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28 mars 2015
A l’approche du 31 mars, date de création de la Banque asiatique d’investissement dans l’infrastructure (BAII), nombre de pays européens ont soudainement fait connaître leur intention de figurer parmi les pays membres fondateurs.
Si beaucoup de pays asiatiques avaient vite saisi l’opportunité de contribuer à la fondation de la banque, proposée par la Chine en 2013 dans le but exclusif de financer des projets d’infrastructure, les pays dits développés exprimaient des réserves, en raison des pressions exercées depuis Washington.
Cela a changé le 12 mars, lorsque Downing Street a annoncé que la Grande-Bretagne deviendrait le 28e membre fondateur, prenant les autres pays du G7 de vitesse. Peu après, dans une déclaration conjointe, la France, l’Allemagne et l’Italie ont signalé leur intention de rejoindre la banque. Elles ont été suivies par le Luxembourg, la Suisse et la Nouvelle Zélande, et l’Australie et la Corée du Sud en feront probablement autant.
Les Etats-Unis, toutefois, maintiennent leur hostilité malgré les offres répétées de dirigeants chinois. Le 18 mars, le quotidien Xinhua publiait un article intitulé : « Alors, Washington, qu’attendez-vous ? », qui commence par « Bienvenue à l’Allemagne ! Bienvenue à la France ! Bienvenue à l’Italie ! »
L’administration Obama craint que la nouvelle banque affaiblisse trop la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement, dominées par les Etats-Unis et le Japon. Lorsque la Chine a voulu augmenter ses droits de vote au sein du FMI et de la Banque mondiale, la demande a été rejetée d’office par le Congrès américain.
Sur ce, la Chine a décidé d’utiliser ses 3000 milliards de dollars de réserves pour créer une nouvelle institution financière, la BAII, pour émettre du crédit aux seules fins de l’infrastructure dans les pays non développés. Cette initiative correspond à la stratégie « gagnant-gagnant » de la Nouvelle route de la soie, qui se veut avantageuse pour tous les pays concernés.
Lors du Boao Forum pour l’Asie, qui doit se tenir du 26 au 29 mars, Beijing est censé rendre public son plan de mise en œuvre de centaines de grands projets d’équipements. Parmi eux, des voies ferrées et autoroutes, de l’énergie, de l’informatique et des parcs industriels.
Bien que le partenariat transpacifique poussé par Washington exclut expressément la Chine, « la BAII, selon Xinhua, est ouverte à toutes les parties intéressées, y compris les Etats-Unis. Washington, qu’attendez-vous ? »