« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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11 septembre 2015
L’administration Obama et ses alliés dans la région – Turquie, Arabie saoudite, Qatar – sont déterminés à renverser coûte que coûte Bashar al-Assad. A cette fin, ces mêmes pays ont promu le développement de l’Etat islamique, d’al-Nousra et des autres organisations djihadistes qui sévissent en Syrie et en Irak.
En Syrie, la montée en puissance des djihadistes a été favorisée par la décision de l’OTAN de déployer des systèmes antiaériens/antimissiles Patriot dans le sud-ouest de la Turquie, près de la frontière syrienne. Ankara faisait valoir que le déploiement était nécessaire pour protéger le territoire turc contre des attaques de l’Armée de l’Air syrienne – alors que l’OTAN savait bien que celle-ci avait d’autres priorités.
Récemment, le colonel Patrick Lang un expert militaire américain à la retraite, et d’autres experts, notaient que le déploiement des Patriotes a eu pour effet de dissuader les Syriens de mener des attaques sur la région frontalière, de peur d’être repérés et de se faire abattre.
Puis, au début du mois d’août de cette année, Obama a obtenu d’Erdogan l’utilisation de bases aériennes en Turquie pour lancer des attaques aériennes contre la Syrie. En contrepartie, Ankara a obtenu de fait une licence pour bombarder les Kurdes, dont le combat contre Daesh était pourtant le plus efficace.
Selon différents médias, le général David Petraeus, ancien commandant des forces de la coalition en Irak et en Afghanistan, propose que Washington coopte certaines parties de Jabbat al-Nousra, une organisation djihadiste considérée comme étant un peu moins barbare que Daesh, pour aider à faire tomber Assad. L’idée de Petraeus vient de son expérience en Irak en 2007, lorsque les Américains ont persuadé certaines milices sunnites à se distancer d’al Qaïda pour collaborer avec les Américains. Nous savons ce que cette tactique a donné : une escalade de la guerre civile et le chaos.