« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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14 janvier 2022
Mercredi 12 janvier, la Syrie a annoncé sa participation à l’initiative « Ceinture économique de la route de la soie et route de la soie maritime du XXIe siècle » par le biais d’un protocole d’accord signé par le président de la Commission syrienne de planification et de coopération internationale, Fadi al-Khalil, et l’ambassadeur de Chine en Syrie, Feng Biao.
La Syrie était l’une des nations fondatrices de l’ancienne Route de la soie, notamment les villes d’Alep et de Palmyre , a déclaré M. Khalil, qui a ajouté que l’accord entraînerait le renforcement de la coopération conjointe dans le cadre des relations de nos deux pays amis.
En dépit des sanctions et des opérations militaires américaines ayant dévasté le pays - et continuant de le faire puisque les sanctions Caesar n’ont pas été abrogées -, la Syrie a continué à entretenir des relations avec la Chine, qui a fourni des investissements et apporté une aide humanitaire. Au fur et à mesure que les autorités syriennes parviendront à reprendre le contrôle de tout le territoire syrien, les marges de coopération entre les deux nations s’élargiront
L’accord qui vient d’être conclu s’inscrit dans une démarche qui s’est consolidée depuis l’appel téléphonique début novembre entre Xi Jinping et le président syrien Bashar Al-Assad, le voyage du ministre des affaires étrangères Wang Yi à Damas l’été dernier et la participation de la Syrie à la 45e réunion ministérielle du G-77 à New York fin novembre.
Lors de cette réunion, le ministre syrien des Affaires étrangères et des Expatriés, Fayçal Miqdad, a réaffirmé le droit de la Syrie sur son propre territoire et a appelé à une coopération de la part de ses « collègues ». Les contacts entre les ministres des Affaires étrangères syrien et chinois ont été fructueux et la Chine a soutenu les efforts de la Syrie dans sa lutte contre le danger de résurgence du terrorisme et dans ses efforts de reconstruction en vue de retrouver une économie indépendante et souveraine.
Ceci va dans le sens de l’amélioration des relations entre la Syrie et ses voisins dont l’un des exemples significatif en a été le soutien, en septembre dernier, du roi de Jordanie à l’indépendance et à la souveraineté de celle-ci et la réouverture aussi symbolique qu’importante du poste-frontière de Jaber-Nassib entre les deux pays.
Cette tendance à la « normalisation » des relations internationale avec la Syrie n’est évidemment pas du goût de tout le monde, tout particulièrement des Etats-Unis.
En début de semaine, le porte-parole du département d’État, Ned Price, a dénoncé cette évolution : Nous avons été très clairs sur le fait que nous n’encourageons pas, et en fait, nous pensons que la conduite que le régime Assad a démontrée, y compris les atrocités qu’il a infligées à son propre peuple - que ce n’est pas le moment de réhabiliter le régime Assad. Il poursuit : D’une certaine manière, c’est un régime qui ne peut pas être réhabilité, étant donné ce que le régime Assad a infligé à son propre peuple.
A tout le moins, il serait souhaitable que Ned Price fasse preuve du même degré d’intransigeance vis-à-vis de ce que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont infligé à d’autres pays et les cruautés qu’ils ont fait subir à d’innombrables victimes.
Car cette attitude n’est certainement pas sans liens avec les choix de certaines nations. Ainsi, le Nicaragua qui avait décidé il y a un mois de couper ses liens avec Taïwan et de reconnaître la République populaire de Chine vient de signer un mémorandum pour rejoindre l’initiative « Une ceinture une route ». Quant au Maroc, il est devenu la première nation nord-africaine à se joindre à cette même initiative.