« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller

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L’inflation du prix des matières premières se répercute aujourd’hui dans le prix des engrais. La chaîne alimentaire est dorénavant impactée par le casino spéculatif, soigneusement entretenu depuis des années.

La politique monétaire hyperinflationniste des banques centrales, conjuguée à la baisse de la production physique suite à la pandémie et à la pénurie énergétique due aux « Green Deals », risque de mener à un effondrement sans précédent des économies nationales. Ce processus est décrit dans la fonction « Triple Courbe » de Lyndon LaRouche, comme nous l’avons souvent expliqué, et comme le présente à nouveau le numéro d’EIR en date du 5 novembre 2021.

Les prix alimentaires ont augmenté de 31 % depuis octobre 2020, selon l’indice mondial des prix alimentaires de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation), tandis que les stocks mondiaux de céréales diminuent. La production d’engrais est particulièrement préoccupante, car elle est durement frappée par le prix du gaz naturel, cinq fois plus élevé qu’il y a un an. Les producteurs ont dû réduire, sinon suspendre, leur production. L’un des géants du secteur, le groupe norvégien Yara, a réduit de 40 % sa production d’ammoniac. Sans engrais, il est clair que la production agricole sera en forte chute l’an prochain, aggravant le sévère manque de nourriture qui existe déjà.

En France, premier pays agricole d’Europe, le prix des engrais azotés atteint des niveaux record : une tonne d’ammonitrate coûte aujourd’hui plus de 750 euros contre environ 300 euros au printemps. Le prix de l’urée, à 805 euros, a presque quadruplé depuis le début de l’année. Selon un article d’AFP, la production nationale ne couvre qu’un tiers des besoins de l’agriculture française. Il précise aussi que ces engrais sont utilisés soit sous forme liquide (solution azotée) soit sous forme solide (ammonitrate, urée). Or pour les produire, il faut de l’ammoniac, issu lui-même du gaz naturel, qui représente 80 % de son coût de production.

Par conséquent, des organisations agricoles estiment jusqu’à cinq milliards d’euros les pertes subies par les agriculteurs, qui devront soit acheter des engrais hors de prix, soit accepter une chute de leurs rendements.

Les gouvernements pourraient toutefois intervenir pour stopper la hausse des prix de l’énergie, comme en témoignent les mesures prises par la Chine pour freiner la spéculation. La mise en œuvre de règles strictes à la bourse de marchandises de Shengzhen et l’augmentation de la production de charbon se sont traduites par une chute de 50 % des prix du charbon par rapport au niveau d’il y a un mois sur le marché à terme chinois.

Reste à savoir si cela apaisera aussi la grave crise dans la production mondiale d’aluminium, qui dépend à 80 % du magnésium provenant de Chine. Les fournisseurs d’aluminium signalent déjà à leurs clients que leurs stocks seront épuisés d’ici la fin de l’année. Le producteur néerlandais Aldel a suspendu sa production d’aluminium primaire le 1er novembre en raison du coût élevé de l’électricité. Et le cuivre se fait de plus en plus rare aussi.

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