« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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17 décembre 2014
De par leurs actes et leurs mots, d’importants représentants des pays de l’OTAN font monter les tensions. L’Alliance militaire a conclu la semaine dernière ses manœuvres Trident Lance en Allemagne, suite à quoi le commandant de l’OTAN, le général Philip Breedlove, a déclaré qu’elles s’étaient déroulées dans le cadre de l’élargissement des actions militaires pour répondre à « l’agression russe en Ukraine ». L’OTAN, a-t-il ajouté, cherche à renforcer ses capacités d’agir « à court délai » contre la Russie.
Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé le déploiement l’année prochaine de deux destroyers supplémentaires depuis le port espagnol de Rota, équipés de systèmes de défense antimissiles Aegis, portant à quatre leur nombre total en Espagne. Les Etats-Unis installent aussi des systèmes Aegis en Roumanie dans le cadre de leur déploiement unilatéral en Europe.
Ces actions ont provoqué de nombreuses mises en garde. Le 11 décembre, l’ancien président soviétique Mikhaïl Gorbatchev a accordé une interview au magazine Time, au cours de laquelle il constatait « une époque de graves soucis » et que « le monde tourbillonne ». Il accusait l’Occident de provoquer une « guerre chaude » en tentant de rabaisser la Russie. Sa propre expérience lui a appris que l’ « on peut écouter les Américains mais on ne peut pas leur faire confiance ».
Des dirigeants militaires russes sonnent aussi l’alarme, par exemple le chef d’état-major le général Valeri Guerassimov, qui accusait l’OTAN de prendre des mesures pour « affaiblir la force nucléaire stratégique de la Russie », y compris en installant un système de défense antimissile balistique global, tout en refusant d’exclure toute utilisation ultérieure contre la Russie. Pour l’OTAN, la Russie est clairement une « menace géopolitique », a-t-il déclaré.
Pour ce qui est de la Chine, elle a déployé pour la première fois une nouvelle génération de sous-marins furtifs équipés d’armes nucléaires, capables d’atteindre le territoire américain, lui donnant ainsi une capacité ferme de deuxième frappe.
Beijing et Moscou n’ignorent pas que Washington met à jour ses plans de guerre. Une nouvelle proposition a été présentée le 9 décembre devant une commission parlementaire par Robert Martinage, un ancien responsable du Département de la Marine. Elle prévoit une nouvelle génération de drones de combat furtifs, une expansion des déploiements de sous-marins et d’autres nouveaux systèmes censés « contrebalancer » les progrès russes et chinois en matière d’armements.