« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

Accueil > Notre action > Conférences > Pour garantir l’intérêt général, en finir avec les privilèges de quelques-uns > Les discours de la conférence

Visioconférence internationale des 26 et 27 juin

Hyperinflation, changement de régime et « Great Reset » au menu des Banques centrales

Troisième session

15 juillet 2021

Paul Gallagher, chef de la rédaction économie à l’hebdomadaire Executive Intelligence Review

Les illustrations sont à retrouver sur la vidéo

Je vais commencer en posant le principe de base qui sous-tend la discussion de cette table ronde.
L’économiste américain Lyndon LaRouche (1922-2019) a enseigné et perfectionné la science du « Système américain d’économie politique », qui avait pris naissance avec la déclaration audacieuse du premier secrétaire américain au Trésor, Alexander Hamilton, affirmant que l’unique source de valeur économique était la capacité souveraine des individus à faire des découvertes, à créer et à innover des modes de production.

En 1790, dans son Rapport au Congrès sur les Manufactures, Hamilton réfute la doctrine d’Adam Smith selon laquelle la source de la richesse est l’échange. Pour Hamilton, la source exclusive de progrès et de richesse est l’invention humaine, qui doit être protégée et encouragée par le gouvernement. Le système impérial britannique et sa politique de libre-échange sont fondés sur l’idée, inspirée d’Adam Smith, entre autres, que la valeur est créée par les échanges et que la richesse nationale provient des échanges internationaux.

La capacité de « revendre plus cher que le prix d’achat » n’est qu’un aspect de cette théorie. La richesse provenant de la spéculation sur les échanges - sur les devises, les taux d’emprunt, les prix futurs, le succès ou l’échec des échanges - en est indissociable.

Dans l’économie, la créativité humaine se traduit le plus souvent par l’ingénierie employée dans les nouvelles plateformes d’infrastructure (eau, énergie, transport, santé, etc.). C’est là que la plupart des véritables avancées technologiques sont appliquées pour la première fois et se concrétisent sous la forme de nouveaux types de biens d’équipement, comme LaRouche l’a souvent expliqué. La présidence de Franklin Roosevelt et la période suivante jusqu’à la présidence de John F. Kennedy ont démontré ce principe. Un excellent exemple est celui des progrès rapides de la science et de la technologie dans le cadre des missions d’exploration de l’espace - ce qui implique le développement de nouvelles infrastructures de transport pour les voyages spatiaux, de communication dans l’espace, d’infrastructures énergétiques pour cette activité, etc.

On doit donc bien comprendre que l’économie mondiale a connu un changement fondamental, pour le pire, en 1971, à l’origine de la crise économique et financière actuelle, qui s’est aggravée depuis le krach financier mondial de 2008.

Jusqu’en 1971, le système monétaire issu des accords de Bretton Woods de 1944 a créé, dans les économies américaine et européenne, une demande constante pour un surcroît d’investissements dans les biens d’équipement et les nouvelles infrastructures, engendrant une main-d’œuvre qualifiée et une production agricole familiale. Par ailleurs, il a empêché les capitaux internationaux de spéculer au-delà des frontières. Après la décision fatale de Nixon, en 1971, de suspendre la convertibilité du dollar en or, comme cela avait été décidé à Bretton Woods, le système des cours flottants qui l’a remplacé n’a fait qu’encourager et stimuler la spéculation, orientant l’investissement dans la spéculation.

Au cours du demi-siècle qui s’est écoulé depuis, la demande de nouvelles infrastructures et de nouveaux biens d’équipement a progressivement disparu, cédant la place à une demande de biens de consommation toujours moins chers et à plus grande échelle. La délocalisation de la production de produits à bon marché dans les pays en développement, a complètement écarté l’intention de Roosevelt, qui était d’exporter des biens d’équipement dans les pays en développement pour de grands projets d’infrastructure.

La pression hyperinflationniste que nous subissons actuellement a été créée, non par la pandémie ou la prétendue « reprise » qui l’a suivie, mais par les décisions et les mesures adoptées par les principales banques centrales à l’automne 2019, dans le cadre de ce qu’elles ont appelé un « changement de régime ».

— La diapositive 1 montre l’incroyable inflation que l’Allemagne a connue en 1922-23, encore appelée « hyperinflation de Weimar ». On voit la valeur du reichsmark par rapport à l’or, pouvant atteindre 1000 milliards de dollars l’once.

— Voici (diapositive 2), dans la colonne de droite, le cours du mark, passant de quelques centaines à cinq ou six milliards pour un dollar, en 18 mois.

La richesse des ménages, les revenus des travailleurs, tout fut anéanti. La banque centrale allemande en prit l’entière responsabilité, imprimant cette masse d’argent pour tenter d’éliminer par l’hyperinflation les dettes et réparations de guerre allemandes.

Vous voyez, en bas de la photo, un homme nommé Hjalmar Schacht. Fin 1923, il prend la direction de la banque centrale allemande, la Reichsbank, et met en place un grand emprunt international géré par la maison Morgan pour éliminer la pression des paiements étrangers. Il introduit alors une nouvelle monnaie (le Rentenmark), qu’il rend extrêmement rare, afin de tuer brutalement l’inflation.

Il fallait environ 4 nouveaux marks pour un dollar. Durant les dix années suivantes, Schacht et le gouvernement organisèrent une extrême pénurie de monnaie pour imposer une austérité économique draconienne, tout en rejetant toutes les propositions visant à doter l’économie allemande d’un mécanisme de crédit productif. Rappelons que le taux de chômage en Allemagne atteignait 12 % avant l’effondrement de 1929.

L’hyperinflation peut donc bel et bien être « transitoire », comme le disent nos banquiers centraux, car ils peuvent y mettre fin brutalement en la remplaçant par son opposée, la déflation, avec des résultats meurtriers.

L’Allemagne était alors un cas particulier. Aux États-Unis et dans la plupart des pays d’Europe, la situation générale découlait de l’abandon de la réglementation des banques commerciales en vigueur avant la Première Guerre mondiale. On avait autorisé les grandes banques commerciales à racheter des banques d’investissement et à former des trusts de spéculation boursière, et les holdings bancaires à créer leurs propres banques d’investissement, ainsi que des « banques fantômes », comme on les appelle aujourd’hui. Elles devinrent des « banques universelles », offrant un « guichet unique », terme utilisé par Wall Street dans les années 1920 et qui l’est toujours aujourd’hui. Aux États-Unis en particulier, les grandes banques de Wall Street et de Chicago établirent des partenariats spéculatifs avec des banques plus petites à travers tout le pays, leur vendant des titres qu’elles revendaient à leur tour à leurs clients. Aux États-Unis, en Allemagne, en Italie, en France, en Autriche, les grandes banques universelles se gavaient de dépôts, tout en réduisant considérablement leurs prêts - ce qui est également le cas aujourd’hui.

Ces banques ont provoqué les krachs boursiers et les faillites bancaires de 1929-1933. Le processus est décrit en détail dans un livre publié l’année dernière par le professeur Arthur Wilmarth, de l’Université de George Washington, intitulé Taming the Megabanks : Why We Need a New Glass-Steagall Act (Dompter les mégabanques, pourquoi nous avons besoin d’une nouvelle loi Glass-Steagall [de séparation bancaire stricte]).

Voilà la solution. Aux États-Unis, les banques commerciales furent réorganisées et leurs titres spéculatifs éliminés et radiés lors du « Bank Holiday » (fermeture temporaire forcée), décrété par Roosevelt en mars 1933. Cette réorganisation devint permanente en vertu de la loi Glass-Steagall, trois mois plus tard.

L’élimination d’actifs spéculatifs signifiait que de nouveaux crédits étaient nécessaires à grande échelle. Voici ce que Roosevelt a déclaré (diapo 3) à ce sujet, lors d’une conférence de presse en avril 1933 : « Vous voyez, lors du Banking Holiday, nous avons mis de côté environ quatre milliards de dollars. Ils étaient probablement sous clé (c’est-à-dire sans valeur) auparavant, mais les gens ne le savaient pas. Maintenant, ils sont sous clé, mais les gens le savent. C’est déflationniste ! »

Il savait qu’aussitôt après avoir scindé les « banques universelles », il fallait immédiatement lancer des grands projets dans l’économie physique, comme la Tennessee Valley Authority et les projets d’infrastructure baptisés « Four Corners » (quatre énormes barrages hydro-électriques construits aux quatre coins du pays), ainsi que la Reconstruction Finance Company (RFC), une sorte de banque nationale émettant du crédit productif. C’était une partie essentielle du Glass-Steagall Act et la véritable solution à l’époque.

Vous voyez ici Lyndon LaRouche, en 2010, après le crash qu’il avait essayé d’empêcher en promouvant le rétablissement du Glass-Steagall Act au Congrès (Diapositives 4-5)

Si nous mettons en place cette réforme Glass-Steagall aux États-Unis, cela effacera des milliers de milliards de dollars de papier sans valeur. Mais en les éliminant et en mettant fin au pouvoir de certains types de banques, les banques spéculatives, nous pourrons sauver l’économie américaine, du moins aux États-Unis….

Ensuite, on doit créer un nouveau système de crédit, et ce faisant, revenir à un système de taux de changes fixe entre les nations participant à la réforme. Nous pourrons ainsi maintenir des taux de référence pour l’emprunt à 1,5 %.

Dès lors, nous pouvons, et devons, adopter une perspective de reconstruction de l’économie mondiale sur deux générations, c’est-à-dire sur environ 50 ans. Au début, étant donné que nous avons détruit tant d’industries et d’exploitations agricoles, nous tendrons à mettre l’accent sur les programmes d’infrastructure : systèmes de transport, chemins de fer, systèmes à lévitation magnétique, amélioration des systèmes de gestion de l’eau, énergie nucléaire, amélioration des systèmes municipaux, etc. L’amélioration de l’infrastructure économique de base créera une demande de production de la part de l’industrie.

C’est le début de la solution.

Les « banques universelles » qui avaient provoqué le krach de 1929-33, bannies par la loi Glass-Steagall pendant un demi-siècle aux États-Unis et dans une grande partie d’Europe, sont revenues en force à partir de la fin des années 1980. Après le « big bang de la déréglementation bancaire » de 1986 à Londres, les régulateurs autorisèrent le retour de la banque universelle. Aujourd’hui, elle n’est interdite qu’en Chine.

Après le krach boursier de 1987 et la liquidation des Savings & Loans (Caisses d’épargne), des bulles d’endettement ont gonflé, avant de se dégonfler toutes en quelques années.

Le krach financier de 2007-2008, comme tout le monde le sait, résultait de cette bulle d’endettement des ménages, créée par les banques universelles de Wall Street et de Londres et leurs sociétés de crédit hypothécaire (diapositive 6). Ne pouvant faire face à la flambée des dépenses immobilières, les ménages s’y sont risqués, pensant faire de l’argent.

— La plupart de ces emprunts sont des prêts hypothécaires (couleur beige) et des prêts immobiliers (couleur violette).

Bien sûr, cette dette de 10 000 milliards de dollars en 2008, soit le double de ce qu’elle était cinq ans plus tôt, n’était qu’une petite partie de la bulle de la dette mondiale qui s’est effondrée ; à cela s’ajoutaient 10 000 milliards de dollars de titres adossés à des créances hypothécaires, et peut-être 100 000 milliards de dollars d’autres paris sur des produits dérivés.

A l’époque, la solution de LaRouche, la loi Glass-Steagall, qui consistait à démanteler les holdings bancaires universels et à éliminer leurs titres sans valeur, tout en interdisant les saisies immobilières pendant ce temps, fut rejetée. Au lieu de cela, les banques centrales commencèrent à imprimer massivement de l’argent de manière coordonnée afin de maintenir la liquidité de ces banques universelles au fur et à mesure que leurs paris tournaient mal, et leur donner suffisamment de réserves pour survivre à leur prochain crash.

— Il est vrai qu’après l’effondrement de cette bulle en 2008, la dette hypothécaire sous-jacente n’a plus augmenté.
— Voici la bulle de la dette des entreprises qui l’a remplacée (diapositive 7).

— Les obligations d’entreprises à gauche : 13 000 milliards de dollars émis entre 2008 et 2018 (la grande barre beige), soit plus que les deux décennies précédentes combinées (les deux barres grises).
— Et les prêts aux entreprises, à droite, qui ne représentent en fait qu’une seule des catégories risquées de prêts aux entreprises. Si vous y ajoutez les barres de 1998 à 2008, vous obtenez environ 3000 milliards de dollars de prêts aux entreprises, par effet de levier ; ajoutez les barres de 2009 à 2018, et ça double : environ 6000 milliards de dollars. La bulle totale de la dette des entreprises dépasse les 20 000 milliards de dollars, soit le double de la bulle de la dette des ménages américains qui s’est effondrée avant elle. De plus, il y a les titres de créance, et des centaines de trillions de swaps de taux d’intérêt et autres produits dérivés.

— Voici (diapositive 8) les actifs des quatre plus grandes banques universelles de Wall Street. Selon leurs déclarations comptables, elles ont connu une forte expansion pendant et après le krach de 2008, qu’elles ont provoqué, puis une croissance plus lente mais continue, jusqu’à atteindre une taille monstrueuse, tout en étant alimentées par l’impression monétaire « d’assouplissement quantitatif » de la Réserve fédérale.

Il y a encore les énormes sociétés de gestion d’actifs de Wall Street, BlackRock, Inc. et Vanguard, sur lesquelles comptent le Prince Charles et les oligarques de la « Grande Réinitialisation » pour forcer des milliers d’entreprises à abandonner les combustibles fossiles et les processus industriels carbonés au profit de parcs éoliens et de fermes solaires.

— La diapositive 9 montre qu’ils sont, eux aussi, des monstres sortis de l’assouplissement quantitatif des banques centrales après le crash de 2008.

Tout cela n’est que le prélude à ce qui a commencé à l’automne 2019, que les banquiers centraux eux-mêmes ont appelé le « changement de régime » et qui est sur le point d’exploser maintenant.

Revenons à Hjalmar Schacht, le banquier central allemand des années 1920. Après 1929, M. Schacht prit quelques années de congé pour collecter des fonds pour Hitler auprès de ses amis banquiers et industriels en Allemagne et à Londres, et pour faire campagne pour les nazis lors des élections de 1932 et du début de 1933. Il trouva cependant le temps de participer à la fondation de la Banque des règlements internationaux (BRI) à Bâle, en Suisse, la soi-disant « banque centrale des banques centrales ». Très apprécié du directeur de la Banque d’Angleterre, Montagu Norman, il devint aussi le favori de l’économiste britannique John Maynard Keynes.

En 1933, Schacht revient à la charge en tant que chef de la Reichsbank et ministre de l’Economie d’Hitler, avec beaucoup plus de pouvoir qu’il n’en avait dix ans auparavant. À l’époque, le déflationniste M. Schacht avait rendu la monnaie très rare ; désormais, il imprimait de la monnaie comme aucun banquier central ne l’avait jamais fait auparavant. Les « bons MEFO » qu’il a fait imprimer étaient son idée à lui, pas celle d’Hitler ni de Goering. Il demanda à un cercle des plus grandes banques et des plus grands producteurs d’armes de former une entité juridique, qui émettrait massivement des reconnaissances de dette (bons MEFO). L’industrie d’armement payait ses sous-traitants avec ces bons échangeables en tout temps pour de la vraie monnaie auprès de la Reichsbank. Grâce à ce plan, Schacht donnait à la banque centrale (dont il était le président) un rôle prépondérant sur ce qui aurait dû se décider au niveau du gouvernement et du Parlement.

C’était un « changement de régime » imposé par la banque centrale. Plus important encore était son objectif : une vaste réorientation des activités économiques. En deux ans seulement, de 1933 à 1935, Schacht fit passer la production d’armes de 2 % à 20 % du PIB allemand, tandis que d’autres industries (production de textiles et de vêtements, outils agricoles, construction de logements) étaient étranglées. C’est dans le cadre de ce changement qu’est né ce système de camps de travail qui allait devenir celui des camps d’extermination du XXe siècle.

Voilà leur modèle. Lyndon LaRouche en a fait un vaste sujet de débat au début des années 1970, lorsque le système de Bretton Woods de Roosevelt a été détruit, avertissant que ce qui en résulterait serait un nouveau « fascisme schachtien ».

En août 2019, réunis lors de la conférence annuelle de la Réserve fédérale à Jackson Hole, dans le Wyoming, les banquiers centraux discutèrent d’une proposition faite par d’anciens dirigeants de banques centrales de quatre pays, aujourd’hui tous cadres chez BlackRock, Inc, le plus grand gestionnaire d’actifs du monde. Ils l’ont appelée « changement de régime » : Il est temps, dirent-ils, qu’au-dessus les pouvoirs des gouvernements et des peuples, les banques centrales reprennent la main.

Cette conférence donna également la parole à l’ancien directeur de la Banque d’Angleterre, Mark Carney, le « Monsieur zéro carbone » des banquiers centraux, qui proposa que les banques centrales créent une monnaie de réserve mondiale synthétique pour remplacer le dollar américain. La raison de ces deux propositions : les banques centrales doivent enfin réussir dans leur mission impossible de dix ans, après le crash de 2008, et susciter une bonne dose d’inflation. Elles doivent également stimuler fortement la consommation, par exemple en distribuant directement de l’argent aux consommateurs et aux entreprises, politique dite « d’argent hélicoptère ».

En réalité, c’est le contraire qu’il faut faire. Car la vraie solution serait que les Etats créent une forte demande de biens d’équipement, de nouvelles technologies et d’emplois productifs, de la manière décrite par Lyndon LaRouche - en émettant des crédits pour de nouveaux grands projets d’infrastructure. Or, c’est précisément ce type d’investissement qui a été abandonné depuis le détricotage de Bretton Woods.

En fait, tout l’argent émis a été englouti par les nouvelles spéculations financières des plus grandes entreprises de Wall Street et de Londres. En réalité, le « changement de régime » a déjà commencé, notamment avec la reprise de l’assouplissement quantitatif par la Réserve fédérale au début d’octobre 2019, suivie par la BCE. Le prétexte en était la crise des prêts interbancaires américains (« crise des repo ») de septembre 2019. Il n’y avait encore aucune pandémie en vue.

— Voici (diapositive 10) l’ampleur de cette accélération fin 2019 de l’injection de liquidités par les banques centrales via les banques universelles. Je vous ai montré des graphiques, jusqu’à présent, qui se terminaient en 2018 ou 2019. Puis est arrivé le changement spectaculaire dans le cadre de la politique de « changement de régime » des banques centrales.

— Regardez l’effet sur les plus grandes banques (diapositive 11). Il s’agit de JPMorgan Chase, la plus grande banque de Wall Street. Regardez l’augmentation de sa taille, juste entre le quatrième trimestre de 2019 et le premier trimestre de 2020 : une augmentation d’environ 250 milliards de dollars des dépôts (jaune), et une augmentation d’environ 450 milliards de dollars des actifs (bleu foncé). Et cela s’est poursuivi : les actifs de JPMorgan ont gonflé de 30 % en un an.

Regardez maintenant les prêts et les prêts-bails (bleu clair) : aucun changement ! Tout comme dans les années 1920, les méga-banques deviennent hypertrophiées en termes de dépôts et d’actifs, mais ne prêtent pas. Les banques centrales ont accouché d’énormes banques universelles zombies, des morts-vivants qui ne peuvent tout simplement pas faire faillite. Les banques centrales ne le leur permettront pas, quelle que soit la quantité de leurs actifs qui s’envolent, mais qui ne peuvent pas non plus être prêtés.

Cela doit être arrêté. La réforme Glass-Steagall, telle que FDR et LaRouche l’ont comprise, est l’arme pour cela.

— Voici maintenant les actifs de la Réserve fédérale elle-même (diapositive 12). Il s’agit, en fin de compte, d’une banque qui crée ses propres actifs nouveaux, en imprimant de l’argent, contre une très mince couche de fonds propres. Cette diapositive, bien que récente, n’arrive pas à suivre : au début de ce mois, le bilan des actifs de la Fed dépassait 8000 milliards de dollars, soit 10 fois plus que celui de 2008. Encore une fois, regardez le changement et l’accélération soudaine à la fin de 2019 - le début du « changement de régime ».

L’objectif de ce « changement de régime » est devenu plus clair depuis l’automne 2019, notamment avec la nomination de Mark Carney comme représentant spécial de l’ONU sur le climat ! Dans ses discours publics, il transmet les ordres de marche des principaux banquiers centraux :
— les entreprises doivent adopter un bilan zéro carbone ou mourir ;
— les investissements dans les combustibles fossiles doivent cesser ;
— les pays en développement doivent accepter les « crédits carbone » comme paiement pour arrêter leur propre développement ;
— les banques et les grands gestionnaires d’actifs doivent imposer la réorientation des investissements dans la finance verte.

A l’instar de Hjalmar Schacht, les banques centrales utilisent leur pouvoir de création et de régulation monétaire, avec l’aide des plus grandes banques universelles transatlantiques, pour provoquer un changement radical de l’activité économique.

La grande transition se fait vers ce qu’elles entendent être une bulle de « finance verte » de 30 à 40 000 milliards de dollars, qui leur permettra de surmonter l’effondrement de la dette mondiale.

— Voilà la prétendue « grande réinitialisation ».

Cette transition doit être arrêtée. S’agit-il d’une hyperinflation de type Weimar, ou sommes-nous au bord d’un effondrement déflationniste ? Les banques centrales ont créé les deux.

La seule solution est de l’arrêter. Pour cela, il faut démanteler ces banques dans chaque nation, en le rétablissant la loi Glass Steagall de 1933 et en renationalisant les banques centrales pour créer des institutions de crédit souveraines au service de l’emploi productif et de la productivité.

Votre message