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L’offre de Xi Jinping à l’Italie

28 mars 2017




Lors de la visite en Chine du président Sergio Mattarella du 21 au 26 février 2017, le président chinois Xi Jinping a formellement invité l’Italie à participer au sommet des 14-15 mai prochains. L’Italien a exprimé en retour le « grand intérêt » de son pays pour le programme « Une Ceinture, une Route », mais il reste à savoir si l’Italie y mettra vraiment les moyens.

En conclusion des forums italo-chinois pour la Culture et le Commerce, Xi Jinping a déclaré que l’Italie jouit d’avantages incomparables en tant que portail entre l’Orient et l’Occident et que les deux pays étaient animés par un esprit de découverte. Il a également mentionné le missionnaire italien Prospero Intorcetta, le premier traducteur européen de Confucius au XVIIème siècle, dont la tombe se trouve à Hangzhou.

Les deux pays ont signé des accords d’une valeur de 5 milliards de dollars, portant sur la collaboration dans la cartographie lunaire et des expériences sur le vol habité de longue durée, ainsi que sur la construction de deux grands bâtiments de croisière à construire à Shanghai, la livraison de turbines à gaz italiennes et des accords douaniers entre les ports de Gênes et de Ningbo.

Cependant, il y a un bémol. Mattarella a bien soulevé l’importance stratégique du système italien de ports et de logistique, pour amener la Nouvelle Route de la soie au cœur de l’Europe, mais il pensait aux ports de Gênes et de Venise – plutôt qu’à l’Italie méridionale, dont les ports sont plus proches du Canal de Suez et ainsi plus intéressants qu’une route passant par Gibraltar vers l’Europe du Nord. Or, une plate-forme basée en Italie méridionale nécessiterait la modernisation des ports et des infrastructures ferroviaires Nord-Sud aussi bien que la construction du fameux Pont de Messine reliant la Sicile.

Or, le financement de telles infrastructures est interdit dans le cadre des contraintes budgétaires de l’Union européenne. La Chine pourrait en théorie servir de source-tierce de capital, mais le cas de la Hongrie montre bien que cette option est contestée par l’UE.

Face au dynamisme engendré par le programme « Une Ceinture, une Route », l’éclatement d’un conflit de fond est inéluctable.


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