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La nouvelle « opération Barbarossa » de l’OTAN

11 mai 2016

Un examen objectif des initiatives militaires prises au cours des dernières semaines par les pays membres de l’OTAN et leurs « alliés », ne peut mener qu’à la conclusion que leur objectif est de provoquer et d’encercler la Russie et la Chine. C’est une politique qui risque de nous conduire fatalement à une nouvelle guerre mondiale.

C’est dans ce contexte que le président Obama, lors de sa brève visite en Europe du 22 au 25 avril, a demandé aux dirigeants européens de consacrer plus d’argent et de moyens à la défense des pays membres de l’OTAN contre la Russie. Angela Merkel, entre autres, a effectivement accepté l’envoi de soldats allemands en Europe de l’Est, une décision vivement dénoncée par Helga Zepp-LaRouche.

Or, est-ce la Russie qui pose une menace imminente pour l’Europe, ou du moins pour ses voisins, ou n’est-ce pas plutôt l’OTAN qui pousse ses troupes jusqu’aux frontières mêmes de la Russie ?

Que constatons-nous :

  • une intensification des manœuvres navales dans la Baltique et en mer Noire, près des frontières russes. Dernier incident en date, l’approche du destroyer USS Donald Cook, armé de systèmes antimissiles, à seulement 120 km (70 km selon le ministère russe de la Défense) de l’enclave russe de Kaliningrad.
  • un déploiement en rotation permanente de troupes de l’OTAN prévu en Pologne et dans les États baltes. La décision finale doit être prise en juillet prochain lors du sommet de l’alliance à Varsovie.
  • un positionnement avancé de systèmes d’armement lourd, dont des chars M1, des véhicules de combat Bradley et de l’artillerie lourde, ainsi que le déploiement de chasseurs furtifs F-22 en Lituanie et en Roumanie.
  • la création envisagée d’une nouvelle brigade constituée de soldats bulgares, roumains et ukrainiens, venant s’ajouter à celle en cours de formation par la Pologne, la Lituanie et l’Ukraine.
  • l’installation ininterrompue de systèmes de défense antimissile en Europe de l’Est, même si l’accord P5+1 a neutralisé sa raison d’être officielle, à savoir se défendre contre des missiles iraniens. En réalité, l’objectif a toujours été d’éliminer la capacité russe de riposte nucléaire.
  • le plus inquiétant cependant, comme nous l’avons indiqué, concerne la volonté de Washington de moderniser son arsenal nucléaire, un projet estimé à 350 milliards de dollars sur les quelques années à venir, notamment des armes nucléaires plus facilement déployables en cas de conflit. Ce programme comprend la bombe B61-12, qui doit être installée sur le territoire allemand, et le système LRSO de missiles de croisière aéroportés, conçu pour déjouer les systèmes de défense aérienne de l’ennemi.

Lors de la Conférence sur la sécurité qui vient de se terminer à Moscou, l’ambassadeur russe auprès de l’OTAN, Alexander Grouchko, a averti que les préparatifs de l’OTAN à l’Est obligent la Russie à « prendre des mesures de rétorsion ».

L’incursion de navires de guerre américains en mer Baltique et leur survol par des avions russes souligne aussi tout le danger qu’un « accident » se produise. Washington reproche à Moscou de renforcer ses capacités en matière de « déni d’accès/interdiction de zone » au sein de son propre territoire à Kaliningrad, au motif que cela entrave les actions de l’OTAN dans les États baltes.

Mais le vrai problème, c’est que l’OTAN s’est tellement avancée vers l’Est que tout exercice de la Russie visant à garantir sa souveraineté nationale, au sein de son propre territoire, est aujourd’hui dénoncé par l’Occident comme une provocation à son égard.

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