« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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25 février 2016
Des responsables industriels allemands qui réagissaient favorablement depuis longtemps en privé aux initiatives d’EIR pour faire lever les sanctions contre la Russie, mais qui hésitaient à s’exprimer en public, sont en passe de changer.
Les chambres de commerce des trois plus grandes villes de Saxe (Dresde, Leipzig et Chemnitz), dans l’Est de l’Allemagne, ont publié une prise de position commune, le 15 février, dans laquelle ils demandent expressément au gouvernement du Land de lancer une initiative dans la chambre haute du parlement (Bundesrat), destinée à mettre fin aux sanctions. Les exportations industrielles de la Saxe en Russie, relevant en grande partie du secteur de la machine-outil, ont chuté de 25 % en moyenne et jusqu’à 40-50 % pour les nombreuses entreprises fortement tributaires du marché russe. Une poursuite des sanctions, préviennent les chambres de commerce, infligera des pertes irréparables aux exportateurs.
Leur prise de position ne se limite pas aux répercussions économiques : la déclaration souligne également combien la Russie est nécessaire pour résoudre les grands défis d’aujourd’hui : Les conflits existant au Moyen-Orient, pour ne citer qu’un exemple, ne peuvent être résolus sans la Russie. Une nouvelle Guerre froide ne sert ni la résolution des conflits actuels, ni le libre-échange ni l’économie de la Saxe. La Russie est et restera une partie intégrante de l’espace économique européen et de l’architecture de sécurité européenne.
Les conflits existant au Moyen-Orient, pour ne citer qu’un exemple, ne peuvent être résolus sans la Russie. Une nouvelle Guerre froide ne sert ni la résolution des conflits actuels, ni le libre-échange ni l’économie de la Saxe. La Russie est et restera une partie intégrante de l’espace économique européen et de l’architecture de sécurité européenne.
Pour Mario Ohoven, le président de l’Association des petites et moyennes entreprises d’Allemagne (BWMW), les sanctions sont « tout à fait erronées ». Lors de la réception de l’Association pour le Nouvel An le 15 février à Berlin, il a déploré les dégâts qu’elles ont infligés aux relations économiques entre l’Allemagne et la Russie, sans pour autant obtenir les changements politiques que l’Occident souhaitait imposer à Moscou.
Par ailleurs, le ministre allemand de l’Agriculture, Christian Schmidt, va prochainement se rendre à Moscou pour des entretiens visant à mettre fin, au moins en partie, aux sanctions – aussi bien celles de l’Occident que les contre-sanctions établies par la Russie sur les produits alimentaires en provenance de l’UE. Les éleveurs de porc et producteurs de fruits, en particulier, ont été très fortement frappés par l’embargo russe, au point que de nombreux agriculteurs se trouvent au bord de la faillite, face à l’incapacité de trouver d’autres marchés pour compenser la perte du marché russe.
Au cours des dix-huit derniers mois, les producteurs de bœuf et de porc au sein de l’Union européenne ont subi une chute des prix de près de 40 %. La France est actuellement secouée par de nombreuses manifestations d’agriculteurs, et le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll se mobilise à Bruxelles pour obtenir la fin des sanctions, en retour de la fin de l’embargo russe sur les produits alimentaires européens.