« la plus parfaite de toutes les oeuvres d’art est l’édification d’une vraie liberté politique » Friedrich Schiller
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Conférence internationale de Strasbourg - 8 et 9 juillet 2023
3ème session
2 août 2023
Discours de Diane Sare, candidate au Sénat des Etats-Unis
Je vous remercie ! Je suis très heureuse d’être ici avec vous, car nous devons rapidement nous améliorer et améliorer notre approche de manière coordonnée. Je voudrais remercier Jacques Cheminade pour son important leadership en France, ainsi qu’Helga Zepp-LaRouche pour sa brillante initiative visant à rassembler tous les mouvements pacifistes internationaux sur la même page. Il y a de l’espoir.
L’humanité est en pleine transition, et cette transition est très dangereuse parce qu’il y a de vieux barbons malveillants et rabougris, à la tête d’institutions malveillantes, qui ne veulent pas abandonner le pouvoir qu’ils avaient encore (je dis encore, parce qu’ils l’ont déjà perdu) et le danger vient de leur incapacité à réaliser ce fait important.
Lyndon LaRouche a ouvert la voie au nouvel ordre en proposant, en 1976, la création d’une « Banque internationale de développement », dans laquelle chaque nation aurait la possibilité d’atteindre sa pleine indépendance, comme le président américain Franklin Roosevelt l’avait envisagé après la Seconde Guerre mondiale. Malheureusement, FDR est décédé juste avant la fin de la guerre, et sa vision du monde d’après-guerre est restée lettre morte.
En 1976, lorsque M. LaRouche a présenté son programme à l’occasion de sa première campagne présidentielle américaine, les intérêts de la communauté financière et du renseignement liés au système impérial britannique avaient encore trop de pouvoir et ont réussi à l’empêcher de devenir président des États-Unis. Ils ont ensuite assassiné Indira Gandhi et d’autres, dont deux personnalités allemandes importantes, Alfred Herrhausen et Detlev Rowedder, lorsqu’une nouvelle chance s’est présentée à nous en 1989.
Aujourd’hui, ces institutions pourries sont totalement et irrémédiablement en faillite - je veux parler de la Banque mondiale, du FMI, de l’OTAN, de la Réserve fédérale américaine, de la BCE, de la Banque d’Angleterre, de JP Morgan Chase, de toutes ces institutions ! Ainsi, tout ce qu’ils essaient de faire, non seulement se retourne contre eux mais produit l’effet inverse.
Ils avaient l’intention de détruire la Russie - le président Biden l’a annoncé lui-même l’année dernière lorsqu’il s’est rendu en Pologne. Il ne s’agit pas de « propagande russe » (que l’on m’a accusée de diffuser).
La Russie a-t-elle été détruite ?
Non. L’économie russe est plus forte que jamais et Poutine est encore plus populaire depuis que la tentative d’insurrection de Prigojine/Wagner a été si rapidement et efficacement réprimée. Contrairement à la propagande occidentale stupide, Poutine est plus fort et sa nation plus unie. Cependant, l’aveuglement arrogant, et peut-être aussi d’origine médicamenteuse, des soi-disant dirigeants occidentaux semble les empêcher de s’en rendre compte.
Mais il n’y a pas que la Russie. Il existe une dynamique puissante entre de nombreuses grandes nations qui s’unissent en divers groupes, tels que les BRICS, l’OCS, l’Union économique eurasienne, et l’on voit maintenant des signes d’unité en Amérique ibérique, ainsi qu’en Afrique. L’Union africaine est devenue un acteur puissant de la politique mondiale. Les échanges entre la Russie et la Chine se font désormais à 85 % en yuans et en roubles, et non en dollars.
Le grave danger vient du fait que dans son délire, l’Occident pense pouvoir menacer et faire chanter six milliards de personnes pour qu’elles changent de cap et redeviennent des esclaves. Quiconque a prêté attention aux récents discours du président sud-africain Ramaphosa sait que cela n’arrivera jamais. Nous sommes donc confrontés à une guerre nucléaire.
Ne croyez pas que j’exagère, ou qu’Helga exagère lorsqu’elle ne cesse de le répéter. Permettez-moi de vous rappeler que le président Biden a déjà franchi plusieurs des limites qu’il s’était fixées en intensifiant cette guerre par procuration en Ukraine. Il a dit « pas de chars ». Nous envoyons des chars. Il a dit « pas de F-16 », nous envoyons des F-16. Il a dit : « Pas de missiles à longue portée ». Nous en envoyons également. Il avait dit aussi : « Ce sera la fin de NordStream… Je vous le promets. » Et il a tenu parole. Lui-même, Rishi Sunak ou encore Stoltenberg approuveraient-ils une frappe sur la centrale nucléaire de Zaporijjia ?
Si nous sommes ici, c’est parce que nous voulons mettre un terme à cette situation. Nous voulons que l’humanité prenne une nouvelle direction, mais nous nous heurtons à des obstacles. Le plus frustrant est peut-être que nos gouvernements ne nous écoutent pas. Non seulement cela, mais ils persécutent ceux qui disent la vérité. Parce que nos sociétés ont été si dégradées culturellement qu’il est facile de répondre par la violence. Avant d’avoir accès au langage, si Helen Keller [1] voulait ou avait besoin de quelque chose, tout ce qu’elle pouvait faire était de piquer une colère. Elle causait du tort à son entourage dans l’espoir d’obtenir une réponse.
La violence peut s’exprimer à l’extérieur, comme dans les émeutes et les pillages qui viennent d’avoir lieu en France, et comme cela s’est produit aux États-Unis il y a quelques années, ou dans les fusillades de masse - il y en a maintenant une toutes les quelques heures - ou elle peut s’exprimer à l’intérieur, avec la toxicomanie, la dépendance à l’alcool et le suicide. Aux États-Unis, le taux de suicide a triplé chez les jeunes de 10 à 19 ans.
Tout le monde semble croire que la force brute, plutôt que la poésie, est le moyen de « faire passer un message ». Quel est ce message ? C’est notre défi, car Dieu a créé chacun de nous avec un sens inné de la Vérité et de la Justice, mais à cause de la dégradation volontaire de notre culture, comme la jeune Helen Keller, nous nous sentons impuissants à exprimer ces principes et à « nous faire entendre ».
La première chose que nous devons nous rappeler est que l’univers est créé selon les mêmes principes qui existent dans nos âmes, et c’est pourquoi, si nous nous contrôlons, ou si nous nous accordons aux principes universels, nous pouvons vaincre le mal, mais c’est un travail difficile !
Permettez-moi de vous donner un exemple de l’idée erronée que l’on se fait de la « justice ». Ce n’est peut-être pas aussi dur en Europe, ou peut-être est-ce le cas, mais aux États-Unis, nous sommes obsédés par la punition. Le sentiment populaire est que si quelqu’un fait quelque chose de nuisible ou d’illégal, elle doit en subir les conséquences, ce qui est censé garantir qu’elle ne recommencera pas. Notre culture reproche même aux gens d’être des réfugiés - nous les appelons « illégaux ». On ne se préoccupe pas des actes monstrueux, parfois commis par nos propres gouvernements, qui ont pu les pousser à fuir leur pays, mais on enrage de les voir obtenir une chambre d’hôtel, un traitement médical limité, peut-être, et un téléphone !
Cette indignation moralisatrice est alimentée par l’anxiété et la frustration ressenties par des millions d’Américains, qui eux-mêmes ne peuvent pas se payer des soins médicaux ou un loyer, ou sont désespérément endettés, et je pense qu’elle est conçue pour nous inciter à nous entretuer - mais nous pourrons en reparler plus tard.
J’ai lu un livre du Dr Homer Venters, qui était le médecin-chef des prisons de New York. Il s’intitule Life and Death in Rikers Island (Vivre et mourir à Rikers Island). Pour vous donner une idée des résultats de cette attitude, de ce besoin de punir, laissez-moi vous raconter l’histoire d’un détenu de 25 ans, décédé à Rikers Island en 2012. Il s’appelait Jason Echevarria.
La veille de sa mort, M. Echevarria était détenu dans une unité réservée aux personnes souffrant de troubles mentaux, qui n’obéissaient pas aux ordres. Il fut alors décidé qu’il était « suffisamment apte » pour être mis à l’isolement en guise de punition. Selon le Dr Venters, « pour échapper au stress de l’isolement, M. Echevarria avala un sachet de savon industriel, avant de dire aux surveillants qu’il avait besoin d’assistance médicale. L’équipe médicale l’ayant examiné confirma qu’il vomissait et avait besoin de soins, mais le personnel du département correctionnel et son superviseur se contenta de garder M. Echevarria dans sa cellule pendant la nuit, tantôt en se moquant de lui, tantôt en l’ignorant, alors qu’il vomissait du sang, de la bile et de la lessive, qu’il criait à l’aide, avant de finir par mourir avec l’œsophage brûlé ».
Maintenant, supposons qu’ils aient permis au personnel médical de le soigner, lui épargnant une mort horrible et douloureuse, et qu’ils lui aient sauvé la vie, non sans qu’il ait souffert un peu. Serait-ce un moyen approprié de lui « donner une leçon » ?
« Tout le monde ne pense pas ainsi, ce n’est pas comme ça que ça se passe la plupart du temps », pourraient dire beaucoup de gens ici. Mais je vous dis que c’est la politique institutionnelle de nos gouvernements.
Prenons l’exemple des sanctions. Quelle est l’idée qui les motivent ? « Il nous suffit d’affamer les gens, qu’ils voient leurs bébés mourir dans leurs bras et ils se ressaisiront. Ils renverseront leur dirigeant, ou leur dirigeant commencera enfin à nous obéir. » C’est exactement la même attitude que celle des agents pénitentiaires, mais elle est désormais érigée en politique et imposée à des millions d’innocents.
Pensez-vous qu’une société qui tolère et promulgue une telle barbarie sera capable d’éviter une guerre nucléaire ?
Nous devons donc nous modérer. Nous devons nous rappeler certains principes universels fondamentaux, afin d’agir en accord avec l’univers, ce qui amplifiera grandement nos voix.
(extrait vidéo)
Je m’excuse que mon discours n’ait pas été aussi beau que je l’aurais voulu, mais je pense que vous avez saisi l’idée. Nous devons jouer d’un certain instrument, trompette ou trombone, non pas arbitrairement mais en nous basant sur des principes véridiques. Si je n’avais pas pris la peine de découvrir que la note F est en première position, l’expérience aurait été très frustrante et laide.
De même, si vous avez un mouvement de masse en faveur du changement, et que votre demande n’est pas cohérente avec les lois du ciel, comme dirait Confucius, vous pourriez regretter d’obtenir ce que vous avez demandé d’une manière que vous n’avez jamais voulue.
Le principe fondamental de notre univers et de notre relation avec lui est la croissance. C’est-à-dire que (et le télescope Webb ne cesse de nous l’apprendre), contrairement à l’opinion stupide couramment répandue, l’univers passe d’un ordre inférieur et d’une densité d’énergie inférieure à un ordre supérieur et plus complexe et une densité d’énergie plus élevée.
Jadis, la vie sur cette planète était constituée de petits organismes unicellulaires, qui disparaissaient facilement jusqu’à l’apparition de la photosynthèse. Soudain, une vie plus avancée devint possible, jusqu’à ce que nous arrivions aux poissons et aux amphibiens qui pouvaient se propulser, ne dépendant plus du flux et du reflux de la marée. Puis vinrent les mammifères, qui pouvaient non seulement réguler leur mouvement, mais aussi leur température corporelle, ce qui nécessitait une forte augmentation de l’apport calorique par kg de masse corporelle.
Quel est le lien entre un mammifère et une salamandre ? Je pense qu’on aurait du mal à le trouver. Il s’agit là de l’un des grands mystères, tout comme le lien entre la vie et la non-vie. Il n’y a pas de lien linéaire – si vous comprimez un rocher assez fort, il se transformera en champignon, par exemple. Nous ne savons pas comment cela fonctionne. Puis l’homme est apparu et, soudain, il a pu non seulement réguler sa propre activité et sa propre température, mais aussi modifier l’environnement qui l’entourait. Il pouvait cuire ses aliments, il pouvait se projeter dans l’avenir en semant des graines pour les consommer plus tard. Il pouvait se construire une maison pour survivre à des températures extrêmes. Les hommes sont capables d’améliorer leur environnement pour permettre à un plus grand nombre de personnes de vivre mieux. Ils peuvent même l’améliorer pour permettre à plus d’animaux de vivre – pour le meilleur ou pour le pire, car je ne considérerais pas l’augmentation exponentielle de la population de rats comme une amélioration.
Cela signifie que l’amour créatif naturel de la découverte dans l’esprit humain est en résonance avec la façon dont l’univers lui-même se déploie. Cela signifie que si nous voulons survivre en tant qu’espèce, nous devons créer les conditions permettant à chaque individu de développer autant que possible son potentiel inné. Croyez-vous qu’il y ait « trop de génies » ? Nous avons besoin de milliards de génies ! Quelle arrogance de penser que nous avons maîtrisé les secrets de l’univers et que nous devrions tous arrêter de manger, d’utiliser l’électricité et de réduire notre « empreinte carbone » parce que nous sommes au complet.
C’est précisément le fait d’essayer d’arrêter la croissance qui nous tuera tous, car cela va totalement à l’encontre des lois de l’univers. Jusqu’à présent, le moyen le plus efficace que nous ayons découvert pour favoriser le développement de l’individu est le principe de l’État-nation. Il faut donc respecter la souveraineté des nations et la nécessité pour chacune d’entre elles de disposer d’une énergie et d’une densité énergétique toujours plus grandes. Nous ne sommes pas obligés d’avoir tous la même langue, la même religion ou la même apparence, mais nous devons respecter le principe selon lequel la mesure de notre succès est le développement de l’humanité.
C’est pourquoi la seule norme qui donne à tout gouvernement sa légitimité est le principe du bien-être général. Toute politique visant à dégrader ce qu’il y a d’humain dans un individu ou un groupe d’individus est erronée.
L’humanité est aujourd’hui à la croisée des chemins, comme l’étaient les États-Unis lors de l’élection d’Abraham Lincoln en 1860. Les États-Unis avaient atteint un point de rupture où il était évident que l’esclavage créait une dure dissonance avec les principes de notre république. Les États-Unis ne pouvaient pas survivre si l’on permettait à cette institution maléfique de perdurer. De même, le monde a atteint le point où l’humanité ne se soumettra plus à un système qui détermine arbitrairement qu’un groupe est supérieur à un autre et a le pouvoir d’établir ses propres règles, comme si la loi naturelle et l’univers n’existaient pas.
La majorité de l’humanité n’est plus disposée à prétendre que la neige est noire.
Si nous voulons être entendus et avoir le pouvoir de changer nos propres gouvernements si lamentables, nous devrons accorder nos trombones à cette chorale.
[1] (1880-1968) Bien que devenue sourde, muette et aveugle à l’âge d’un an et demi, elle obtint un diplôme universitaire en dépit de son lourd handicap et devint une militante politique, autrice et conférencière renommée