« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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25 février 2017
Lors de sa conférence de presse du 16 février, le président Trump a confirmé son intention de rechercher de meilleures relations diplomatiques avec la Russie en dépit de l’hystérie des médias établis et des factions du renseignement américain qui ont réussi à forcer la démission du conseiller à la Sécurité nationale du nouveau président, le général Michael Flynn. Et il n’a pas manqué de fustiger les médias pour leurs efforts inlassables en vue de saboter toute normalisation et collaboration avec le président Poutine. Pour éviter le danger de guerre thermonucléaire, a-t-il déclaré, il est indispensable de parler avec les Russes et de trouver les moyens d’une coopération.
Pendant ce temps, le nouveau secrétaire d’État et le chef de l’état-major se réunissaient respectivement avec leurs homologues russes. Rex Tillerson a rencontré Sergueï Lavrov en marge de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G-20 à Bonn, et le général Joseph Dunford s’entretenait avec le général Guérassimov dans la capitale d’Azerbaïdjan. Dans les deux cas, et des deux côtés, les discussions on été qualifiées de productives. En octobre dernier, sous l’administration de Barack Obama, le général Dunford s’était plaint du refus pendant de longs mois de le laisser rencontrer son homologue russe, faisant valoir que même au plus fort de la Guerre froide, Moscou et Washington avaient maintenu un téléphone rouge entre les forces armées afin d’éviter toute erreur de calcul qui aurait pu mener à une apocalypse nucléaire.
Le secrétaire à la Défense James Mattis, intervenant au QG de l’OTAN à Bruxelles le 16 février avant d’assister à la conférence sur la sécurité de Munich, a également prôné une plus forte collaboration russo-américaine, notant que si les conditions n’étaient pas encore réunies pour des opérations conjointes contre la capitale de Daech à Raqqa, les deux présidents espéraient trouver un cadre politique permettant de le faire.
Il y a deux semaines, Trump a eu une « très bonne » conversation avec le président Xi Jinping au cours de laquelle il a soutenu la politique d’une seule Chine, et il a reçu le Premier ministre japonais Shinzo Abe pour une visite de deux jours, pendant laquelle son administration a clairement signifié sa rupture avec la politique de Barack Obama consistant à vouloir saboter de bonnes relations russo-japonaises. Selon des sources proches de la Maison Blanche, pendant ses échanges avec Abe et Xi, Trump a lancé l’idée d’un accord prévoyant des « taux de change justes » entre le dollar, le yen et le yuan, ce qui implique la volonté d’établir une coopération économique avec les deux pays.
Si le président Trump arrive effectivement à rétablir les relations avec la Russie et la Chine, englobant tous les intérêts économiques et de sécurité, il aura fait un grand pas vers l’intégration des États-Unis dans le « nouveau paradigme » des relations internationales entre États souverains.