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20 février 2016
Dans une prise de position qui en a surpris plus d’un, le ministre italien des Finances Pier Carlo Padoan a officiellement déclaré devant le Parlement italien, le 4 février, que son gouvernement est favorable à la séparation des banques, mais que les autres États membres de l’UE s’y opposent.
Il répondait à une question de la sénatrice Laura Bottici, du M5S, qui avait demandé si « le gouvernement ne pensait pas qu’il serait fondamental de mettre en œuvre le plus rapidement possible une séparation claire entre banques d’investissement et banques commerciales, y compris en anticipant la réglementation européenne actuellement discutée dans le cadre de la directive 43, 2014 ». Une telle séparation, selon Bottici, empêcherait « une contagion systémique » et « protégerait l’épargne des citoyens ».
Padoan a répondu : Au niveau européen, comme l’a soulevé la sénatrice dans sa question, on discute actuellement d’une séparation entre banques d’investissement et banques commerciales – qui a été introduite sous différentes formes, dans d’autres pays à l’extérieur de la zone euro. Je dois cependant dire qu’une solution à court terme semble poser problème, car chaque État membre tend à défendre des spécificités nationales qui ne sont pas toujours faciles à concilier. Dans ce cadre, l’Italie est favorable à une distinction des rôles dans le secteur [bancaire].
Au niveau européen, comme l’a soulevé la sénatrice dans sa question, on discute actuellement d’une séparation entre banques d’investissement et banques commerciales – qui a été introduite sous différentes formes, dans d’autres pays à l’extérieur de la zone euro. Je dois cependant dire qu’une solution à court terme semble poser problème, car chaque État membre tend à défendre des spécificités nationales qui ne sont pas toujours faciles à concilier. Dans ce cadre, l’Italie est favorable à une distinction des rôles dans le secteur [bancaire].
Autrement dit, le ministre italien des Finances a déclaré que le gouvernement de Rome soutiendrait un régime de séparation bancaire, mais qu’il ne serait jamais adopté au niveau européen. Puisque le choix entre séparation et non séparation se résume à vouloir survivre ou mourir, la déclaration de Padoan implique que l’Italie doit quitter la zone euro pour survivre.
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