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8 janvier 2013
Alors que la quasi totalité des grands médias occidentaux continuent de bloquer le danger de guerre globale qui se dessine, à partir du Moyen Orient en particulier, le quotidien indien Deccan Herald a repris dans son édition du 24 décembre 2012 un article montrant que même une guerre nucléaire « limitée » peut mener à la mort de milliards de personnes.
L’auteur en est le Dr. Ira Helfand, coprésident des Médecins internationaux pour la prévention de la guerre nucléaire, qui fait état, entre autres, d’études menées en 2009 sur l’impact d’une guerre nucléaire régionale entre l’Inde et le Pakistan. Ces études, élaborées par une équipe de scientifiques conduite par Alan Robock et Owen Brian Toon, envisageaient un échange de 100 bombes nucléaires (50 de chaque côté) de taille équivalente à celles d’Hiroshima et de Nagasaki. Au total, cela représenterait 0,4 % de l’arsenal nucléaire mondial, qui compte 25 000 ogives et bombes.
Tandis que quelque 20 millions de personnes trouveraient la mort dès la première semaine, en raison de l’explosion et de la radiation initiales, des centaines de millions voire des milliards d’autres mourraient des suites. Par exemple, la température terrestre moyenne baisserait de 1,3° Celsius pour une décennie entière, les rayons du Soleil étant bloqués par les 5 millions de tonnes de suie qui seraient déjetées dans les couches supérieures de l’atmosphère. La rapide chute de température, le manque de précipitations et le raccourcissement de la saison de croissance auraient un profond impact sur la production agricole dans des régions bien au-delà du sous-continent. Venant s’ajouter aux faibles niveaux actuels des réserves alimentaires mondiales, cela pourrait très bien condamner un milliard de personnes à la famine.
Nous ajouterions que même une guerre nucléaire régionale aurait peu de chance de rester « limitée ». Une fois déclenchée par les puissances régionales, elle dégénérerait rapidement, entraînant toutes les puissances nucléaires dans le conflit. Bien sûr, une guerre à grande échelle entre les Etats-Unis et la Russie aurait des conséquences incomparablement plus importantes que celles résultant d’un conflit entre l’Inde et le Pakistan.
D’après le Dr. Helfand, des centaines de millions de personnes seraient tuées dès les premières frappes, tandis que les températures globales « chuteraient en moyenne de 8° Celsius, et de plus de 20° Celsius en Amérique du Nord et en Eurasie ». Pendant une période de trois ans, les températures glaciales seraient un événement quotidien dans l’hémisphère nord, anéantissant l’essentiel de la production alimentaire, et acculant « la grande majorité de l’humanité » à la famine.
Le Dr. Helfand est lui-même l’auteur d’une étude publiée au printemps 2012, intitulée : Famine nucléaire : un milliard de personnes à risque. Impacts globaux d’une guerre nucléaire limitée sur l’agriculture, l’approvisionnement alimentaire et la nutrition humaine.