« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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18 mai 2019
De nombreux dirigeants démocrates et médias aux Etats-Unis s’acharnent encore et toujours à trouver, dans le rapport de Mueller, le moindre détail susceptible de compromettre le président Trump ou son équipe. D’où les menaces de poursuivre le ministre de la Justice William Barr, voire de convoquer à une audition Donald Trump lui-même, ou encore le procureur Mueller. Le but est de détourner l’attention du véritable scandale qui émerge un peu plus chaque jour, révélant que le Russiagate est une opération instiguée par les services de renseignement britanniques, en collusion avec des dirigeants des services américains proches de Barack Obama, afin renverser l’élection de Donald Trump. L’une des principales raisons en est son intention déclarée de nouer de bonnes relations avec la Russie et la Chine, et de mettre fin aux aventures militaires américaines à l’étranger.
Voici quelques-uns des récents éléments qui donnent des sueurs froides aux instigateurs de cette tentative de coup d’Etat :
La Russie n’a pas piraté les ordinateurs du DNC. Le vendredi 10 mai, les avocats de Roger Stone ont déposé devant les tribunaux une requête mettant en cause le fondement même du Russiagate, à savoir que les Russes auraient piraté le système informatique du Comité national démocrate, afin de pouvoir s’ingérer dans la présidentielle de 2016 en vue de favoriser la candidature de Trump. Roger Stone demande à obtenir une copie non censurée des rapports informatiques de CrowdStrike, qui sont à l’origine de cette histoire de piratage. (CrowdStrike est le prestataire privé du DNC et la seule entité ayant examiné les ordinateurs piratés en question, le FBI ne les ayant jamais inspectés.) La requête inclut un affidavit de l’ancien conseiller technique de la NSA Bill Binney, qui est prêt à présenter aux juges ses propres évaluations techniques démontrant l’absence de tout piratage externe. Or, Mueller n’a jamais interviewé Binney, mais s’est fié aux rapports frauduleux de CrowdStrike (firme payée par la campagne de Clinton) et aux absurdes accusations contre des responsables du GRU russe qui ne se présenteront jamais devant une court américaine, pour faire croire à un piratage russe.
Le FBI savait que le dossier de Steele reposait sur des motivations politiques. On vient de prendre connaissance de notes prises par une ancienne responsable du département d’Etat, Kathleen Kavalec, sur sa rencontre du 11 octobre 2016 avec Christopher Steele, l’ancien agent du MI6 qui avait rédigé le dossier frauduleux sur Trump. Elle écrivait que Steele tenait coûte que coûte à ce que son dossier soit rendu public immédiatement pour pouvoir influer sur les résultats de l’élection du 8 novembre. Dix jours après cette rencontre, le FBI utilisa ce dossier pour obtenir l’autorisation de surveiller un conseiller de Trump, Carter Page. Selon John Solomon, les conséquences de cette révélation sont « monumentales », puisqu’elle démontre que le FBI savait pertinemment que son mandat de surveillance « avait une motivation politique et une date limite, celle de l’élection, pour le rendre public », mais il l’a utilisé quand même.
De sales opérations de renseignement anglo-américains. L’ancien analyste de la CIA Larry Johnson a étudié en profondeur toute l’affaire du Russiagate. Il a trouvé, entre autres, que le directeur de la CIA, John Brennan, collaborait dès le début de l’été 2015 avec le renseignement britannique, aux fins de surveiller et d’obtenir des renseignements clandestins sur tous les candidats républicains et sur Bernie Sanders. A partir de décembre 2015, la campagne d’Hillary Clinton a commencé à accuser Trump d’être une « marionnette des Russes ». Dans un article résumant ses conclusions, posté le 7 mai sur Consortium News, Johnson écrit que l’histoire de la collusion russe « était un montage délibéré conçu par des organisations de renseignement et de maintien de l’ordre aux Etats-Unis et au Royaume-Uni et par des organisations alignées sur la campagne de Clinton ». Il la décrit comme « une action clandestine vaste et bien élaborée, destinée à le faire passer [Trump] et des membres de son équipe pour des agents de la Russie ».
L’article de Johnson en recoupe plusieurs autres qui documentent la collaboration entre renseignement britannique et CIA-FBI dans l’utilisation d’agents communs, comme Joseph Mifsud et Stefan Halper, pour piéger George Papadopoulos (un assistant relativement mineur de la campagne de Trump) et Carter Page, entre autres, pour faire croire à du « piratage russe ».
Le président Trump a bien noté ces développements, ainsi que le rôle des services britanniques. Dans un tweet du 8 mai sur Kathleen Kavalec, il écrivait : « L’espion britannique, Christopher Steele, a mis tant d’effort pour faire publier ceci (le Dossier frauduleux) avant l’élection. Pourquoi ? »
(A peine 24 heures après avoir accepté l’invitation de la Reine Elisabeth à se rendre au Royaume-Uni, Trump avait tweeté le 24 avril un message sur l’espionnage britannique de sa campagne. La visite, prévue du 3 au 5 juin, pourrait s’avérer plus explosive que prévue.)
On s’attend à du nouveau dans les jours à venir. Le ministre de la Justice Barr entend examiner les origines de l’enquête sur le Russiagate et ses motivations. Par ailleurs, l’inspecteur général du ministère de la Justice Horowitz mène une enquête sur les malversations de son ministère et du FBI dans les poursuites contre Trump.