« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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10 août 2012
S’exprimant le 2 août à la Chambre de commerce de Buenos Aires pour fêter le 158ème anniversaire de celle-ci, la Présidente argentine Cristina Kirchner a attaqué les gouvernements européens pour les souffrances qu’ils font subir à leurs citoyens par l’austérité brutale, rappelant l’avertissement que feu son mari Nestor Kirchner avait prononcé en 2003 à l’Assemblée générale des Nations Unies : « Les morts ne peuvent payer leurs dettes. » Il avait alors expliqué pourquoi l’austérité ne permettrait jamais une reprise dans une Argentine dévastée et déclaré qu’il ne placerait pas l’intérêt des banquiers devant ceux de ses propres citoyens.
« J’ai le sentiment que l’Europe ne comprend pas cela », a-t-elle dit. Regardez l’Espagne. « Comment pouvez-vous avoir de la croissance quand les gens perdent leurs emplois, que leurs salaires sont réduits, que leurs logements sont vendus aux enchères et que leurs avantages leurs sont retirés ? »
L’Europe est aujourd’hui confrontée « à une crise spéculative incroyable (…) quelque chose que nous connaissons très bien ». L’Argentine a été « étranglée » par la dette extérieure, dit-elle, repoussant l’idée qu’il y a eu une « quantité excessive de dépenses publiques » en Europe. Il y a eu un renflouement des banques, comme Bankia en Espagne, dirigée par l’ancien directeur du FMI Rodrigo Rato, « qui dans le passé nous donnait des leçons » sur la politique économique, et pourtant sa banque a dû être renflouée à hauteur de 230 milliards d’euros.