« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
Accueil > Veille stratégique
22 juillet 2014
Les chefs d’Etat du groupe des BRICS ont signé le 15 juillet la Déclaration de Fortaleza, qui annonce notamment leur accord historique pour créer une Nouvelle banque de développement (NBD). Sise à Shanghai, en Chine, la première présidence (tournante) reviendra à l’Inde, le premier président du Conseil des gouverneurs sera russe, le premier président du Conseil sera brésilien, et l’Afrique du sud accueillera le Centre régional africain. La NBD sera initialement capitalisée à hauteur de 50 milliards de dollars, soit 10 milliards par pays.
La Déclaration de Fortaleza annonce également la mise en place d’un fonds de réserve de devises (Contingent Reserve Arrangement – CRA) d’un montant de 100 milliards de dollars au départ, « pour aider les pays à contrer les pressions à court terme en matière de liquidité ».
Il y est explicitement question d’« une architecture financière internationale qui soit plus propice à surmonter les défis de développement ».
Par ailleurs, la Déclaration condamne des interventions militaires unilatérales et des sanctions économiques, qui sont contraires au droit international.
Les cinq pays ont soutenu l’Argentine dans son combat contre les fonds vautours, qui a de nouveau été décrit par la présidente Cristina Fernández lors de son discours le 16 juillet à la réunion entre les BRICS et l’Union des nations sud-américaines (Unasur).
Sans surprise, le renforcement des liens entre ces cinq pays ainsi que leurs accords économiques et commerciaux avec des pays d’Amérique centrale et du sud, a créé la panique à la City et à Wall Street.
Mais ces derniers se heurtent à une énorme résistance. Après tout, le groupe des BRICS représente plus de 43 % de la population mondiale, 27 % de la surface terrestre totale de la Terre et plus de 20 % du PIB mondial. Alors qu’il commentait leur potentiel prometteur de croissance, Vladimir Poutine a souligné qu’« au cours des dix dernières années, le PIB des pays ayant une économie développée s’est accru de 60 %, alors que celui des Etats des BRICS a quadruplé. Nous devons garder à l’esprit, bien sûr, que la croissance de 60 % est par rapport à un important volume, un important point de départ, alors que notre croissance quadruple partait d’une plus petite base ; mais tels sont les taux. Ce sont tous des Etats jeunes, et l’avenir appartient à la jeunesse ».
Le président chinois Xi Jinping et son homologue indien Modi se sont montrés tout autant optimistes. En Inde, a indiqué Modi, 65 % de la population a moins de 35 ans, et c’est « notre grande force ». Il a insisté sur le caractère unique du BRICS, qui « réunit un groupe de nations autour du paramètre du ’’potentiel futur’’, plutôt que sur la base de la prospérité existante ou des identités partagées. L’idée même du BRICS est ainsi tournée vers l’avenir. (…) Nous avons l’occasion de définir l’avenir – pas seulement de nos pays mais du monde entier ».