« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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75e anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945
19 mai 2020
Par Dennis Speed, Institut Schiller
Pour commémorer la défaite du nazisme, la visioconférence organisée le 9 mai par l’Institut Schiller (sur le site en anglais), permit à des personnalités de haut niveau, aussi bien russes qu’américaines, de s’exprimer sur les efforts à entreprendre pour éviter que la situation actuelle ne dégénère en conflit mondial.
La conférence fut ouverte par Mme Helga Zepp-LaRouche, fondatrice et présidente internationale de l’Institut Schiller, et par SEM. l’ambassadeur Dmitry Polyanskiy, représentant adjoint de la Fédération de Russie aux Nations unies à New York.
Au VIe siècle avant JC, les habitants de la cité grecque de Délos, frappés par la peste, implorent l’oracle de les en débarrasser. En échange, l’oracle exige qu’ils construisent un autel cubique à la gloire d’Apollon, dont le volume soit le double de celui de l’autel existant.
Les habitants proposent alors de doubler l’arête de l’autel, mais ce doublement multiplie le volume par huit ! Tandis qu’ils s’avèrent incapables de trouver la bonne solution, la peste intensifie ses ravages. Désespérés, les Déliens décident de consulter Socrate. Ce dernier ne leur donne pas la solution, mais leur explique que la demande de l’oracle signifie qu’ils doivent retourner étudier la géométrie.
Si nous reprenons aujourd’hui ce jugement « délien », c’est parce que si cette pandémie vient hanter de sinistre façon l’ensemble du monde transatlantique, c’est précisément parce qu’il refuse de comprendre qu’il s’agit en quelque sorte d’une réponse mortelle aux désastreuses orientations économiques et géopolitiques adoptées depuis la mort du président des Etats-Unis, Franklin Delano Roosevelt, le 12 avril 1945.
C’est pour cela que nous organisons cette visioconférence. Car, bien plus encore qu’en janvier, lorsqu’Helga Zepp-LaRouche, après l’assassinat de général iranien Soleimani, avait lancé son appel d’urgence pour une rencontre au sommet entre Xi Jinping, Vladimir Poutine, Narendra Modi et Donald Trump, la tenue d’un tel sommet entre grandes puissances s’avère primordiale.
Lors de son discours d’ouverture, Helga Zepp-LaRouche mit en garde :
« Le danger serait de répéter les erreurs du passé, sans prêter attention à la façon dont ces guerres ont vu le jour. La Seconde Guerre mondiale fut une descente aux enfers, plongeant le monde entier dans la barbarie. Des crimes d’une gravité sans nom furent commis, au point de détruire l’idée même de civilisation. Cette guerre se propagea presque au monde entier, avec 65 Etats impliqués, directement ou indirectement, et 110 millions de soldats sous les armes. Le bilan, ce sont 60 millions de morts, pour la plupart des civils. Il y eut l’Holocauste, d’autres exterminations systématiques, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, tout cela à cause des idéologies anti-humaines des principaux protagonistes et de la façon dont ils furent instrumentalisés sur un échiquier géopolitique défini par les forces de l’Empire. »
Le contraste est frappant entre, d’un côté, la déclaration adoptée par le président russe Vladimir Poutine et le président américain Donald Trump, et de l’autre, celle du secrétaire d’État américain Mike Pompeo.
Comme l’ont souligné Poutine et Trump, la rencontre entre soldats américains et soviétiques à Torgau, à la fin de la guerre, prouve que nos nations, notamment les Etats-Unis et la Russie, peuvent établir les bases d’une confiance mutuelle permettant une coopération au service d’objectifs supérieurs.
« Cet événement annonça la défaite décisive du régime nazi », affirment-ils dans leur communiqué conjoint. « L’esprit de l’Elbe est un exemple de la façon dont nos pays peuvent mettre de côté leurs contradictions, instaurer la confiance et travailler ensemble pour un objectif commun. Aujourd’hui, en relevant les défis les plus sérieux du XXe siècle, nous rendons hommage à la valeur et au courage de tous ceux qui combattirent ensemble pour vaincre le fascisme. Leur exploit héroïque ne sera jamais oublié. »
En revanche, le secrétaire d’Etat Pompeo a choisi l’approche opposée en publiant, avec les ministres des Affaires étrangères de Bulgarie, de la République tchèque, des Pays baltes, de Pologne, de Roumanie et de Slovaquie, une déclaration commune qui est un récit purement géopolitique, fortement teinté d’une connotation anti-communiste et anti-russe, assimilant d’office la Russie au communisme.
L’ancien diplomate et conseiller du sénat américain, James Jatras, s’exprima à son tour :
« Il y a quelques années, certains d’entre nous appelaient à une réunion des trois grands [Russie, Chine et Etats-Unis]. Or, je suis convaincu que le Premier ministre indien Modi devrait être inclus dans cette entreprise. Nous devons obtenir que les principaux pays responsables parviennent à un accord. Helga Zepp-LaRouche a raison de dire que le G7 ne le fera pas, pas plus que le G20.
(…) Le problème est, malheureusement, encore une fois, ce qui se passe à Washington. Je pense que la juxtaposition qu’Helga a faite entre la déclaration du président Trump sur la rencontre sur l’Elbe et celle du secrétaire d’État Pompeo, illustre cette quasi-schizophrénie qui règne dans l’administration américaine, opposant fondamentalement le président Trump au reste de son administration. S’il y a quelqu’un dans cette administration qui veuille s’engager dans cette voie d’une rencontre responsable des esprits avec les autres principaux dirigeants mondiaux, ce sera le président Trump. Mais alors, vous aurez bien du mal à dire qui, dans son administration, est d’accord avec lui là-dessus ? Certainement pas M. Pompeo, ni M. Esper au Pentagone, ni M. O’Brien au NSC. Pour des raisons sur lesquelles je ne vais pas spéculer, il a réussi à se constituer une administration composée de personnes qui veulent toutes répéter les erreurs commises ces dernières années. »
Les causes possibles de cette dangereuse division au sein l’administration présidentielle furent abordées par William Binney, qui fut le directeur technique de la puissante agence de renseignement NSA, avant sa démission. Architecte du programme de surveillance Thin Thread, expert en décryptage et spécialisé pendant des dizaines d’années dans la surveillance des activités russes, Binney connaît donc bien le système de l’intérieur.
C’est à la demande du président Trump, à l’automne 2017, que Mike Pompeo, alors directeur de la CIA, rencontre Binney. Celui-ci l’informe qu’à l’issue d’enquêtes techniques et scientifiques concluantes, il s’avérait tout simplement impossible, surtout sur le plan technique, que les Russes aient pu pirater, à distance, les ordinateurs du Comité national démocrate – la principale accusation à l’origine du Russiagate. Autrement dit, c’était une accusation inventée de toute pièce. A ce jour, Pompeo n’a jamais informé Binney de la réaction du président Trump à cette analyse.
Bien que disposant de ces preuves, Pompeo ne fit rien pour corriger le récit colporté par le coordinateur national du renseignement.
William Binney : « Emblématique du problème, l’affaire du Russiagate, et ils continuent à faire pression avec cela ! Ce sont les Russes qui ont piraté le Comité national démocrate, prétendent-ils. Eh bien, en vérité, ils n’ont rien fourni à Wikileaks, parce que toutes ces données leur furent transmises de la main à la main, une réalité que nous pouvons prouver à partir des méta-données et des documents légaux : toutes les données ont été physiquement transférées à Wikileaks. »
« L’autre point important fut le programme informatique Guccifer 2.0, qui vit le jour peu après le 15 juin 2016, produisant des articles qui évoquaient des ‘empreintes russes’. Mais lorsqu’on examine sur Wikileaks les courriels de [John] Podesta, on retrouve les mêmes articles, mais sans ces empreintes ! Voilà qui nous ramène au compromis du matériel Vault 7 de la CIA par Wikileaks, ce qui montre qu’ils [la CIA] ont utilisé un programme baptisé Marble Framework en 2016. Grâce à ce programme, ils ont pu pirater des sites tout en faisant croire que c’était quelqu’un d’autre qui l’avait fait... Ils purent ainsi accuser les Russes, les Chinois, les Nord-Coréens, les Iraniens, les pays arabes... Tout se recoupait en ce point. Guccifer 2.0 fut une fabrication de la CIA et des éléments agissant en son sein. C’est ainsi qu’on s’est tous fait manipuler ! « On n’a pas le droit d’étouffer une activité criminelle sous couvert de secret défense, conclut Binney. C’est illégal, d’après l’Ordre exécutif 13526, section 1.7 : c’est l’ordre gouvernemental de toute classification du gouvernement des Etats-Unis, où il est dit, très simplement, qu’on ne peut classifier, maintenir classifié ou ne pas déclassifier, toute preuve de crime, corruption, fraude, gaspillage, abus et autres types d’activité criminelle. »
« L’autre point important fut le programme informatique Guccifer 2.0, qui vit le jour peu après le 15 juin 2016, produisant des articles qui évoquaient des ‘empreintes russes’. Mais lorsqu’on examine sur Wikileaks les courriels de [John] Podesta, on retrouve les mêmes articles, mais sans ces empreintes ! Voilà qui nous ramène au compromis du matériel Vault 7 de la CIA par Wikileaks, ce qui montre qu’ils [la CIA] ont utilisé un programme baptisé Marble Framework en 2016. Grâce à ce programme, ils ont pu pirater des sites tout en faisant croire que c’était quelqu’un d’autre qui l’avait fait... Ils purent ainsi accuser les Russes, les Chinois, les Nord-Coréens, les Iraniens, les pays arabes... Tout se recoupait en ce point. Guccifer 2.0 fut une fabrication de la CIA et des éléments agissant en son sein. C’est ainsi qu’on s’est tous fait manipuler !
« On n’a pas le droit d’étouffer une activité criminelle sous couvert de secret défense, conclut Binney. C’est illégal, d’après l’Ordre exécutif 13526, section 1.7 : c’est l’ordre gouvernemental de toute classification du gouvernement des Etats-Unis, où il est dit, très simplement, qu’on ne peut classifier, maintenir classifié ou ne pas déclassifier, toute preuve de crime, corruption, fraude, gaspillage, abus et autres types d’activité criminelle. »
Dmitry Polyanskiy, représentant adjoint de la Fédération de Russie aux Nations Unies à New York, prit alors la parole :
« C’est un grand honneur pour moi de prendre part à votre événement qui se déroule dans un jour très sacré pour nous, le jour de la victoire sur le fascisme, à laquelle mon pays (l’Union soviétique à l’époque) a apporté la plus précieuse contribution. Cette journée est inscrite dans la mémoire de notre peuple, car chacun, dans mon pays, a des proches qui ont péri dans cette terrible guerre, ou qui y ont participé et ont été mutilés, ou qui travaillaient dans l’économie réelle de notre pays pour aider à stimuler la production militaire et changer le cours de la guerre. Comme vous le savez, nous n’avons pas provoqué cette guerre, nous ne nous y attendions pas, et cela a représenté un énorme problème pour mon pays et pour l’ensemble de l’humanité : 27 millions de mes compatriotes y ont péri, des civils pour la plupart. Il y eut d’immenses atrocités commises. Il faut, bien sûr, se souvenir de l’Holocauste, et de telles choses ne devraient plus jamais se reproduire. Nous le comprenons tous. (…) « Je suis convaincu qu’il est grand temps de tirer certaines leçons de l’histoire. C’est d’autant plus d’actualité aujourd’hui où tous nous devons affronter un autre ennemi commun : la pandémie du coronavirus. Ainsi, nous devons apprendre les leçons de l’histoire, car il est grand temps de joindre nos efforts, au lieu d’instituer de nouvelles lignes de division dans le monde, de se chercher des ennemis et de jouer à des jeux politiques. Il apparaît évident pour toute personne raisonnable et honnête, qu’aucun pays – petit ou grand, peu importe – n’est capable de faire face efficacement à cette menace nouvelle, mondiale à sa manière ; aussi devons-nous rester soudés. Nous devons joindre nos efforts, chaque nation pouvant et devant apporter son indispensable contribution à cette bataille commune. »
« C’est un grand honneur pour moi de prendre part à votre événement qui se déroule dans un jour très sacré pour nous, le jour de la victoire sur le fascisme, à laquelle mon pays (l’Union soviétique à l’époque) a apporté la plus précieuse contribution. Cette journée est inscrite dans la mémoire de notre peuple, car chacun, dans mon pays, a des proches qui ont péri dans cette terrible guerre, ou qui y ont participé et ont été mutilés, ou qui travaillaient dans l’économie réelle de notre pays pour aider à stimuler la production militaire et changer le cours de la guerre. Comme vous le savez, nous n’avons pas provoqué cette guerre, nous ne nous y attendions pas, et cela a représenté un énorme problème pour mon pays et pour l’ensemble de l’humanité : 27 millions de mes compatriotes y ont péri, des civils pour la plupart. Il y eut d’immenses atrocités commises. Il faut, bien sûr, se souvenir de l’Holocauste, et de telles choses ne devraient plus jamais se reproduire. Nous le comprenons tous. (…)
« Je suis convaincu qu’il est grand temps de tirer certaines leçons de l’histoire. C’est d’autant plus d’actualité aujourd’hui où tous nous devons affronter un autre ennemi commun : la pandémie du coronavirus. Ainsi, nous devons apprendre les leçons de l’histoire, car il est grand temps de joindre nos efforts, au lieu d’instituer de nouvelles lignes de division dans le monde, de se chercher des ennemis et de jouer à des jeux politiques. Il apparaît évident pour toute personne raisonnable et honnête, qu’aucun pays – petit ou grand, peu importe – n’est capable de faire face efficacement à cette menace nouvelle, mondiale à sa manière ; aussi devons-nous rester soudés. Nous devons joindre nos efforts, chaque nation pouvant et devant apporter son indispensable contribution à cette bataille commune. »
Il fut suivi par Diane Sare, fondatrice et codirectrice de la chorale de l’Institut Schiller à New-York :
« J’ai à l’esprit, en ce jour anniversaire du Jour de la Victoire en Europe, les propos du général MacArthur, tenus le 2 septembre 1945 sur le pont du cuirassé Missouri au Japon, évoquant ce qui lui apparut très clairement après les bombardements nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki. Il déclara, en substance, que puisque l’espèce humaine dispose désormais de la capacité de s’anéantir complètement elle-même, on doit trouver un autre moyen que la guerre pour résoudre les conflits et les désaccords, ce qui nécessite un renouveau de l’esprit, si nous voulons sauver la chair ».
Dmitry Polyanskiy fit ces remarques invitant à la réflexion :
« Malheureusement, après le début des années 90, on a vu apparaître des tendances très inquiétantes, des pays qui essaient de réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, parfois pour intervertir la place des vainqueurs et de ceux qui furent les criminels pendant cette guerre. En Russie et chez certains de nos États voisins, nous faisons de notre mieux pour ne pas permettre une telle interprétation de l’histoire, qui bouleverse absolument tout le cours de la Seconde Guerre mondiale. »
Le bilan total des victimes américaines de cette guerre est estimé à 405 399 morts et 671 278 blessés. En fait, le nombre total d’Américains en uniforme durant toute la guerre (environ 16 millions) est bien loin du nombre de morts russes, mais aussi chinois, qui s’élève à 20 millions et qui est quasi-ignoré dans beaucoup de bilans du conflit. Pour la Chine (1937-1945) et la Russie (1941-1945), la réalité de cette guerre, se déroulant dans leur nation et sur leur sol, fut très différente et cela doit être bien compris, afin de répondre efficacement à l’ensemble de crises que le monde affronte aujourd’hui, nécessitant un « Sommet des quatre puissances » le plus tôt possible.
Cette conférence des 8 et 9 mai n’était pas une simple commémoration. C’était une tentative pour changer la façon de penser du peuple américain afin de « résoudre le paradoxe délien » à un moment de grande angoisse où, en seulement six semaines, les Etats-Unis ont été soudainement frappés par un chômage comparable à celui des trois premières années de la Grande Dépression.
Comment en est-on arrivé à sombrer si profondément, depuis le sommet de la puissance et de l’influence américaine en 1945 ? Comment les Américains sont-ils passés du statut de citoyens d’une « grande république » aux esprits veules de ce que Churchill qualifiait d’« Empire du cerveau britannique » ?
Ce n’est qu’en réexaminant l’histoire de ces 75 dernières années, par exemple le désaccord manifeste, durant la guerre, entre Winston Churchill et Franklin Roosevelt sur l’avenir des empires coloniaux dans l’après-guerre, et en analysant comment ce désaccord tourna au désastre pour le monde après la mort de FDR, qu’on suscitera une prise de conscience permettant d’identifier, d’un côté les véritables ennemis mortels des Etats-Unis et de l’autre, les forces du progrès mondial. Une telle remise en cause de l’histoire « officielle » doit être entreprise au niveau mondial.
Jacques Cheminade, fondateur de Solidarité & Progrès en France, intervint à son tour pour clarifier un sujet important, la fausse querelle opposant de Gaulle à Roosevelt :
« J’ai écrit un article sur cette question (de Gaulle et Roosevelt) et sur notre sécurité commune au nom de notre avenir commun. Lyndon LaRouche a écrit avec moi (c’est lui qui en a écrit la majeure partie, mais nous avons eu de nombreuses discussions à ce sujet) un livre intitulé La France après de Gaulle (1981). Il existe une « légende noire » sur les relations entre Roosevelt et de Gaulle, dont nous devons dissiper les nuages inutiles et maléfiques. Selon cette légende, Roosevelt et de Gaulle se détestaient souverainement, au point de se considérer comme des ennemis. De nombreux Américains disent que Roosevelt considérait de Gaulle comme un « proto-fasciste anti-américain », et de nombreux Français prétendent que Roosevelt était un « impérialiste américain cherchant à s’emparer du monde ». Il est essentiel de s’élever au-dessus de ces querelles vulgaires, mesquines et subalternes. De Gaulle et Roosevelt ont non seulement combattu ensemble pour la même cause, mais ils ont tous deux surmonté les préjugés et les stéréotypes de leur époque et de leur environnement social. »
Il y eut quelques efforts pour raviver l’intérêt envers la vraie histoire du XXe siècle, et pas seulement de la part de l’Institut Schiller. C’est le cas du producteur de film Oliver Stone, dont le père joua un rôle dans la reconstruction de la France après la guerre. Il y a quelques années, au cours d’une émission consacrée aux Jeunes Turcs (un épisode de sa série documentaire, L’histoire non dite des Etats-Unis), Stone, lui-même ancien combattant décoré de la guerre du Vietnam, faisait observer :
« Stalingrad fut le point tournant de la Seconde Guerre mondiale, ça ne fait aucun doute. A Moscou, ils ont repoussé les Allemands, mais ce ne fut pas de la même manière qu’à Stalingrad... Les Soviétiques essuyèrent d’immenses pertes, civiles et militaires... Et ce fut précisément le point tournant de la guerre, parce qu’à partir de là, Churchill et Roosevelt surent que les choses avaient changé… « Winston Churchill essaye de préserver l’Empire britannique. Et il n’hésite pas à aller loin pour le faire. Résultat, ce sont les Russes qui combattent les Allemands sur le front Est et qui se chargent de la plupart des combats, parce que Churchill est occupé à essayer de garder la mainmise dans les Balkans et de restaurer son Empire britannique à l’Est. Histoire très intéressante, géopolitiquement. Roosevelt soupçonne Churchill, il est très partagé et finalement tend une main ouverte à Staline. Il y a une relation, une alliance entre nous et l’Union soviétique. Au moment où Roosevelt meurt, Churchill fait tout pour changer cette alliance, et il réussit son coup avec Truman, un petit homme étroit d’esprit, en le faisant tomber dans le camp britannique et adopter cette forte position antisoviétique, à peine deux semaines après que Roosevelt fut décédé. »
« Stalingrad fut le point tournant de la Seconde Guerre mondiale, ça ne fait aucun doute. A Moscou, ils ont repoussé les Allemands, mais ce ne fut pas de la même manière qu’à Stalingrad... Les Soviétiques essuyèrent d’immenses pertes, civiles et militaires... Et ce fut précisément le point tournant de la guerre, parce qu’à partir de là, Churchill et Roosevelt surent que les choses avaient changé…
« Winston Churchill essaye de préserver l’Empire britannique. Et il n’hésite pas à aller loin pour le faire. Résultat, ce sont les Russes qui combattent les Allemands sur le front Est et qui se chargent de la plupart des combats, parce que Churchill est occupé à essayer de garder la mainmise dans les Balkans et de restaurer son Empire britannique à l’Est. Histoire très intéressante, géopolitiquement. Roosevelt soupçonne Churchill, il est très partagé et finalement tend une main ouverte à Staline. Il y a une relation, une alliance entre nous et l’Union soviétique. Au moment où Roosevelt meurt, Churchill fait tout pour changer cette alliance, et il réussit son coup avec Truman, un petit homme étroit d’esprit, en le faisant tomber dans le camp britannique et adopter cette forte position antisoviétique, à peine deux semaines après que Roosevelt fut décédé. »
Oliver Stone explique ensuite que les Etats-Unis n’avaient aucune raison légitime de lâcher les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, car non seulement les Japonais étaient déjà vaincus, mais de plus, négociaient activement les conditions de leur capitulation. Plus récemment, Stone mit à profit sa connaissance de la Seconde Guerre mondiale pour démasquer le coup d’Etat fasciste du Maidan en Ukraine, en 2014, dans deux documentaires : Ukraine en feu et Révéler l’Ukraine.
L’affaire du Russiagate, l’implication de l’ancien patron du MI6 Christopher Steele, le rôle de la présidence Obama, tout y est dévoilé. De quoi renouer une confiance et une coopération entre les nations assujetties au même jeu de guerre géopolitique et criminel, aux mains d’un empire financier à l’agonie et dirigé depuis la City de Londres. Optimisme raisonné La conjonction de crises à laquelle est confrontée l’humanité – guerre, famine, peste, causant chaque fois la mort – peut être dépassée. C’est ce qu’a voulu montrer le visionnage, en ouverture de la conférence, de cet extrait d’un discours prononcé par le penseur américain Lyndon LaRouche à New-York, en juin 2003 : « Ainsi, le point le plus important, à mon sens, dans mon expérience du leadership, c’est l’optimisme. Non pas un optimisme arbitraire, ni le faux optimisme, mais un optimisme raisonné. Le fait que l’on peut, si on le veut, faire ce qui doit être fait. Pendant la période de la Seconde Guerre mondiale, alors que les Etats-Unis venaient de traverser la terrible période de pessimisme des années 1920, on commença à en sortir avec la présidence de Franklin Roosevelt. Nous fûmes alors capables de faire face au défi de la guerre et de relever celui de la paix. Parce que, lorsqu’il y a de l’optimisme (…) les gens font des choses qui leur auraient paru impossibles. Je suis convaincu que les Etats-Unis peuvent changer. Ils peuvent sortir de ce qu’ils sont actuellement, et même très vite. Ce qu’on fait en ce moment est mauvais, mais ça peut changer. Il n’y a aucune raison de continuer comme ça, et je suis déterminé à apporter ce changement. »
C’est le besoin immédiat et concret de cette solution qu’Helga Zepp-LaRouche avait évoqué dans son discours d’ouverture :
« De toute évidence, l’idée de Roosevelt selon laquelle l’éradication de la pauvreté et l’accroissement du niveau de vie de l’ensemble de la population mondiale sont la condition préalable à une paix et une stabilité durables, reste entièrement valable pour aujourd’hui. (…) Il existe un programme qui pourrait être le catalyseur pour lancer ce type de développement global des infrastructures de demain, à condition de mobiliser la volonté politique. Il s’agit du programme que nous avons publié en 2014, intitulé La Nouvelle Route de la soie devient le Pont terrestre mondial. C’était notre réponse au président Xi Jinping qui avait inscrit la « Nouvelle Route de la soie » à l’ordre du jour, un programme sur lequel nous avons littéralement travaillé pendant plus de 40 ans. Il comprend un plan de développement concret pour l’Afrique (déjà publié en 1976), un programme pour l’intégration de l’Amérique latine, pour le développement de l’Asie du Sud, du bassin Pacifique, du pont terrestre eurasien, un Plan Oasis pour le Moyen-Orient et bien d’autres aspects encore. Nous avons donc un projet-phare pour commencer sans délai à développer toute la planète. »
« De toute évidence, l’idée de Roosevelt selon laquelle l’éradication de la pauvreté et l’accroissement du niveau de vie de l’ensemble de la population mondiale sont la condition préalable à une paix et une stabilité durables, reste entièrement valable pour aujourd’hui.
(…) Il existe un programme qui pourrait être le catalyseur pour lancer ce type de développement global des infrastructures de demain, à condition de mobiliser la volonté politique. Il s’agit du programme que nous avons publié en 2014, intitulé La Nouvelle Route de la soie devient le Pont terrestre mondial. C’était notre réponse au président Xi Jinping qui avait inscrit la « Nouvelle Route de la soie » à l’ordre du jour, un programme sur lequel nous avons littéralement travaillé pendant plus de 40 ans. Il comprend un plan de développement concret pour l’Afrique (déjà publié en 1976), un programme pour l’intégration de l’Amérique latine, pour le développement de l’Asie du Sud, du bassin Pacifique, du pont terrestre eurasien, un Plan Oasis pour le Moyen-Orient et bien d’autres aspects encore. Nous avons donc un projet-phare pour commencer sans délai à développer toute la planète. »
Ce qu’il nous faut, en un certain sens, c’est un miracle. Un miracle de même nature que l’élan d’optimisme ayant conduit Jeanne d’Arc, alors âgée d’à peine 17 ans, à la victoire lors de la libération d’Orléans le 8 mai 1429, offrant aux Français la victoire décisive contre les forces anglaises et leur permettant de se doter d’une souveraineté.
Le 8 mai 1945, un peu plus de 500 ans plus tard, l’Europe, y compris l’Allemagne, se libérait de la tyrannie du fascisme, mais les axiomes impériaux et géopolitiques qui avaient déclenché ce conflit, de même que la Première Guerre mondiale, restent encore à abolir.