en moins de 5 minutes, et rendre la Russie, de facto, indéfendable. Vous devez comprendre que c’est là l’intérêt vital de la Russie en matière de sécurité, et que si l’OTAN incluait l’Ukraine, cela violerait cet intérêt, et c’est pourquoi toute cette discussion sur le fait que les Ukrainiens ont le droit de choisir leur propre, en réalité c’est faux ! Car il est aussi un principe, dans tous les documents officiels, que la sécurité d’un pays ne peut se faire au détriment de la sécurité d’un autre, qui serait la Russie, dans ce cas.
Donc ce qui s’est passé, c’est que lorsque l’UE a essayé d’inclure l’Ukraine dans l’accord d’association de l’UE à la fin de 2013, Yanukovych, le président de l’époque, a reconnu que c’était inacceptable, parce que cela aurait ouvert à l’OTAN la mer Noire et pratiquement pour les ports ukrainiens, donc il s’est retiré de l’accord. Puis, immédiatement, il y a eu les manifestations à Maïdan ; et on dit toujours que ce n’étaient que des gens qui voulaient la démocratie - bien sûr, il y avait des gens qui voulaient faire partie de l’Europe et de l’Occident. Mais dès le début, il y avait des éléments qui étaient entretenus par les services de renseignement depuis la Seconde Guerre mondiale, les réseaux de Stepan Bandera, c’était la personne qui avait coopéré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, et Stepan Bandera est devenu en fait un agent du MI6 ; ses réseaux avaient des bureaux à Munich, ils faisaient partie du bloc de nations anti-bolchevistes, ils étaient entretenus par les services de renseignement, le MI6, la CIA, le BND, dans l’éventualité d’un affrontement avec l’Union soviétique. Et ces réseaux ont été mobilisés à Maïdan dans le cadre d’une opération de changement de régime, d’une révolution de couleur, puis finalement du coup d’État, pour lequel les États-Unis, selon Victoria Nuland, avaient dépensé 5 milliards de dollars pour développer des ONG et essayer essentiellement de manipuler la population pour qu’elle pense que si elle rejoignait l’UE, elle serait riche comme l’Allemagne du jour au lendemain, ce qui naturellement n’a jamais été dans les cartons.
Alors, naturellement, le coup d’État a eu lieu, et avec le coup d’État de février 2014, des réseaux sont arrivés au pouvoir qui étaient extrêmement répressifs contre la langue russe, la population russe, et c’est pourquoi la population de Crimée a voté pour faire partie de la Russie. Ce n’est pas Poutine qui a annexé la Crimée, c’était une mesure d’autodéfense des russophones de Crimée pour avoir un vote par référendum. Et les habitants de l’Est de l’Ukraine ont décidé de déclarer des républiques indépendantes pour la même raison.
L’accord de Minsk était censé permettre de négocier l’octroi d’une plus grande autonomie à ces républiques indépendantes au sein de l’Ukraine, mais le gouvernement ukrainien n’a jamais poursuivi dans cette voie, et l’Allemagne et la France, qui étaient censées participer aux discussions de Normandie, incluant l’Allemagne, la France, l’Ukraine et la Russie, n’ont jamais exercé de pression sur le gouvernement ukrainien, de sorte que les discussions n’ont pas avancé. Entre-temps, les manœuvres autour de la Russie se sont multipliées et se sont intensifiées au point qu’en novembre, des avions ont même testé et répété une simulation d’attaque nucléaire contre la Russie jusqu’à 22 kilomètres de la frontière russe.
C’est ce sentiment d’encerclement croissant qui a poussé Poutine à déclarer, le 17 décembre de l’année dernière, qu’il voulait des garanties de sécurité, pour la Russie, des Etats-Unis et de l’OTAN qu’ils s’engageraient de manière juridiquement contraignante pour la sécurité de la Russie à ce que que l’OTAN ne s’étende pas plus à l’Est, que l’Ukraine ne devienne jamais membre de l’OTAN pour les raisons que j’ai mentionnées précédemment ; et à ne pas mettre d’armes offensives à la frontière de la Russie.
Il n’a pas obtenu de réponse. Il a obtenu une réponse des États-Unis et de l’OTAN, répondant essentiellement à des questions secondaires, comme un certain accord pour reprendre les négociations sur les armes, mais il n’a pas obtenu de réponse aux demandes fondamentales. Et c’est pourquoi, par exemple, je pense que la Russie et la Chine sont maintenant passées à une alliance stratégique très étroite, qui s’est conclue le 4 février, et Poutine essayait de tester s’il y aurait une volonté des nations européennes comme l’Allemagne - dont le chancelier Scholz s’était rendu à Moscou, ou encore le président français Macron qui était allé à Moscou - mais il est arrivé à la conclusion qu’il n’y avait aucune volonté de s’opposer à la poussée continue de l’OTAN et des États-Unis, pour continuer à encercler la Russie.
Maintenant, vous pouvez dire que la guerre c’est très mauvais, et naturellement, c’est la chose la plus horrible qui puisse arriver. Mais il faut comprendre que si vous mettez en péril les intérêts fondamentaux de la Russie en matière de sécurité, eh bien, c’est ce que vous obtenez ! Vous devez comprendre l’histoire de la Russie : Parce qu’il y a déjà eu deux fois une invasion de la Russie. L’une d’entre elles était celle de Napoléon, qui, si vous vous en souvenez ou si vous connaissez l’histoire, avait une énorme armée et qui s’était avancée dans les vastes territoires de la Russie. Et il y avait un plan pour vaincre Napoléon en l’attirant dans des régions éloignées, en l’obligeant à s’étendre sur une longue ligne opérationnelle, en jouant sur le le fait qu’il détruisait tout sur son chemin, pour faire en sorte qu’il lui soit impossible de réquisitionner de la nourriture et d’autres matériaux ; ils ont même laissé brûler Moscou, pour s’assurer que Napoléon n’ait aucuns moyens de survivre à survivre à l’hiver, de sorte qu’il a dû prendre la décision de revenir, en hiver, avec la neige. Et lorsque les troupes de Napoléon sont finalement revenues à la limite des frontières de la Russie, il ne restait que quelques personnes d’une armée auparavant gigantesque. C’était une expérience traumatisante, déjà, là-bas.
Ensuite, naturellement, il y a eu Hitler, qui a également envahi la Russie, et pour les Russes, c’est une expérience qui est profondément ancrée dans leur ADN, on peut dire, parce qu’ils ont perdu 27 millions de personnes ! Et pour eux, défendre la Russie, c’est le plus important, c’est une question de vie ou de mort.
Donc, ce qui s’est passé, c’est que lorsque les choses se sont aggravées, la Russie a dit, nous mettons clairement une ligne rouge, et lorsque celle-ci n’a pas été respectée - et c’était quelque chose censé être très clair - Poutine a dit qu’il prendra une « réaction militaro-technique », et je ne pense pas que la Russie ait l’intention d’occuper l’Ukraine. Je pense qu’ils veulent une certaine neutralisation, ils veulent une dé-nazification, et franchement, avec les circonstances actuelles - bien sûr, Zelensky a été élu démocratiquement, mais la Brigade Azov est toujours là en tant que partie intégrante des forces de défense, vous avez toujours au parlement beaucoup d’éléments de droite, et Zelensky qui se présentait comme un président pacifique, ou tout du moins promettant la paix, est passé à n’être qu’un simple outil, n’osant même pas évoquer Minsk 2, parce qu’il redoute d’être renversé ou pire s’il se lance dans Minsk 2.
C’est donc une situation où nous devons accepter le fait qu’une dé-nazification ne relève pas de la propagande russe, mais qu’il y a une réalité à cela. Et c’est un scandale absolu que l’Occident, avec ses soi-disant valeurs occidentales éprises de liberté, « l’ordre fondé sur des règles », la démocratie, les droits de l’homme – tout cela devenu quelque peu boueux, après toutes ces guerres interventionnistes, et surtout ce qui a été fait, et est fait en Afghanistan, où on laisse les gens mourir et c’est une politique consciente, parce que l’on savait ce qui se passerait s’il y avait un retrait si hâtif, laissant le peuple afghan dépourvu de tout.
Nous sommes donc dans une situation très, très dangereuse. Dimanche, un changement d’époque s’est produit : l’Allemagne, qui a de bonnes raisons de dire « Plus jamais, nous ne voulons de guerre », parce que nous avons eu deux guerres mondiales sur notre sol, et dans la mémoire de tout le monde, surtout des personnes âgées, nous avons les histoires de nos parents et de nos grands-parents dans nos oreilles de ce que fait la guerre quand elle est sur votre sol ! Donc, dimanche, il y a eu un tremblement de terre, qui est, je pense, une catastrophe absolue, parce que le chancelier Scholz a fait une déclaration gouvernementale au parlement, qui transforme de facto le gouvernement allemand en un cabinet de guerre. Ils veulent maintenant renforcer la Bundeswehr ; ils ont créé un fonds spécial de 100 milliards d’euros rien que pour cette année ; ils veulent augmenter les dépenses militaires ; ils envoient déjà des armes en Ukraine, ce qui est vraiment contraire à tous les principes de l’Allemagne, qui avait pour principe de ne jamais envoyer d’armes dans les zones de crise.
Tout cela est donc en train de se produire. La population allemande est dans un état de lavage de cerveau complet. En France, ce n’est pas très différent, mais en Allemagne, c’est bien pire. Et les gens actuellement sur place, qui connaissent les deux situations, rapportaient que cela ne peut être comparé qu’au choc que le peuple américain a eu après le 11 septembre. J’étais aux États-Unis à ce moment-là, et je me souviens qu’il était impossible de parler à qui que ce soit, car les gens étaient complètement fous, excités, déchaînés, et c’est maintenant la situation en Allemagne.
Lorsque j’ai entendu le discours du chancelier Scholz hier [c’est-à-dire le 27 février], cela m’a rappelé cet horrible discours de l’empereur Guillaume II, le 6 août 1914, lorsqu’il a pour l’essentiel annoncé que l’Allemagne se préparait à la Première Guerre mondiale. Et nous savons tous qu’au début de la Première Guerre mondiale, personne ne s’attendait à ce qu’il y ait quatre ans de tranchées, d’allers-retours, de tueries inutiles, et à la fin, une génération entière a été détruite, et le traité de Versailles a été un traité injuste, qui n’a fait que créer les conditions préalables à la Deuxième Guerre mondiale.
Alors, que faisons-nous maintenant ? Je pense que notre seule chance est d’obtenir une mobilisation internationale immédiate en faveur d’une architecture de sécurité internationale qui doit prendre en compte les intérêts de sécurité de chaque nation de la planète, y compris la Russie, la Chine, les États-Unis, les nations européennes et toutes les autres nations de la planète. Le modèle à suivre est le traité de paix de Westphalie. Ce traité a été conclu parce que l’Europe a connu 150 ans de guerre de religion, dont le point culminant a été la guerre de Trente Ans, qui a entraîné la destruction de tout : un tiers des biens, des personnes, des villages, des animaux, de sorte que les gens ont fini par se dire que s’ils continuaient cette guerre, il ne resterait absolument personne pour profiter de la victoire. Et pendant quatre ans, de 1644 à 1648, les gens se sont assis ensemble, élaborant un traité qui établissait des principes très importants. Le principe le plus important était que la paix ne peut être gagnée que si un nouvel arrangement prend en compte l’intérêt de l’autre. D’autres principes ont également été établis, comme le fait que, pour le bien de la paix, la politique étrangère doit être fondée sur l’empathie, qu’il faut oublier les crimes commis de part et d’autre, faute de quoi on ne parviendra jamais à un accord, et que l’État doit jouer un rôle important dans la reconstruction de l’économie après la guerre, ce qui a conduit au Caméralisme en économie.
Ce traité de Westphalie a été le début du droit international, et il est reflété aujourd’hui dans la Charte des Nations Unies, et c’est ce modèle qui doit être pris pour que les nations s’assoient ensemble et qu’elles se disent : quels sont les principes grâce auxquels nous pourrons nous doter d’un ordre permettant la coexistence pacifique de toutes les nations ? Et l’équivalent des principes Caméralistes de la Paix de Westphalie doit consister en ce que la nouvelle combinaison d’architecture de sécurité s’attaque à la véritable cause de la guerre, c’est-à-dire l’effondrement imminent du système financier occidental, au bord de l’explosion - et ce depuis bien avant que cette situation avec l’Ukraine ne se développe -, mais qui sera aggravé maintenant par les sanctions et toutes les conséquences ; et il doit appliquer les mesures que Lyndon LaRouche a définies il y a déjà de nombreuses années, à savoir : mettre fin à l’économie de casino, car c’est ce qui motive cette affrontement ; un accord mondial de séparation bancaire Glass-Steagall ; une banque nationale dans chaque pays dans la tradition d’Alexander Hamilton et un nouveau système de Bretton Woods permettant de mettre en place un système de crédit pour le développement à long terme afin d’élever les pays en développement par le développement industriel. Et tout cela doit se concentrer sur la question urgente de la pandémie : il nous faut un système de santé mondial car, sans cela, cette pandémie et les pandémies futures ne disparaîtront pas ; nous avons besoin d’une augmentation de la production alimentaire mondiale, car nous avons une famine aux « dimensions bibliques », comme le dit continuellement David Beasley du Programme alimentaire mondial ; et nous devons faire un effort pour surmonter la pauvreté dans tous les pays où elle est une réalité menaçante, comme en Afrique, dans de nombreux pays d’Amérique latine et d’Asie, et même dans des poches aux États-Unis et en Europe. Et le cadre est évidemment l’offre de la Chine aux États-Unis et à l’Europe de coopérer avec l’initiative « Une Ceinture une Route », éventuellement de rejoindre le programme « Build Back Better » des États-Unis et le « Global Gateway » de l’Union européenne, de ne pas considérer cela comme une compétition mais comme une chance de coopération. En effet, ce n’est que si les nations de ce monde travaillent ensemble sur le plan économique, dans l’intérêt de tous, que l’on disposera de la base de confiance nécessaire pour établir une architecture de sécurité qui puisse fonctionner.
Je pense donc qu’après avoir lancé un appel en faveur d’une telle conférence, et d’une telle nouvelle architecture de sécurité internationale, je dois vous demander de promouvoir cette idée, de faire signer cette pétition par un maximum de personnes, d’inciter les gens à écrire des articles, à faire des commentaires à ce sujet, à créer un débat international sur le fait que nous avons besoin d’un nouveau paradigme : parce que toute continuation de la géopolitique basée sur la soi-disant « image de l’ennemi » de l’un ou l’autre ne peut que conduire à une catastrophe, et si on en arrive là, il n’y aura plus personne même pour commenter, car ce sera la fin de l’humanité.
Alors je fais appel à vous : Rejoignez notre mobilisation, car il s’agit de votre vie et de notre avenir à tous.