« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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26 novembre 2014
La question de l’immigration depuis l’Afrique est un sujet chaudement débattu dans toute l’Europe. Le chômage de masse et la chute des revenus des ménages risquent d’être manipulés dans des conflits entre pauvres.
En réalité, les causes de l’immigration africaine auraient pu être résolues il y a plusieurs décennies, lorsque le projet Transaqua fut présenté par la société italienne Bonifica : ce grand projet de développement d’infrastructures au centre du continent africain, en particulier dans le domaine de l’eau, était la réponse voulue à la crise du Sahel, à l’origine de la vague d’immigration à l’époque. La guerre et le chaos en Afrique du nord ont aggravé un phénomène entamé avec l’assèchement du lac Tchad.
Or, personne en Europe n’a voulu financer ne serait-ce qu’une étude de faisabilité sur Transaqua. Les Africains n’ont pas fait mieux, se contentant de quémander juste assez d’argent pour financer des projets insignifiants.
Le vent est cependant en train de tourner. Dans le contexte des BRICS, les Africains, comprenant que la croissance est possible, ont remis Transaqua sur la table. La revue Executive Intelligence Review (EIR) a contribué de manière significative à ce retournement.
En effet, à l’occasion de la première réunion du Comité consultatif scientifique international de la Commission du bassin du lac Tchad, qui a eu lieu les 17 et 18 novembre à N’Djamena, au Tchad, le responsable de l’EIR pour l’Afrique, Lawrence Freeman, également membre du Comité, a passé en revue les initiatives des BRICS et lu un message de Marcello Vichi, le père du Transaqua. Le remerciant pour son message, le secrétaire-général de la Commission, Sanusi Imran Abdullahi, a appelé le Comité à y répondre.
Le démarrage économique du continent Africain « n’aura jamais lieu si on se limite à la construction d’une multitude de petits projets, politiquement importants mais limités presque exclusivement à la survie », écrit le Dr Vichi. Transaqua implique toutefois « plus de 2000 kilomètres de voies navigables Sud-Nord au cœur du continent, ainsi qu’un ’’pivot’’ industriel en République centrafricaine et une possible liaison autoroutière Est-Ouest entre les ports océaniques de Lagos et de Mombasa, plus une importante production d’électricité pour un usage local. »
Si certains ont qualifié cette initiative de « mégalomane, pharaonique, utopique », poursuit Vichi, le « canal de Suez n’était, en son temps, pas moins utopique que Transaqua ». De tels projets sont « indispensables pour le continent si l’Afrique équatoriale souhaite vraiment se libérer du fardeau de l’indigence endémique et ne veut pas perdre la course au développement mondial que d’autres continents ont démarrée il y a déjà quelque temps. Certains viennent acheter vos ressources, celles que vous n’avez pas réussi à exploiter à votre bénéfice. Concédez-vous un peu de mégalomanie ! Faites-le dans l’intérêt des prochaines générations. »