« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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2 avril 2017
Le Bureau du Budget du parlement grec a publié le 16 mars un rapport intitulé Le Piège de la dette, montrant que le fardeau de la dette est intenable et condamne la croissance. Bien que le pays ait réussi à réduire son déficit fiscal, il est en récession depuis sept ans et les résultats sont catastrophiques :
Conformément au plan d’implication du secteur public de 2012, les banques grecques (contrairement aux détenteurs étrangers d’obligations) ont dû accepter des pertes de près de 50 milliards d’euros sur la dette publique, entraînant trois recapitalisations. L’effondrement de l’économie a laissé le système bancaire avec 100 milliards d’euros de prêts irrécupérables ; les banques, qui ne sont plus en mesure de prêter à l’économie, sont devenues, selon le rapport, de simples « mécanismes pour la collecte de l’impôt par le gouvernement ».
Pour sortir de l’impasse, il faut donc réduire la dette, c’est-à-dire rembourser les prêts en en contractant de nouveaux.
Le rapport annuel de la Confédération générale des travailleurs grecs (CGTG) confirme l’impact de la dette sur le niveau de vie : 51,6 % des travailleurs du secteur privé gagnent moins de 800 € nets par mois (15,2 % touchent moins de 499 € et 36,4 % entre 500 € et 799 €). Selon les chiffres donnés, 46 % environ gagnent entre 800 € et 1299 € et seulement 6 % dépassent 1300 €.
Dans le secteur public, 11 % des salariés gagnent moins de 800 € et seuls 15 % gagnent plus de 1300 €. Ainsi, seulement 22 % de tous les salariés gagnent au minimum 1300 € par mois.
Toujours selon ce rapport, le chômage frappe 29,65 % de la population active (chiffre officiel : 23 %), 68,1 % des chômeurs avoisinant le seuil de la pauvreté. Les embauches à plein temps n’étaient plus que de 45,3 % du total en 2016, les 54,7 % restants étant des emplois précaires. Les niveaux de 2009 étaient respectivement de 79 % et de 21 %.
Le système de santé public est au bord de l’effondrement, selon l’Association médicale panhéllenique, faute de financement pour le personnel et les équipements dans les hôpitaux publics, et du dérèglement du système de soins primaires. Si le système existe encore, c’est que le personnel résiste, mais il est à bout.