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La vague de soutien pour Jeremy Corbyn provoque l’hystérie chez Tony Blair

31 août 2015

Selon les bookmakers, la probabilité pour que Jeremy Corbyn soit élu chef du Parti travailliste le 10 septembre est de 71%. Pour Tony Blair, la perspective que ce Parti, qu’il avait profondément transformé, redevienne un instrument de défense de l’intérêt général est insupportable. Dans une tribune publiée dans le Guardian, il écrit qu’une victoire de Corbyn « signifierait la déroute, voire même l’annihilation » du Parti travailliste.

« Peu importe que vous soyez à gauche, à droite ou au centre du Parti – que vous m’ayez soutenu ou que vous me haïssiez ! Mais je vous prie de bien comprendre le danger qui nous menace. Le parti avance les yeux fermés et les bras tendus, vers le bord d’une falaise surplombant une côte rocheuse. Ce n’est pas le moment de s’abstenir de troubler la sérénité de la promenade par crainte de provoquer la division. C’est le moment de faire un plaquage de rugby, si c’est possible. »

Et le cercle autour de Corbyn de répondre : « Nous irons de l’avant avec une campagne positive concentrée sur des options économiques saines : l’investissement et la croissance, au lieu d’un agenda guidé par des considérations politiques acquises à l’austérité et aux restrictions budgétaires qui ne feront qu’étouffer toute reprise économique. »

Dans le camp de Corbyn, Michael Meacher, ancien ministre du Travail et partisan d’une réforme bancaire de type Glass-Steagall, a souligné que la faction de Blair doit comprendre qu’elle est en perte de vitesse. « Le coup d’Etat déclenché par la faction de Blair au milieu des années 1990 a détourné le parti en l’attelant à l’idéologie des Tories : ’’Laissons faire les marchés ; balayons toute intervention de l’Etat’’, et lorsqu’on a demandé à Mme Thatcher quelle était sa plus grande œuvre, elle a répondu triomphalement : la création du New Labour ! »

Les rodomontades de Blair contre Corbyn auront, suggère le Guardian, un effet boomerang. A en juger par les derniers sondages d’opinion, 60 % des électeurs considèrent qu’il joue un rôle négatif dans la vie politique et 50 % pensent qu’il a sciemment menti au sujet des « armes de destruction massive » pour justifier une nouvelle guerre contre l’Irak en 2003.

Depuis son départ de Downing Street, Blair s’est constitué une imposante fortune personnelle grâce à son rôle de « consultant ». Caractéristique de ses efforts : en tant qu’envoyé spécial du Quartet au Proche-Orient entre 2007 et 2015, il n’a eu de cesse de manœuvrer contre la paix dans la région, tout en se tissant une toile de relations d’affaires extrêmement lucratives.

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