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Visioconférence internationale des 26 et 27 juin

L’hyperinflation : étape du « Great Reset » pour anéantir nos libertés

Troisième session

15 juillet 2021

Marc Gabriel Draghi, juriste spécialisé dans l’histoire du Droit, économiste

Mesdames, Messieurs, bonjour,

Tout d’abord, je tiens à remercier l’institut Schiller pour son invitation. C’est avec un grand plaisir que j’interviens dans le cadre de cette conférence internationale.

Je vous propose de rentrer dans le vif du sujet et de commencer mon exposé, à savoir : « L’hyperinflation : une étape du Great Reset pour anéantir nos libertés. »

Depuis quelques semaines, on l’a constaté, l’inflation s’est nettement accélérée aux Etats-Unis, et en Europe ces deux derniers mois. En avril notamment, la hausse des prix américains a atteint 4,2 %, puis a dépassé les 5 % officiels au mois de mai. Dans le même temps, le chômage US demeure bien plus élevé qu’avant la crise sanitaire.

En effet, malgré le 2ème plan de relance (de presque 2000 milliards de dollars) annoncé par Joe Biden, le taux de chômage s’élève encore à 5,8 % de la population active (contre 3,5 % en février 2020).

Pour ce qui est de l’inflation, il s’agit tout simplement de la plus forte progression depuis 2008. Le spectre de l’inflation n’avait d’ailleurs plus menacé l’économie américaine depuis les années 80. Et cette hausse est même une des plus fortes progressions depuis le mois juin 1992.

Évidemment, pour le moment la Réserve Fédérale de Jerome Powell se montre confiante et estime que cette « hausse des prix » est temporaire.

Quant à la directrice de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, cette dernière a également voulu se montrer rassurante lorsque la BCE a relevé ses prévisions d’inflation en zone euro, passant de 1,5 % à 1,9 % pour 2021.

Ainsi, pour ces deux grands banquiers centraux, ces hausses sont « transitoires » et elles s’expliquent par divers facteurs qualifiés de « temporaires » (notamment une explosion de la demande en raison de la reprise de l’activité).

Mais en réalité, dans ce monde d’après, où les économies occidentales ont été presque totalement soviétisées, le rôle de ces institutions monétaires vise surtout à rassurer les marchés financiers en expliquant que les politiques monétaires et de soutiens financiers aux Etats (par l’intermédiaire de programmes d’achats d’actifs effrénés) vont se poursuivre et que les taux directeurs ne sont pas près d’être relevés.

Powell a d’ailleurs indiqué que les taux (qui se situent actuellement entre 0 et 0,25) pourraient faire l’objet de hausse seulement d’ici la fin de l’année 2023.

En réalité, le constat est cruel : cette inflation galopante que les autorités ne peuvent plus cacher, laisse entrevoir des phénomènes d’hyperinflation aux États-Unis mais également eu Europe. Cette inflation est, en réalité, une dépréciation du dollar et de l’euro et leur perte de pouvoir d’achat. Cette « Weimarisation » des économies occidentales risque d’être pire que celle de l’Allemagne des années 1920.

En réalité, face à une masse monétaire mondiale qui a quintuplé en 40 ans et doublé en 10 ans, il ne peut en être autrement. La phase de décroissance commencée il y a plus d’une décennie va désormais s’accélérer pour déboucher sur un effondrement contrôlé de nos économies, comme le souhaitent d’ailleurs les élites mondialistes.

Plus concrètement, pour celles et ceux qui se posent la question, l’hyperinflation est tout simplement une hausse des prix très élevée, une inflation qui accélère l’inflation.

L’hyperinflation érode rapidement la valeur d’une monnaie, car les prix de tous les biens et services augmentent trop rapidement. En l’occurrence, ici c’est le dollar qui va s’effondrer sur lui-même (et l’euro va suivre avec un léger décalage).

Il est donc naturel de faire un parallèle avec l’hyperinflation du mark allemand de la République de Weimar qui s’est produite entre les années 1921 et 1923.

Cette dernière s’est « produite » également en raison de « plusieurs facteurs temporaires » (insoutenabilité des dettes de guerres notamment). Cet effondrement de la monnaie papier avait provoqué une instabilité politique interne considérable et une misère généralisée au sein de la population allemande, ouvrant la voie à l’instauration de l’un des régimes totalitaires les plus criminels de l’histoire.

Cette hyperinflation avait été la conséquence de plusieurs facteurs, notamment :

1) l’impression excessive de papier-monnaie ;
2) les spéculations internationales autour de la monnaie allemande et la frénésie boursière qui en découlait ;
3) et enfin, l’incapacité du gouvernement de la République de Weimar à rembourser les dettes et les réparations insoutenables engagées pendant et après la Première Guerre mondiale.

Un exemple très souvent cité illustre la situation dramatique d’une économie subissant l’hyperinflation. En effet, une miche de pain à Berlin, qui coûtait environ 160 marks à la fin de 1922, coûtait 200 milliards de marks à la fin de 1923.

En novembre 1923, 1 dollar américain valait 4 210 500 000 000 marks allemands.

Evidemment, il n’est pas difficile de faire le lien entre la situation financière de l’Allemagne des années 20 et celles de nos économies occidentales de 2021. Aujourd’hui, nous faisons face à la plus grande expérience d’impression monétaire de l’histoire (avec des politiques d’assouplissement quantitatif excessives qui ont été enclenchées depuis 2008 pour sauver le système – en raison du fameux principe du « too big too fail »), ensuite les dettes gouvernementales abyssales aggravées par la crise du COVID 19 (aux USA, la dette publique a atteint plus de 100 % du PIB et en France plus de 120 %), qui fragilisent les Etats et les soumettent aux marchés financiers, puis les multiples problèmes sociaux-politiques qui en découlent…

La pandémie mondiale sert, en réalité, de prétexte à nos élites pour nous imposer leur grande réinitialisation et leur « monde d’après », totalitaire et décroissant, à la devanture verte.

Car oui, avec l’éclatement de la plus grande bulle spéculative de l’histoire (le dollar et les grandes monnaies fiat, euro, yen) nous sommes en train de changer d’ère financière et nous glissons doucement vers une phase d’effondrement gigantesque.

Et comme en Allemagne dans les années vingt, avec la soviétisation actuelle des économies occidentales (synonyme d’activité fictive en Europe et aux Etats-Unis depuis mars 2020), avec les fausses politiques de soutien « ou presque tous les types d’entreprises peuvent générer des revenus, les faillites d’entreprises sont devenues exceptionnellement rares (comme en témoignent les chiffres de 2020). La crise sanitaire a donc suspendu les processus normaux de sélection naturelle par lesquels les éléments non essentiels et inefficaces auraient été normalement éliminés ». Et ce qui pourrait nous paraître bien de prime abord, va en réalité se muer en illusion destructrice pour nos économies.

Car depuis la généralisation du « quoi qu’il en coûte » de cette crise covidienne, nous sommes définitivement sortis du capitalisme pour entrer dans autre chose, des économies administrées dans les mains des marchés financiers.

Aujourd’hui à Wall Street, on le constate, la spéculation seule, sans rien ajouter à la richesse des Etats-Unis, est devenue l’une des activités les plus importantes. La fièvre de se joindre à ce mouvement a infecté presque toutes les classes américaines. Avec la folie autour des crypto-monnaies et sur les marchés actions (via la plateforme Robinhood), tout le monde joue actuellement le marché. Et quand le marché se nomme BlackRock, vous pouvez comprendre que le jeu est vicié et que nous sommes devant la plus gigantesque fraude et illusion économique de l’histoire...

D’ailleurs depuis quelques semaines, il semble bien que nous nous dirigions rapidement vers l’étape ultime de ce Great Reset. Les initiés savent déjà que les défauts de paiement vont être à la hausse, les faillites d’entreprises commencent à arriver et la bulle mondiale d’actifs, malgré les records de capitalisation boursière aux USA cette année, est toute proche d’éclater.

Pourtant, partout où nous regardons, il est clair que la plupart des gens ne savent pas ce qu’il se passe réellement. La plupart d’entre eux sont encore hypnotisés par la pandémie.

Le programme de spoliation et d’effondrement est encore caché par nos élites et il le sera jusqu’à ce qu’il soit trop tard… C’est-à-dire jusqu’à ce que l’hyperinflation et la rupture des chaînes d’approvisionnement nous impactent concrètement.

En réalité, par l’intermédiaire de l’hyperinflation (qui sera un chaos financier contrôlé dans un monde de toute puissance des banques centrales), nous nous dirigeons vers l’abolition de la petite propriété privée et par la même occasion, de la plupart des libertés publiques qui en découlent.

En effet, la tendance est à la numérisation des devises (dollar, euro numérique, annoncés et en préparation), de promotion du malthusianisme écologique et d’accroissement de la toute-puissance des banques centrales et des banques d’investissement, au détriment des banques commerciales moribondes. Les mois qui viennent pourraient bien inaugurer un nouveau système hybride à la fois socialiste et néolibéral s’articulant à une échelle mondiale, grâce notamment aux progrès de la Big Tech.

En effet, bien que les politiques monétaires soient très accommodantes depuis plusieurs années et que les taux d’intérêt soient nuls, voire négatifs, et qu’ils permettent à certains d’emprunter sur 25-27 ans sans pour autant avoir des revenus et un travail solides, le piège est en train de se refermer tout doucement sur ce qu’il reste des classes moyennes et des travailleurs indépendants dans le monde occidental.

Ainsi, si une réponse politique forte n’arrive pas dans les semaines qui viennent (du style Gilets jaunes en France), dans les futurs mois de 2021-2022, à la crise sanitaire va succéder la plus grave crise financière de l’histoire.

Ce cataclysme financier va tout emporter sur son passage et il va avoir pour cause principale (avant l’hyperinflation) la plus grande crise de solvabilité de l’histoire.

Mais alors, quel est notre avenir proche ? En réalité, il nous est déjà clairement annoncé si l’on s’intéresse aux publications du Forum économique mondial depuis quelques mois. A priori, en l’an 2030, l’establishment nous promet un monde où plus rien ne nous appartiendra. Ni voiture, ni maison, ni vêtements… Comme BlackRock l’a expliqué dans le journal Bloomberg il y a quelques jours, les États-Unis vont devenir une nation de locataires, tout comme l’Espagne et la France qui sont déjà en train de mettre en place la fin de la propriété privée (exemple le plan Espagne 2050 et les politiques d’accession à un bien immobilier, mises en place par la Mairie de Paris depuis mars 2021). 

La crise de solvabilité puis l’hyperinflation future vont donc entraîner une multitude de faillites qui permettront ensuite de légitimer encore une hausse de la fiscalité, mais également une destruction des différentes protections sociales (baisse ou fin des pensions de retraites, abolition de la sécurité sociale, destruction des services publics, etc.) tout en liquidant en parallèle le tissu économique indépendant, au profit des grosses structures économiques.

Par contre, une fois que l’hyperinflation aura produit ses effets, il n’est pas du tout impossible que les États annulent les dettes privées, notamment les crédits immobiliers, en contrepartie de notre droit de propriété sur le foncier et d’un loyer pour occuper le bâti. Nous aurons ensuite tous droit au système de bail emphytéotique britannique.

Car évidemment, pour répondre à la plus grande vague de faillites et de chômage de masse de l’histoire, en plus du revenu universel (comme l’indique Klaus Schwab dans son livre The Great Reset), l’hyperclasse proposera certainement un programme d’annulation des dettes (restructuration partielle ou totale) en échange de certains de nos droits fondamentaux (propriété, consentement libre et éclairé à subir un traitement médical, etc.)

De plus, avec la numérisation des devises, l’euro numérique et les autres monnaies numériques de banques centrales (CBDC) qui avancent, le contrôle et la surveillance des individus seront alors totaux.

Évidemment, face à cette remise à zéro des dettes, il faudra mettre en place des tractations internationales qui auront pour objectif de traiter également de l’épineuse question de la dé-dollarisation finale l’économie mondiale.

Une monnaie mondiale (le fameux Govcoins promu par le journal The Economist) déclinée peut-être en plusieurs monnaies numériques continentales, pourrait alors voir le jour.

Et il n’est pas exclu que dans un premier temps, bien que numérique(s), cette (ces) monnaie(s) soi(en)t adossées à l’or pour lancer ce nouveau système monétaire international et inaugurer ainsi la phase terminale du Nouvel Ordre mondial.

La finalisation des accords de Bâle III (chers à la Banque des règlements internationaux) qui s’appliquent dans les mois qui viennent (28 juin 2021-1er janvier 2022), devrait jouer un rôle significatif dans ce processus.

La fin de la petite propriété privée peut paraître à certains anodine, mais en réalité ce phénomène est révélateur de la société de contrôle qui nous attend. Car lorsqu’une communauté d’individus n’est pas propriétaire de son logement et de sa source de revenus (moyens de production pour les travailleurs indépendants) à une grande échelle, la société n’est plus libre politiquement.

Ce qui est arrivé aux paysans irlandais lors de l’incident de Balinglass au XIXe siècle, va être imposé à l’ensemble des peuples du monde lorsque l’Agenda 2030 et le Grand Reset par l’inflation seront appliqués.

Bien sûr, quand nous serons tous salariés, ou pire, assistés, les questions du vaccin obligatoire, de la surveillance de masse et des persécutions politiques ne se poseront plus, elles seront là. Car lorsqu’un peuple n’est plus propriétaire de sa terre, de son logement et de son outil de travail, il n’est plus libre, il est véritablement esclave.

L’establishment apatride transnational le sait, la liberté économique est la condition sine qua non de la liberté politique. Et les valets mi-soviétiques / mi néo-libéraux qui gèreront nos vies seront, eux, toujours dans les mains des financiers apatrides et ils appliqueront les programmes imposés par l’hyperclasse, à savoir l’asservissement total de la majorité par et pour une petite minorité.

Enfin, il y a plus de 200 ans, au cours de l’année 1802, le président des Etats-Unis, Thomas Jefferson, avait prononcé un discours prophétique qui peut faire écho à la situation que nous vivons actuellement. Ce grand personnage visionnaire avait déclaré :

« Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que les banques privées contrôlent sa monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toutes possessions, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour ou leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre de leurs parents. »

Nous y sommes.

Ainsi, demain nous aurons le choix : défendre notre liberté, notre travail, notre patrie ou mourir en esclave.

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