« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
Accueil > Veille stratégique
27 janvier 2022
Forum stratégique du 25 janvier parrainé par l’Institut Schiller
.
S’exprimant devant le forum depuis la mission russe auprès des Nations unies, l’ambassadeur Dmitry Polyanskiy, premier représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès des Nations unies, a présenté la dure réalité de la ruée actuelle vers la guerre des dirigeants occidentaux.
« Il semble, a-t-il dit, que nos collègues occidentaux soient aveuglés par la soi-disant victoire de la guerre froide, qu’ils continuent à faire vivre ces fantasmes et qu’ils essaient de parler depuis une position de supériorité, et d’imposer deux poids, deux mesures. Ils nous reprochent la présence et les mouvements de nos troupes sur notre propre territoire souverain, tout en prétendant que tout ce qu’ils font sur le au sein de l’OTAN ne regarde personne. »
Helga Zepp-LaRouche a posé l’approche d’ordre supérieur de la crise : « j’insiste sur le fait que nous avons besoin d’une nouvelle architecture de sécurité, qui doit prendre en compte les leçons fondamentales de l’histoire. Il faut examiner les traités qui ont conduit à la paix et ceux qui ne l’ont pas fait.
Un bon exemple, pour le premier cas, est la paix de Westphalie, où après 150 ans de guerre de religion, en particulier la guerre de Trente Ans, on a réalisé que personne ne sortirait gagnant de la poursuite de la guerre. On s’est donc mis d’accord sur les fameux principes de la paix de Westphalie, le plus important étant que l’on doit considérer l’intérêt de l’autre si on veut avoir la paix. Chaque fois que cela a été fait - et cette paix de Westphalie, soit dit en passant, a été le début du droit international et de ce qui constitue aujourd’hui la Charte des Nations unies - cela a conduit à la paix.
L’autre exemple est le traité de Versailles, qui a proclamé que l’Allemagne était la seule partie coupable dans la Première Guerre mondiale, ce qui n’était pas vrai. En tout cas, ce n’était pas juste : le traité imposait à l’Allemagne de payer non seulement le coût de la guerre, mais aussi les réparations, ce qui a surchargé complètement l’économie allemande. La Reichsbank a donc commencé à imprimer de la monnaie, ce qui a conduit à l’hyperinflation et contribué à la dépression. Naturellement, le profond sentiment d’injustice qu’éprouvaient les gens qui en sortaient a conduit à la montée du nazisme et à la prise du pouvoir par les nationaux-socialistes, ce qui a mené à la Seconde Guerre mondiale. »
Harley Schlanger, porte-parole de l’Organisation LaRouche, a passé en revue l’arrogance des néoconservateurs et des néolibéraux qui pensaient que l’Occident avait gagné la Guerre froide et que cela leur donnait le droit d’imposer leur système supérieur fictif de « démocratie et d’économie de marché » à toutes les nations, par des moyens militaires si nécessaire.
Il a présenté un tableau des guerres illégales et génocidaires menées contre des nations - Afghanistan, Irak, Yougoslavie, Libye, Syrie, puis le coup d’État contre l’Ukraine en 2014 - contre des nations qui n’étaient une menace pour personne, des guerres basées sur des accusations frauduleuses dont on reconnaît maintenant qu’elles ont été fabriquées pour justifier les guerres. Cela a impliqué la « thérapie de choc » imposée à la Russie elle-même, dans le but de réduire une grande nation scientifique et industrielle en un « exportateur de matières premières » avec des populations appauvries et en déclin.
Lorsque Vladimir Poutine a inversé cette destruction, il a été qualifié d’« autocrate », tandis que Républicains et Démocrates aux États-Unis se sont unis derrière la politique de guerre. « L’ère de l’unilatéralisme et d’un monde unipolaire est désormais terminée, a affirmé M. Schlanger, car la coopération entre la Chine et la Russie dans la construction de la nation, pour elles-mêmes et pour les 140 nations qui ont rejoint l’Initiative une Ceinture une Route, ne reçoit plus d’ordres et ne permettra plus les révolutions de couleur ou les guerres ni l’oppression néocoloniales. »
Paul Gallagher, rédacteur économique de l’Executive Intelligence Review [EIR], a ensuite expliqué la destruction du « système américain », qui avait été restauré par Franklin Roosevelt grâce à la réglementation bancaire Glass-Steagall et au système de Bretton Woods d’après-guerre.
La destruction a commencé avec le découplage du dollar de l’or en 1971 par l’administration Nixon, transformant le système bancaire en un système basé sur la spéculation plutôt que sur la production. Avec l’effondrement de la bulle spéculative en 2008, la proposition de Lyndon LaRouche de restaurer les politiques du système américain a été rejetée en faveur d’une impression massive de monnaie pour sauver les banques, créant ainsi la plus grande « bulle de tout » [everything bubble]de l’histoire. L’effort pour soutenir la bulle de 275 000 milliards de dollars par le New Deal vert, dirigé par les mêmes banquiers responsables de la bulle elle-même, en arrêtant les combustibles fossiles, de nombreuses industries et exploitations agricoles, entraînerait une dépopulation massive du monde, déjà évidente à l’échelle mondiale, et même aux États-Unis. Là encore, l’émergence de la Russie, de la Chine et de l’Initiative une Ceinture une Route démontre que le monde unipolaire dirigé par la City de Londres et Wall Street ne peut plus dicter cette destruction au reste du monde, avec le danger qu’ils choisissent de lancer une guerre nucléaire plutôt que de se joindre en tant que partenaire égal à un nouvel ordre mondial.
Richard Black, représentant de l’Institut Schiller auprès de l’ONU, a repris l’appel de l’ambassadeur Polyanskiy à mettre fin à la division forcée du monde en blocs belligérants, pour rechercher ce qui nous unit plutôt que ce qui nous divise. Il a passé en revue le travail de LaRouche avec la communauté scientifique en Russie, dans la tradition des grands génies scientifiques de cette nation. Black a également invité les citoyens des nations occidentales […] à pousser leurs gouvernements vers l’abandon de leurs phobies, et vers la coopération pour les grandes tâches auxquelles l’humanité dans son ensemble est confrontée.
Une riche discussion et des questions-réponses ont suivi. Nous vous encourageons à regarder ce forum crucial et productif, et à agir en fonction des idées qui y sont présentées.